Femmes d'Iran et d'ailleurs
Femmes d'Iran et d'ailleurs

Femmes d’Iran et d’ailleurs. Des voix puissantes au-delà des murs de l’oppression !

Avec une série de lectures, d’écoutes collectives et une table ronde, des prisonnières politiques iraniennes s’expriment à la Gaîté Lyrique à travers d’autres femmes, depuis la prison d’Evin.

Engagées dans une lutte pour faire tomber, tour à tour, les verrous de l’enfermement politique, culturel et domestique, les Iraniennes, puissantes, dessinent un chemin. La mort de la jeune Mahsa Jina Amini, iranienne d’origine kurde, en septembre 2022, pour un voile mal porté, a déclenché, en Iran, un mouvement social, culturel, artistique et politique inédit autour de la devise « femme, vie, liberté ». Impulsé par les Iraniennes et repris en choeur par l’ensemble de la société, d’aucuns le qualifient de première révolution démocratique et féministe du XXIème siècle. Sécularisation de la société, fin de la ségrégation de genre et instauration d’une société égalitaire, démocratique et laïque : telles sont les revendications, universelles, qui émergent de cette lutte dirigée contre l’ordre patriarcal et tyrannique, tandis que partout dans le monde les droits des femmes sont attaqués.

Dans cette entreprise, les prisonnières politiques et le combat qu’elles mènent, entre les murs de la prison d’Evin, pour leurs conditions collectives de détention, et plus globalement pour l’instauration d’une société démocratique, juste et égalitaire, font office de figure de proue. L’écho de leurs combats sociaux, féministes, écologistes, pour les droits des groupes ethniques, confessionnels et LGBTQIA+ retentit au dehors et irrigue la société civile autant qu’il inspire les artistes engagé·es à travers le monde. Le quartier des femmes, bastion de résistance et de luttes féministes et démocratiques contre les obscurantistes et les dictateurs, tel est le fil conducteur de cet évènement culturel et engagé.

“Femmes d’Iran et d’ailleurs – Des voix puissantes au-delà des murs de l’oppression” est un événement produit par la Gaîté Lyrique et proposé par : Iran Justice, Neda d’Iran, Alliance des femmes pour la démocratie, Queers and Feminists For Iran Liberation.

Programme

19h Ouverture par Chirinne Ardakani, Présidente d’Iran Justice

19h10 Projection d’un extrait du film du Mouvement de Libération des femmes : Iraniennes en lutte de 1979 à nos jours. Prise de parole d’Elisabeth Nicolli, co-Présidente de l’alliance des femmes pour la démocratie

Partie 1 : Briser les chaînes de l’enfermement culturel

19h30 Rencontre autour d’artistes. Créer, danser, chanter : le corps des femmes en mouvement contre les interdits, avec Kubra Khademi, artiste visuelle, afghane basée à Paris, et Hura Mirashekari, chanteuse et artiste plasticienne iranienne.

20h30 Les sons de la révolution – interlude musical

Partie 2 : Prisonnières politiques, fers de lance des luttes et de la résistance démocratique

20h45 L’écho au-delà des murs de la prison d’Evin : dialogue épistolaire entre femmes puissantes, de Téhéran à Paris. Sélection et lectures de textes politiques d’opposantes iraniennes incarcérées, par des femmes de lettres, militantes et intellectuelles françaises :

Narges Mohammadi, 54 ans, journaliste, militante pour l’abolition de la peine de mort, vice-présidente du Defenders of Human Rights Center, dirigé par la Lauréate du prix Nobel de la paix, l’avocate Shirin Ebadi. En mai 2016, elle est condamnée à 16 ans de prison et à une nouvelle peine en 2023 et 154 coups de fouets, lui restant ainsi 10 ans et neuf mois à purger pour avoir dénoncé la torture en prison.

Sepideh Qoliyan, 28 ans, militante féministe, écologiste et journaliste. Elle a été condamnée en 2018 pour avoir couvert activement les grèves ouvrières de la raffinerie de sucre de Haft Tappeh. Libérée en mars 2023 après avoir purgé 4 ans et 7 mois de prison pour “atteinte à la sécurité nationale”, elle est réincarcérée quelques heures plus tard pour avoir crié “Khamenei assassin, on te mettra sous terre”.
Lue par Michelle Perrot, historienne et essayiste

Zeinab Jalalian, 41 ans, militante féministe kurde engagée pour les droits des groupes ethniques. Inculpée d’”inimitié contre Dieu”, passible de mort, elle est condamnée par un tribunal “révolutionnaire” pour participation à une organisation de lutte armée kurde interdite, ce qu’elle a toujours nié. En 2011, sa peine est commuée en peine de prison à perpétuité.
Lue par Pascale Clark, journaliste

Golrokh Ebrahimi Iraee, 43 ans, écrivaine et militante pour l’abolition de la lapidation en Iran. Elle est condamnée en octobre 2016 à 6 ans de prison pour “insulte au sacré” et “propagande contre l’Etat” après la découverte, à son domicile, d’un de ses essais, non publié, critiquant la lapidation. Pour protester contre les exécutions massives, elle se met régulièrement en grève de la faim.
Lue par Geneviève Fraisse, philosophe de la pensée féministe

Niloufar Bayani, 37 ans, chercheuse et militante écologiste. Elle a été condamnée en février 2020 à 10 ans de prison pour “espionnage” alors qu’elle travaillait pour un programme des Nations Unis en faveur de l’environnement. Lors de son procès, elle n’hésitera pas à braver les autorités en dénonçant, à la barre, les tortures qu’elles a subies.
Lue par Najat Vallaud-Belkacem, militante des droits humains, ancienne ministre

22h Ôde à la révolte : lecture d’Une Nuit et Je reviendrai saluer le soleil de Farough Farrokhzad, poétesse iranienne, par Irène Jacob, actrice

Femmes d’Iran et d’ailleurs, rencontres et lectures le 22 septembre à la Gaîté Lyrique