2 tiers des salariés français espèrent une augmentation salariale en 2023
2 tiers des salariés français espèrent une augmentation salariale en 2023

Confrontés à la hausse du coût de la vie, deux tiers des salariés français espèrent une augmentation salariale en 2023 !

Face à un contexte de crise de leur pouvoir d’achat, les attentes des salariés en matière d’augmentation salariale ont bondi cette année. C’est ce que révèle la nouvelle étude intitulée « People at Work 2023 : l’étude Workforce View » d’ADP menée auprès de plus de 32 000 actifs dans 17 pays, dont près de 2 000 en France.

Une paie exacte importe plus que jamais !

  • 66 % des salariés anticipent d’obtenir une augmentation cette année, avec une hausse de 5,64 % espérée
  • Ceux qui s’attendent le plus à bénéficier d’une augmentation sont les jeunes âgés de 18-24 ans (79 %), les hommes (75 %), ainsi que ceux évoluant dans les secteurs des médias et de l’information (91%), de la finance (84 %), de l’informatique et des télécommunications (76 %)
  • Le versement d’une prime exceptionnelle (43 %), l’obtention de bons de voyage (37 %), de cartes-cadeaux (36 %) et de jours de congés supplémentaires (32 %) seraient les alternatives les plus acceptables aux yeux des salariés au cas où ils ne devraient pas être augmentés
  • Plus de la moitié des personnes interrogées (54 %) s’estiment sous-payées
  • Le salaire (66 %), la sécurité de l’emploi (40 %), le plaisir au travail (37 %) sont les critères les plus importants dans un emploi

Deux tiers des salariés français anticipent d’obtenir une augmentation au cours des 12 prochains mois

Selon l’enquête, deux tiers des salariés français anticipent d’obtenir une augmentation au cours des 12 prochains mois, soit auprès de leur employeur actuel, soit en changeant d’emploi. Néanmoins en Europe, la France reste l’un des pays où les attentes sont les plus basses comparé à la Pologne (83 %), aux Pays-Bas (76 %) et au reste du monde (83 %). Ceux qui s’attendent le plus à bénéficier d’une augmentation sont les jeunes âgés de 18-24 ans (79 % contre 62 % chez les 25 ans et plus), les hommes (75 % contre 53 % des femmes), ainsi que ceux évoluant dans les secteurs des médias et de l’information (91 %), de la finance (84 %), de l’informatique et des télécommunications (76 %), de l’industrie et de l’immobilier (75 %). Les salariés exerçant dans le commerce (54 %), l’éducation et la santé (58 %), et l’hôtellerie-restauration (66 %) sont les moins nombreux à espérer une augmentation.

En moyenne, les collaborateurs s’attendent à une augmentation de 5,64 % contre 8,3 % au niveau mondial. Et ils ne sont que 10 % en France à espérer une augmentation de 10 % ou plus, contre 34 % des travailleurs dans le monde. Par secteurs d’activité, les salariés qui prévoient les plus fortes augmentations cette année sont ceux évoluant dans l’immobilier (une augmentation de 6,92 % en moyenne), l’hôtellerie-restauration (6,52 %), l’informatique et les télécommunications (6,11 %). A l’opposé, les travailleurs évoluant dans le secteur de l’industrie sont ceux qui anticipent la plus faible augmentation (4,83 %).

Au cas où ils ne pourraient pas être augmentés, l’alternative la plus acceptable pour les travailleurs serait le versement d’une prime exceptionnelle (43 %), suivie par l’obtention de bons de voyage (37 %), de cartes-cadeaux (36 %) et de jours de congés supplémentaires (32 %).

Le salaire reste le critère le plus important dans un emploi

Confrontés à une crise du coût de la vie, les travailleurs se disent prêts dans de nombreux pays à engager un mouvement social pour contraindre leurs employeurs à se montrer plus généreux en matière de rémunérations et de conditions de travail. D’ailleurs en France, plus de la moitié des actifs (54 %) estiment être sous-payés, seuls 26 % considèrent être correctement payés. Les femmes sont 61 % à affirmer être sous-payées contre 49 % des hommes. Ce sentiment d’injustice est encore plus accentué chez les collaborateurs parents puisque 65 % des mères jugent leur rémunération trop faible contre 52% des pères. De manière générale, les parents (58 %) sont plus nombreux à trouver leur salaire insuffisant par rapport à ceux qui n’ont pas d’enfant (48 %).

Les salariés qui travaillent dans l’éducation et la santé sont les plus nombreux à dire être sous-payés (65 %), devant ceux évoluant dans l’industrie (60 %), le commerce (59 %), le transport et la logistique (58 %), contrairement à ceux du secteur des médias et de l’information qui sont seulement 29 % à penser être sous-payés.

De plus, le salaire demeure un facteur déterminant dans la vie des travailleurs. Pour deux tiers des Français interrogés (66 %), il est le critère le plus important, loin devant la sécurité de l’emploi (40 %), le plaisir au travail (37 %), la flexibilité des horaires (31%) et l’évolution de carrière (30 %). A noter que le salaire est un critère fortement exprimé chez les salariés âgés de 25 ans et plus (69 % dont 71 % chez les 55 ans et plus, contre 50 % chez les 18-24 ans).

En 2022, des augmentations salariales légèrement insuffisantes face à l’inflation

Les attentes en termes d’augmentations interviennent alors que près de 7 travailleurs sur dix (68 % contre 62 % dans le monde) en ont bénéficié d’une en 2022. Si trois quarts des hommes (75 %) ont été augmentés, ce ne fût le cas que pour 59 % des femmes. Ce sont les salariés exerçant dans les secteurs des médias et de l’information (85 %), de la finance (81 %) et de l’industrie (75 %) qui sont les plus nombreux à avoir bénéficié d’une augmentation. A l’opposé, ceux évoluant dans les secteurs du commerce (57 %), l’hôtellerie-restauration et les services professionnels (64 %), l’éducation et la santé (67 %) sont moins nombreux à avoir été augmentés.

Une culture d’entreprise bienveillante

Une culture d’entreprise de soutien, inclusive et propice à l’émancipation est essentielle pour attirer et retenir les talents et augmenter la productivité en s’assurant que les travailleurs sont satisfaits par leurs emplois, impliqués dans la vie de leurs entreprises et considérés en tant que personnes. Bien qu’aucune solution ne convienne à toutes les situations, les entreprises ont beaucoup à apprendre de ce que font les autres pour montrer qu’ils valorisent leur personnel, se soucient de leur bien-être et comprennent les difficultés qu’ils peuvent rencontrer dans leurs vies professionnelles et personnelles.

Sentiments par rapport à l’avenir

Le futur semble incertain. Les travailleurs ont souffert d’une série de chocs lors des dernières années et des temps plus troubles encore peuvent advenir, avec la possibilité d’une récession mondiale, les conflits géopolitiques en cours, l’ombre du COVID-19 qui s’attarde, et l’impact non quantifié à l’heure actuelle (positif ou négatif) de l’intelligence artificielle (IA) et d’une plus grande automatisation des métiers. Les réponses à l’enquête mettent en lumière le fait que les travailleurs préparés avancent à tâtons vers ce qui les attend en termes d’investissement dans leurs compétences et leurs perspectives de progression professionnelle. Elles révèlent également dans quelle mesure ils se sentent en sécurité dans leur métier ou secteur, et les modifications qu’ils envisagent pour assurer la pérennité de leurs carrières (c’est-à-dire pour se protéger contre les changements qui pourraient affecter négativement leurs perspectives), avec des ramifications intéressantes propres à chaque génération.

À propos de l’étude :

Le rapport « People at Work 2023 : l’étude Workforce View » étudie les comportements des salariés face au monde du travail actuel, ainsi que leurs attentes et espoirs vis-à-vis de leur futur environnement de travail. ADP Research Institute a interrogé 32 612 actifs dans 17 pays, dont 1 912 en France.