Hanieh Delecroix - Femme, vie, liberté, égalité, fraternité
Hanieh Delecroix - Femme, vie, liberté, égalité, fraternité

Hanieh Delecroix : Femme, Vie, Liberté, Egalité, Fraternité !

La police iranienne des mœurs fait beaucoup parler d’elle depuis l’arrestation de Mahsa Amini pour un voile jugé « mal porté », décédée le 16 septembre2022 après avoir été arrêtée quelques jours plus tôt par cette même police.

Depuis 4 mois, les Iraniens et les Iraniennes descendent dans les rues pour protester contre le régime des mollahs, alors que la répression se durcit. On compte aujourd’hui plus de 500 manifestants tués depuis le début des contestations, 100 autres risquent encore d’être condamnés à mort. 18 000 personnes sont portées disparues ou sont en prison à travers le pays, pour avoir manifesté ou montré la moindre sympathie envers la contestation.

Alors que le président l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, appelle à une plus grande fermeté contre les contestataires, les arrestations de journalistes, d’étudiants, d’avocats, de militants des droits humains et de simples citoyens se poursuivent, la militante des droits humains Narges Mohammadi en détention depuis un an à Téhéran, dénonce les abus sexuels en prison subis par les femmes arrêtées lors des manifestations.

L’Iran qui hier a averti Paris, qu’il réagirait après la publication de caricatures « insultantes » du chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, dans Charlie Hebdo.

Un soulagement !

L’actrice Alidoosti « a été libérée sous caution », a annoncé ce mercredi 4 janvier son avocate Zahra Minooee à l’agence de presse Isna. La comédienne était détenue à Téhéran depuis le 17 décembre après avoir publié plusieurs messages sur les réseaux sociaux affichant son soutien au mouvement de contestation

Femme, vie, liberté, égalité, fraternité par Hanieh Delecroix

“Je suis Hanieh Delecroix une artiste Franco-Iranienne habitant en France depuis 1978. Comme vous le savez depuis quelques semaines en Iran les femmes et les hommes sont dans la rue pour clamer leur liberté. Aujourd’hui, alors qu’il est de plus en plus isolé car coupé des réseaux sociaux, le peuple iranien à besoin de notre soutien.

Je tiens à préciser que ma démarche est pacifique et apolitique. Je suis toujours vivement engagée auprès des enfants, des femmes et des hommes quand il s’agit de défendre des valeurs qui font de nous des êtres humains pensants. Mahsa Amini avait 22ans et elle est morte pour avoir laissé dépasser quelques mèches de cheveux. Personne ne peut tolérer cela.

Si les iraniens n’oublieront jamais ce nom j’aimerai que les français non plus. Je sollicite les universités et les institutions culturelles pour soutenir le peuple iranien. Il me paraît important que cette installation trouve une place au sein des institutions culturelles et universitaires.

Accorder un espace où je pourrai placer les autocollants que j’ai crée #MahsaAmini, serait un message fort pour dire aux iraniens qu’ils sont soutenus.

Le Palais de Tokyo, L’ENSAD, la faculté de Nanterre, La Sorbonne, la Collection Lambert, Sciences Po Paris, la Monnaie de Paris dans la cadre de AsiaNow, la Frac Corsica, la galerie Laure Roynette, l’INHA et le palais de la Porte Dorée ont accepté et accueilli mon installation. Installation « Femme, vie, liberté, égalité, fraternité »

Mahsa Amini avait 22 ans. Elle a été assassinée pour une petite mèche de cheveux qui dépassait de son voile. En Iran, les femmes ont toutes subi le voile, elles ont toutes connu la frayeur, ont toutes rajusté leurs foulards, effacé leur rouge à lèvres, arraché le vernis rouge de leurs ongles, sont allées à une soirée la peur au ventre ou ont supplié qu’on les relâche quand elles étaient coincées dans un camion de la police des moeurs.

C’est parce qu’elles savent par quelle injustice est passée Mahsa Amini qu’elles se sont toutes levées pour la défendre avec une force certaine.

Mahsa Amini, c’est toutes les femmes iraniennes qui ne veulent plus être assujetties. Elles veulent être libres. Libres. C’est aussi parce qu’ils ont vu leurs mères pleurer ou leurs sœurs insultées que les hommes sont descendus dans la rue crier à leur tour «femme, vie, liberté». Mains nues, elles et ils avancent dans les rues malgré les tirs à balles réelles. Un courage absolu. Les iraniennes et les iraniens, tous dans les rues de leurs villes, réclament leur liberté non sans observer la communauté internationale. Sommes-nous soutenus ? Voici la question qu’ils se posent chaque jour. Soyez notre voix ! Voilà ce qu’ils postent sur les réseaux sociaux. Porter le nom de Mahsa Amini dans une université française ou une institution culturelle est pour moi vital. Une évidence. « Oui, chers compatriotes iraniens, mes compatriotes français vous soutiennent car ils savent que le sang de chaque jeune femme versé en Iran entrave la liberté d’une femme française »”

Je vous remercie de votre attention et reste à votre disposition. Hanieh Delecroix www.haniehdelecroix.com