Pourquoi le racisme ? Comment le définir ?
Pourquoi le racisme ? Comment le définir ?

En France, 1,2 millions de personnes sont victimes chaque année d’au moins une atteinte à caractère raciste, antisémite ou xénophobe. 

Comment définir le racisme ?

Selon le le Musée de l’histoire de l’immigration : “Le racisme est une forme de discrimination fondée sur l’origine ou l’appartenance ethnique ou raciale de la victime, qu’elle soit réelle ou supposée.
Le racisme recourt à des préjugés pour déprécier la personne en fonction de son apparence physique ; il lui attribue des traits de caractères, des aptitudes ou des défauts physiques, intellectuels qui renvoient à des clichés ou des stéréotypes. Le racisme cherche à porter atteinte à la dignité et à l’honneur de la personne, à susciter la haine et à encourager la violence verbale ou physique. Il tend à répandre des idées fausses pour dresser les êtres humains les uns contre les autres.

Selon le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, le racisme est idéologie fondée sur la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les groupes humains, selon la nationalité, une prétendue race, la couleur de peau, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique. Par extension : attitude d’hostilité systématique à l’égard d’une catégorie de personnes, déterminée selon son origine. Le racisme et l’antisémitisme tue encore en France et dans le monde. Selon le Larousse : C’est une idéologie fondée sur la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les groupes humains, autrefois appelés « races » ; comportement inspiré par cette idéologie. Il est aussi une attitude d’hostilité systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes par exemple, le Racisme anti-jeunes.

António Guterresa, le Secrétaire général de l’ONU

Dans son message du 25 mars de cette année, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterresa a rappelé que « l’infamie de l’esclavage a duré plus de 400 ans ». Emmenés de force depuis l’autre côté de l’Atlantique, des millions d’enfants, de femmes et d’hommes d’Afrique ont été arrachés à leur famille et à leur pays d’origine – « leurs communautés déchirées, leur corps transformés en marchandise, leur humanité niée ». « L’histoire de l’esclavage est une histoire de souffrance et de barbarie dans laquelle l’humain apparaît sous son pire jour. Mais c’est aussi une histoire de courage immense qui montre l’être humain sous son meilleur jour, à commencer par celles et ceux qui, enchaînés, se sont révoltés, ou, abolitionnistes, ont dénoncé ce crime atroce », a-t-il ajouté. Et de conclure : “Aujourd’hui, comme chaque jour, unissons-nous contre le racisme et construisons ensemble un monde dans lequel chacune et chacun, partout, puisse vivre dans la liberté, la dignité et le respect des droits humains.

Lire  : https://news.un.org/fr/story/2023/03/1133642

Le rapport de la CNCDH

Depuis 1990, le rapport de la CNCDH s’accompagne d’une enquête visant à évaluer les perceptions et les attitudes racistes, à analyser les opinions des Français à l’égard de l’autre, et à comprendre les logiques sous-jacentes à l’apparition et à la permanence de certains préjugés. Préjugés à l’égard des minorités Si certains préjugés restent présents dans l’enquête en ligne de mars-avril 2022, ils sont néanmoins en recul par rapport à l’enquête en face à face de 2019. En 2020, 7 759 affaires à caractère raciste ont été orientées par les parquets, comportant 6 740 personnes mises en cause. Ces effectifs représentent une hausse de respectivement 5% des affaires et 4% des auteurs orientés par rapport à 2019. En 2020, 955 infractions à caractère raciste ou bien commises avec cette circonstance aggravante de racisme ont été condamnées, soit un volume de condamnations en hausse en 2020 de +10,1% (867 infractions en 2019). La CNCDH étant l’un des interlocuteurs privilégiés des instances européennes et internationales qui consacrent leurs travaux et leurs efforts à la lutte contre le racisme, la xénophobie, et toutes les formes de crimes de haine

Parmi les personnes interrogées :

  • 38 % pensent que « l’islam est une menace contre l’identité de la France » (44,7 % en 2019).
  • 37 % pensent que « les Juifs ont un rapport particulier à l’argent » (34,1 % en 2019).
  • 48,8 % pensent qu’ « il y a trop d’immigrés aujourd’hui en France » (51,9 % en 2019).
  • 36,7 % pensent que « ce sont avant tout les personnes d’origine étrangère qui ne se donnent pas les moyens de s’ intégrer » (43,1 % en 2019).
  • 20,1 % pensent que « les enfants d’immigrés nés en France ne sont pas vraiment français » (25,4 % en 2019).
  • 45 % pensent que « les Roms vivent essentiellement de vols et de trafics » (48,2 % en 2019 ).

Et l’idée qu’il faut lutter contre les préjugés a progressé :

  • 81,5 % des personnes interrogées pensent qu’« une lutte vigoureuse contre le racisme est nécessaire en France » (76,1 % en 2019).

Toujours selon le rapport de la CNCDH, les phénomènes du racisme et de l’antisémitisme en France requièrent une extrême vigilance : ils restent encore largement sous-déclarés et se manifestent souvent à travers des formes de rejet subtiles parfois difficiles à caractériser et à dénoncer pour les personnes qui en sont victimes.

Emilia Roig

En février 2021, Emilia Roig est autrice du bestseller Why We Matter. La fin de l’oppression, montrait comment le racisme et les identités noires et “métisses”, les traumatismes transgénérationnels liés à Auschwitz, l’homophobie et la queerness, le patriarcat et le féminisme se matérialisaient dans nos vies, et comment les différentes formes d’oppression s’entrecroisaient et se renforçaient mutuellement. Que ce soit dans la rue, à l’université ou au tribunal, Emilia Roig questionne les notions de “normalité” et d'”universalité”. Elle démontrait que l’injustice social n’est pas une fatalité et qu’un monde juste n’est pas seulement utopique.

Pourquoi le racisme ?

artsixMic a souhaité ouvrir ses pages sur le sujet du racisme dans notre, nos sociétés. A ce sujet, nous avons lancé une vague d’interview auprès de personnalités du monde politique, du monde journalistique, du monde associatif. Aujourd’hui, beaucoup non pas répondu et d’autres nous ont indiqué qu’ils n’avaient pas le temps !

Questions au Dr Seema Shah qui est la responsable de l’unité d’évaluation de la démocratie (DA) d’International IDEA.

Attention : Les opinions exprimées dans cette interview sont celles de l’auteur et ne représentent pas nécessairement la position institutionnelle d’International IDEA, de son comité consultatif ou de son conseil des États membres.

artsixMic : Le racisme se définit notamment par l’idéologie basée sur la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les groupes humains selon laquelle certaines races sont supérieures à d’autres. Certains disent que le racisme remonte à l’origine de l’humanité. Mais c’est au XIXe siècle qu’elle prend une forme théorique puis devient un programme politique meurtrier. Le mot « racisme » est apparu pour la première fois au XIXe siècle. Et qu’en pensez-vous, qu’en dites-vous ? Le racisme n’est-il pas particulièrement inscrit dans la génétique de l’homme ? Avec notamment en toile de fond des millions de morts ! Le racisme une aberration, théorisée par le scientisme du XIXe siècle ?

Seema Shah : Je ne pense pas que le racisme soit intégré dans la génétique de l’homme. Je ne pense pas que nous soyons nés en discriminant les autres. Je pense que la société nous donne des messages, consciemment et inconsciemment, sur la race et l’inégalité au cours de nos vies. Ces messages s’intègrent dans notre façon de penser. Le racisme a toujours existé. Même au sein des sociétés, il existe des gradations entre ce qui est considéré comme beau et non, correspondant à l’obscurité de la couleur de la peau.

Je crois que le concept de race aide à protéger les intérêts de certaines structures de pouvoir. Les études scientifiques sur les génomes n’ont pas réussi à montrer une seule différence génétique absolue entre des groupes de différentes parties du monde. Il n’y a pas un seul trait que tous les Africains et un autre que tous les Européens ont, par exemple. La race est une construction sociale, et être capable d’attribuer à tort certaines caractéristiques à une «race» aide à entretenir de fausses idées de supériorité et d’infériorité.

artsixMic : Le racisme n’est-il qu’une question de couleur de peau ?

Seema Shah :  Le racisme est une question de pouvoir. La couleur de la peau est utilisée comme un signal pour savoir qui a le pouvoir et qui ne l’a pas.

artsixMic : Les religions et les croyances ne sont-elles pas en partie responsables de ce fait ?

Seema Shah :  Je ne pense pas qu’il soit exact de dire que les religions sont responsables des croyances racistes. Je pense que les personnes ou les institutions qui détiennent le pouvoir peuvent utiliser la race pour les aider à maintenir ce pouvoir. Peut-être utilisent-ils des institutions religieuses, mais ce n’est pas la faute de la religion en soi.

artsixMic : Les blancs sont-ils plus racistes que les autres couleurs et notamment d’avoir colonisé d’autres peuples, et tous ces effets collatéraux ?

Seema Shah : Si nous nous souvenons que la construction de la race représente des systèmes de pouvoir, alors il est facile de voir comment certains groupes ont plus de pouvoir et plus d’accès aux opportunités que d’autres. Les gens qui ont du pouvoir peuvent faire preuve de racisme envers ceux qui ont moins de pouvoir. Dans différentes sociétés, cela implique différents groupes de personnes. Cela dépend de l’histoire d’une société particulière.

artsixMic : La culture et l’éducation devraient normalement être le rempart contre l’ignorance des imbéciles, et pourtant c’est loin d’être le cas ?

Seema Shah : Je pense qu’il y a un consensus sur le fait que le racisme est mauvais. Les gens ont tendance à se sentir insultés s’ils sont accusés d’être racistes, et ils se donnent beaucoup de mal pour montrer qu’ils ne le sont pas. Je pense que cette tendance illustre que nos systèmes éducatifs ont réussi à nous apprendre que le racisme est une chose nuisible et négative.

Vous pouvez croire que le racisme est mauvais, mais il est difficile de reconnaître ce genre de croyances en vous-même. Il est également difficile de le reconnaître et de l’aborder chez ceux que vous aimez et respectez. Je pense que la prochaine phase de l’éducation liée à la race devrait se concentrer sur cela : comment identifiez-vous les pensées, attitudes et actions racistes ? Comment les abordez-vous de manière constructive ?

artsixMic : Il y a aussi le problème particulier de la diffusion de programmes dits de divertissement, ne sont-ils pas aussi responsables de la banalisation de cet abominable problème ?

Seema Shah :  On peut dire que certains programmes de divertissement utilisent des caractérisations racistes, mais cela reflète nos propres sociétés et ce que les gens considèrent comme acceptable. Ces croyances doivent changer au niveau de masse pour que de tels programmes cessent d’être rentables.

artsixMic : Une partie de la société américaine, et l’Afrique du Sud, pour n’en citer que quelques-unes, ont aussi largement favorisé le racisme au sein de leur pays ! Qu’en pensez-vous, peut-on dire que ces deux sociétés sont en grande partie responsables de la pérennité de cette monstruosité ?

Seema Shah : Je pense que ce qui distingue des exemples comme celui-ci, c’est que pendant de nombreuses années, c’était dans la loi. Elle a été systématiquement intégrée dans la pratique de la démocratie. Mais ce ne sont que deux exemples et ils ne sont pas les seuls responsables du racisme dans son ensemble. Ce ne sont que deux des exemples les plus flagrants.

Ce qui, à mon avis, est en fait encore plus frappant, c’est que dans le cas des États-Unis, la majeure partie du monde pendant de nombreuses années n’a eu aucun problème à continuer d’appeler les États-Unis la démocratie la plus forte du monde. Et même maintenant, il est très rare d’entendre la démocratie américaine critiquée en grande partie sur la base de la discrimination raciale. C’est donc l’absence de réaction du monde qui est frappante.
Mais il est important de noter que le racisme existe partout.

Le XXe siècle est aussi celui de la lutte contre le racisme. Les Nations Unies et l’UNESCO ont également produit un certain nombre d’outils contre le racisme et la discrimination.

artsixMic : Vous êtes, hommes et femmes de lettres, des personnes porteuses de nombreuses réflexions sur nos sociétés, des « penseurs » si je puis dire, comment vous voyez-vous à court, moyen terme, l’évolution de nos sociétés, de notre monde ? N’est-il pas déjà trop tard ? Avons-nous déjà atteint le record d’inhumanité, ou pouvons-nous faire encore pire ?

Seema Shah :  Je ne pense pas qu’il soit trop tard. Je pense que nous devrions être reconnaissants aujourd’hui des outils dont nous disposons pour lutter contre les maux de notre époque. Nous pouvons facilement partager les leçons apprises, les nouvelles connaissances et les nouvelles pratiques. Nous pouvons apprendre les uns des autres. Et les gens se sont également levés partout dans le monde pour dire à quel point ils étaient fatigués de ces inégalités de longue date.

(Les Traductions de ses réponses du Dr Seema Shah en français ont été faite via Google Translate)

Questions to Dr. Seema Shah who is the Head of Democracy Assessment (DA) Unit at International IDEA.

Disclaimer: The views expressed in this interview are those of the author and do not necessarily represent the institutional position of International IDEA, its Advisory Board or Council of Member States.

artsixMic : Racism is defined in particular by the ideology based on the belief that there is a hierarchy between human groups that certain races are superior to others. Some say that racism dates back to the origin of mankind. But it was in the 19th century that it took on a theoretical form and then became a murderous political program. The word “racism” first appeared in the 19th century. And what do you think, what do you say? Is racism not particularly inscribed in the genetics of man? With in particular in the background millions of deaths! Racism an aberration, theorized by 19th century scientism?

Seema Shah : I don’t think racism is built into the genetics of man. I don’t think we are born discriminating against other people. I think that society gives us messages, consciously and subconsciously, about race and inequality over the course of our lives. Those messages become embedded into the way we think. Racism has always existed. Even within societies, there are gradations between what is considered beautiful and not, corresponding to darkness of skin color.
I believe that the concept of race helps protect the interests of certain power structures. Scientific studies of genomes have failed to show any single, absolute genetic difference between groups from different parts of the world. There is no single trait that all Africans and another that all Europeans have, for instance. Race is a social construct, and being able to falsely attribute certain characteristics to a ‘race’ helps maintain false ideas of superiority and inferiority.

artsixMic : Is racism just a matter of skin color?

Seema Shah : Racism is about power. Skin color is used as a signal for who has power and who does not.

artsixMic : Are religions and beliefs not partly responsible for this fact?

Seema Shah : I do not think it is accurate to say that religions are responsible for racist beliefs. I think that people or institutions who hold power can use race is ways that help them maintain that power. Perhaps they use religious institutions, but that is not the fault of the religion per se.

artsixMic : Are whites more racist than other colors and in particular to have colonized other peoples, and all these collateral effects?

Seema Shah : If we remember that the construct of race represents systems of power, then it is easy to see how certain groups have more power and more access to opportunities than others. People who have power can show racism against those with less power. In different societies, that implicates different groups of people. It depends on a particular society’s history.

artsixMic : Culture and education should normally be the bulwark against the ignorance of fools, and yet this is far from being the case?

Seema Shah : I think that there is consensus that racism is wrong. People tend to feel insulted if they are accused of being racist, and they go to great lengths to show that they are not. I think this tendency illustrates that our educational systems have succeeded in teaching us that racism is a harmful, negative thing.

You can believe that racism is wrong, but it is difficult to recognize those kinds of beliefs in your own self. It is also difficult to recognize it and address it in those you love and respect. I think the next phase of race-related education should focus on that – how do you identify racist thoughts, attitudes and actions ? How do you address them constructively ?

artsixMic : There is also the particular problem of the broadcast of so-called entertainment programs, aren’t they also responsible for the trivialization of this abominable problem?

Seema Shah : You can say that certain entertainment programs use racist characterizations, but this is a reflection of our own societies and what people consider acceptable. Those beliefs have to change at the mass level for such programs to stop being profitable.

artsixMic : A part of American society, and South Africa, to name but a few, have also largely favored racism within their countries! What do you think, can we say that these two companies are largely responsible for the continuity of this monstrosity?

Seema Shah : I think that what makes examples like this stand out is that for many years, it was in the law. It was systematically integrated into the practice of democracy. But these are just two examples and they arent solely responsible for racism as a whole. They are just two of the most blatant examples.

What i think is actually even more striking is that in the case of the US, most of the world for many many years had no problem continuing to call the US the world’s strongest democracy. And even now it is very rare to hear US democracy critiqued based largely on racial discrimination. So the lack of reaction by the world is what is striking. But it is important to note that racism exists everywhere.

“The 20th century is also that of the fight against racism. The United Nations and UNESCO have also produced a number of tools against racism and discrimination.”

artsixMic : You are, men and women of letters, people who bring many reflections on our societies, “thinkers” if I may say so, how do you see yourself in the short, medium term, the evolution of our societies, of our world? Isn’t it already too late? Have we already reached the record of inhumanity, or can we do even worse?

Seema Shah : I dont think it is too late. I think we should be grateful today for the tools we do have to fight the ills of our time. We can easily share lessons learned, new knowledge and new practices. We can learn from each other. And people have also risen up all around the world to say how tired they are of these longstanding inequalities.

(Les Traductions des questions d’artsixMic en angalis ont été faite via Google Translate)

Engagements du Gouvernement face au racisme et à l’antisémitisme !

Le Plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine 2023-2026 a été présenté le 30 janvier 2023 à l’Institut du monde arabe par Élisabeth Borne et la ministre déléguée chargée de l’Égalité, de la Diversité et de l’Égalité des chances, Isabelle Rome. Il prend la suite de celui lancé par Édouard Philippe en 2018.

Le plan est articulé autour de cinq axes :

  • Oser nommer la réalité du racisme, de l’antisémitisme et des discriminations et réaffirmer notre modèle universaliste ;
  • Mesurer les phénomènes de racisme, d’antisémitisme et les discriminations ;
  • Mieux éduquer et mieux former ;
  • Sanctionner les auteurs ;
  • Accompagner les victimes.

Qu’on se le dise ! 

En assumant la réalité de certaines formes de racisme, d’antisémitisme et de discriminations en France, ce plan a pour objectif de donner à l’action publique les moyens de les mesurer et de les corriger. Pour que la promesse républicaine d’égalité des droits et des chances soit une réalité : dans l’accès à l’éducation, à l’emploi, au logement, aux services publics, à la sécurité, à la justice, pour le respect et la dignité de tous.