Le journaliste français Arman Soldin, 32 ans, a été tué par un tir de roquette russe à Tchassiv Yar, localité située en périphérie de Bakhmout, le 9 mai 2023. © Arman Soldin, AFP
Le journaliste français Arman Soldin, 32 ans, a été tué par un tir de roquette russe à Tchassiv Yar, localité située en périphérie de Bakhmout, le 9 mai 2023. © Arman Soldin, AFP

Le journaliste français Arman Soldin, 32 ans, a été tué par un tir de roquette russe à Tchassiv Yar, localité située en périphérie de Bakhmout, le 9 mai 2023.

Arman Soldin faisait partie d’une équipe de cinq reporters de l’AFP qui accompagnaient des soldats ukrainiens dans les environs de Tchassiv Iar, une localité ukrainienne proche de Bakhmout et visée en permanence par les forces russes. Arman Soldin fut l’un des premiers journalistes à se rendre en Ukraine au lendemain de l’invasion russe. Le coordinateur vidéo de l’AFP a été tué à 32 ans dans une frappe de roquettes Grad, qui l’a atteint vers 16 heures 30 locales (15h30 à Paris), précise l’AFP. Depuis août dernier, le journaliste s’employait à filmer la bataille militaire et les destructions engendrées, et ses images ont  faites le tour du monde.

A l’annonce de son décès, le ministère de la Défense ukrainien a présenté ses « sincères condoléances à sa famille et à ses collègues », ajoutant sur le même réseau social : « Il a consacré sa vie à rendre compte de la vérité au monde ». D’Emmanuel Macron au président des États-Unis Joe Biden, de nombreuses voix se sont notamment élevées pour rappeler l’importance du travail des journalistes en temps de conflit.

Il est le onzième reporter, fixer ou chauffeur de journalistes a avoir été tué en Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022, selon un décompte des ONG spécialisées RSF et CPJ.

Le Classement mondial de la liberté de la presse

RSF
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L’édition 2023 du Classement mondial de la liberté de la presse, qui évalue les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires, est publiée à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai.

Il apparaît que la situation est “très grave” dans 31 pays, “difficile” dans 42 et “problématique” dans 55, alors qu’elle est “bonne” ou “plutôt bonne” dans 52 pays. Autrement dit, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10 et satisfaisantes dans seulement 3 pays sur 10.

“Le Classement mondial prouve l’existence d’une très grande volatilité des situations, avec des hausses et des baisses importantes, des changements inédits, par exemple la hausse de 18 places du Brésil et la chute de 31 places du SénégalCette instabilité est l’effet d’une agressivité accrue du pouvoir dans de nombreux pays et d’une animosité croissante envers les journalistes sur les réseaux sociaux et dans le monde physique. La volatilité est aussi le produit de la croissance de l’industrie du simulacre, qui façonne et distribue la désinformation, et donne des outils pour la fabriquer. Christophe Deloire, Secrétaire général de RSF.

La Norvège conserve sa première place pour la 7e année consécutive. Une fois n’est pas coutume, un pays non nordique est placé en seconde position, à savoir l‘Irlande (2e ; +4), avant le Danemark (3e ; -1). Les Pays-Bas (6e), qui gagnent 22 places, retrouvent la position qu’ils occupaient en 2021, avant l’assassinat du journaliste Peter R. de Vries.

Le bas du Classement connaît également des changements. Le trio de fin est composé exclusivement de pays asiatiques : le Vietnam (178e), qui a parachevé sa chasse aux reporters et aux commentateurs indépendants ; la Chine (179e ; -4), plus grande prison pour les journalistes au monde et l’une des principales puissances exportatrices de contenus de propagande ; et, sans grande surprise, la Corée du Nord (180e). (Source : RSF)