Béatrice Bissara aime que les choses tournent ronds, enfin pas complètement, qu’elles tournent à sa mesure, à son rythme, à son son.

Il y a des gens que l’on aime un peu, beaucoup, rarement à la folie, mais souvent pas du tout. Il y a des artistes que l’on aime un peu, beaucoup, de temps en temps à la folie, et rarement pas du tout. Il y a des rencontres qui vous parlent dès les premiers instants, il y des créations qui vous invitent à la découverte d’un autre imaginaire. Il y a des artistes qui rien qu’avec leurs mots vous transportent dans un autre univers, leurs univers.

J’ai rencontré Béatrice Bissara, il y a peu, mais ce peu à fait tout mon émerveillement. La revoir pour cette interview au milieu d’une partie des ses créations m’a ravi mon après midi. Moi j’aime les mots, les locuteurs, les raconteurs d’histoire comme Paul Ardenne, Barbara Polla que je fréquente régulièrement et d’autres, pour écouter la facilité qu’ils ont à mettre les mots en phrase, les phrases en texte, puis de nous les délivrer si facilement à nous simple mortel. De nous raconter, de nous emporter dans des imaginaires, dans des voyages, dans des connaissances, presque en apesanteur.

Béatrice Bissara aime que les choses tournent ronds, enfin pas complètement, qu’elles tournent à sa mesure, à son rythme, a son son. Pour moi, elle est une tête chercheuse qui jour après jours réinvente un processus de vie. Ses créations ne sont pas que belles, elles sont dans la recherche d’un continuum. Elles sont pour certaines, dans un mouvement perpétuel longuement réfléchi, qui questionnent notre rapport à la vie et au temps.

Ses oeuvres interpellent, et redéfinissent le champ des possibles. Béatrice expérimente, science et conscience, en les faisant se dépasser, se compléter, s’apprivoiser. Elle appelle cela “Ecologie de la conscience“. Elle pose la question des liens entre Corps, Espace-Temps et Conscience, mais aussi celle de dépasser le stade ordinaire de cette conscience, et de savoir, que trouve-t-on alors?

Aujourd’hui, pour ce faire, Béatrice travaille avec des scientifiques, Jean-François Houssais, Michel Bitbol, tout deux chercheurs au CNRS, qui à la fois rapproche le monde l’art et de la création, mais aussi les différencient de l’expérimentation scientifique avec des concepts parfois obscurs aux néophytes. En résumé d’établir naturellement, la connexion  entre les mondes de l’épistémologie et de l’art.

J’expérimente dans mon travail ces processus temporels, poétiques et immersifs pour que l’oeuvre devienne un moment « expérientiel », propre à redéfinir voire faire tomber les limites entre corps, espace, temps et conscience ». Béatrice Bissara dans un article du mois de novembre 2018 de Marie deparis-yafil

On dit souvent que lorsque cherche on trouve. Parfois il faut tout de même chercher longtemps. Béatrice est une inventrice, qui dans ses sculptures, peintures, installations, dispositifs cinétiques, lumineux et sonore, donnent du temps à la poésie. Elle instaure le dialogue entre les individus. Elle travaille sur l’expérimental, pour aller toujours plus loin dans sa réflexion, et dans la réflexion qu’elle veut apporter aux autres. Ces mots comme ses créations ne pourrons vous laisser indifférent. Béatrice Bissara, est une artiste sans frontière qui rêve à des lendemains qui mènent pour tout à chacun, à la connaissance de son soi.

Le site de Béatrice Bissara : https://www.beatricebissara.com