Exposition : A l’Est la Guerre Sans Fin 1918-1923 au Musée de l’Armée

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guerre sans fin
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Le 11 novembre 1918, l’Europe de l’Ouest soupire de soulagement ! Le conflit le plus meurtrier de l’Histoire vient de se terminer. Cependant débute, à l’Est et au Proche-Orient, une période méconnue de l’Histoire, faite de violence et d’instabilité, conséquence de la dissolution des empires et du règlement du conflit mondial. Révolutions, guerres civiles, modifications des frontières et création de nouveaux États, la guerre se poursuit jusqu’en 1923.

Quatre grands empires dominent l’Europe centrale et orientale en 1914 : l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Russie et, de manière résiduelle, l’Empire ottoman. Ce dernier conserve en outre le contrôle du Levant. Ces empires sont des constructions multinationales complexes, toutes multiséculaires, sauf l’Empire allemand assez récent. La Grande Guerre commence par une crise diplomatique balkanique. Elle aboutira à une conflagration générale entre les quatre empires. L’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, bientôt rejoints par l’Empire ottoman, s’opposent à la Russie, aidée notamment par ses partenaires occidentaux, la France et le Royaume-Uni.

Le 11 novembre 1918, l’Europe de l’Ouest soupire de soulagement ! Le conflit le plus meurtrier de l’Histoire vient de se terminer. Cependant débute, à l’Est et au Proche-Orient, une période méconnue de l’Histoire, faite de violence et d’instabilité, conséquence de la dissolution des empires et du règlement du conflit mondial. Révolutions, guerres civiles, modifications des frontières et création de nouveaux États, la guerre se poursuit jusqu’en 1923.

Cinq traités mettent fin à la Première Guerre mondiale : les traités de Versailles, signé le 28 juin 1919 avec l’Allemagne, de Saint-Germain-enLaye, signé le 10 septembre 1919 avec l’Autriche, de Neuilly le 27 novembre 1919 avec la Bulgarie, de Trianon le 4 juin 1920 avec la Hongrie, de Sèvres le 10 août 1920 avec l’Empire ottoman. Le défi était de taille. Comment faire la paix après de très dures années de guerre, qui ont tant avivé les antagonismes nationaux?

Alors qu’à l’Ouest, les combats cessent entre les belligérants, une nébuleuse de troubles internes, parfois de guerres civiles et d’affrontements internationaux, mettent aux prises les différents pays issus de l’effondrement des Empires allemand, austro-hongrois, ottoman et russe à l’Est, après leur défaite militaire. Il en résulte une violence et une instabilité, dont les répercussions sont encore visibles aujourd’hui. Dans ces conditions, le règlement du premier conflit mondial s’avère aussi complexe que fragile. Les divers traités établis sont âprement négociés et très vite contestés. Ainsi, le traité de Sèvres du 10 août 1920, entre la Turquie et les Alliés, est très profondément remanié et remplacé, moins de trois ans après, par le traité de Lausanne, signé le 24 juillet 1923.

Cette exposition a pour ambition de suivre, à l’Est, de la Finlande jusqu’au Liban, entre 1918 et 1923, le difficile remplacement des anciens Empires par de nouveaux États-nations et l’émergence, à la faveur des différentes révolutions et contre-révolutions, d’une radicalisation totalitaire. Elle montre comment, dans ce contexte troublé, la France, forte de sa prépondérance militaire, tente, non sans difficulté, de ramener la stabilité dans la région, dans un partenariat complexe avec ses alliés. Alors que l’on croit souvent que le traité de Versailles (signé le 28 juin 1919) met fin à la Première Guerre mondiale, l’exposition, en déplaçant ainsi l’attention du visiteur à l’Est, contribue à faire mieux connaître les enjeux et les aspects des crises multiples qui font suite à la Grande Guerre.

Le parcours commence par la dissolution des grands Empires européens. Puis, dans un décor de palais et de dorures, l’exposition apporte un éclairage sur la fabrication des traités qui redéfinissent l’Europe, en portant un intérêt particulier à la réorganisation de l’Europe de l’Est. Le visiteur entame ensuite sa marche vers l’Est: Allemagne, Pologne, Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Ukraine, Russie. Puis il poursuit par la découverte de la situation en Europe médiane : Autriche, Hongrie, Roumanie, Tchécoslovaquie, Bulgarie, Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, Albanie. Il termine enfin par les pays du Levant: Grèce, Turquie, Syrie, Liban.

  • Premier axe, la question des nationalités: les quatre grands empires dissous, ces ensembles multinationaux sont divisés en États-nations. Pendant cinq ans se déroulent des luttes complexes qui annoncent la cartographie des États telle que nous la connaissons aujourd’hui ;
  • Deuxième axe, la révolution et les guerres civiles: de 1918 à 1923, la Révolution bolchévique tente de faire éclater la révolution en Allemagne, en Hongrie, en Pologne… Sur tous les territoires, l’Europe connaît des troubles révolutionnaires et contre-révolutionnaires. La violence de ces événements fait de très nombreuses victimes civiles;
  • Troisième axe, l’intervention française et alliée : dans ce contexte sensible, la France apparaît comme la principale puissance militaire. Elle est incitée à intervenir pour rétablir l’ordre et instaurer une stabilité politique. Ses diplomates et ses militaires sont présents partout en Europe.

Tout au long de l’exposition, le visiteur se trouve plongé dans cette construction d’une nouvelle Europe et dans un espace historique et géographique peu connu en France, aidé par une scénographie forte, qui emprunte ses matériaux, faits de caisses de bois et de grilles en métal, aux mondes des archives.

A l’est la guerre sans fin 1918-1923
Exposition du 5 octobre 2018 au 20 janvier 2019

Musée de l’Armée
Hôtel national des Invalides
129, rue de Grenelle
75007 Paris

musee-armee.fr

Défilé du 14 juillet 1919 sur les Champs-Élysées © Gaumont Pathé Archives - collection Gaumont
Défilé du 14 juillet 1919 sur les Champs-Élysées © Gaumont Pathé Archives - collection Gaumont