Camille Vever
Camille Vever - Photo by Jean Marc Lebeaupin

« Pour que rien ne change, il fallait tout changer », se sont dit un jour Camille et Damien Vever !

« Pour que rien ne change, il fallait tout changer », se sont dit un jour Camille et Damien Vever, 7ème génération de la famille de la célèbre Maison Vever, car Vever c’est d’abord une histoire de famille et de savoir !

Fondée en 1821 à Metz par Pierre-Paul Vever, c’est en 1871 après l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, que la famille Vever s’installe à Paris au 19 rue de la Paix. C’est grâce à ses fils Paul et Henri, auxquels il cèdera l’affaire en 1881, que Vever s’imposera comme l’un des joailliers les plus talentueux de son époque.

Paul est polytechnicien et un gestionnaire, Henri, diplômé des Arts décoratifs est un créateur. Historien, artiste, peintre, bibliophile, il est, notamment, l’auteur de l’ouvrage majeur: « La Bijouterie française au XIXe siècle ». Il rassemblera d’ailleurs une collection de 8 000 estampes japonaises.

« On ne veut plus de (style) Louis XV », affirmait Henri Vever, déclarant son amour pour la nature, les femmes-fleurs, et les nymphes aux allures d’insecte,  «La Nature me fait monter les larmes aux yeux. » disait-il !

Paul et Henri qui s’attacheront, les services de René Lalique et ou du multi-talent Eugène Grasset, artiste suisse qui imagina, en plus de la fameuse semeuse du dictionnaire Larousse. De la Belle Otero au tsar Alexandre III et la cour impériale de Russie, le Shah de Perse, le premier ministre japonais, Tokugawa Iesato, le président de la République française, Sadi Carnot, tout ce beau monde fréquentera les salons de la rue de la Paix. Un triomphe pour cette petite maison familiale.

Vever continuera d’exister jusqu’au début des années 1980, mais l’épopée s’achèvera dans une triste indifférence en 1982, lorsque le joaillier ferme ses portes après un long déclin.

Relancer la maison Vever !

« L’Art nouveau célébrait la femme, la flore et la faune. J’ai voulu remettre au goût du jour ces principes en faisant une joaillerie qui soit belle et bonne pour la planète.» Camille Vever. « À 16 ans, selon la tradition familiale, ma grand-mère m’a offert un bijou Vever, se rappelle Camille. Je me souviens de l’émotion ressentie lorsque j’ai vu mon nom sur l’écrin. Depuis ce jour, une petite musique trotte dans ma tête : faire revivre notre maison.»

En 2021, Camille et Damien Vever décide ensemble de réveiller la belle endormie, avec l’ambition de la réinventer en l’adaptant aux enjeux environnementaux et sociétaux du 21ème siècle.

La maison, qui emploie aujourd’hui, une dizaine de personnes, ne travaille qu’avec des artisans français. Elle confie ses créations aux soins d’ateliers de haute joaillerie et de joaillerie parisiens, ainsi qu’à la Meilleure ouvrière de France Sandrine Tessier, qui réalise l’émail plique-à-jour de certaines pièces. La Maison qui propose une nouvelle approche de son métier : un luxe nouveau, durable et responsable, une ode à la nature et au génie humain.

Diamants de synthèse, ivoire végétal, or recyclé : sous l’impulsion de Sandrine de Laage, Vever revient sur le devant de la scène et invente le nouvel Art nouveau. Première entreprise à mission des secteurs de la joaillerie et du Luxe, Vever, s’est aussi donnée pour mission de valoriser le patrimoine français.

Camille Vever : Dans l’intimité de Vever ! – Interview

Dans l’intimité de Vever : Bijoux et objets d’arts depuis 1821

Dans son show-room métamorphosé pour l’occasion en cabinet de curiosités, Camille Vever souhaite faire découvrir la fabuleuse histoire de cette dynastie de joailliers dont la figure centrale est Henri Vever. Cette exposition, hors des grandes institutions, privilégie l’aspect intime. La cinquantaine de bijoux et objets est prêtée, principalement, par les héritiers et les descendants de la famille Vever ainsi que par des collectionneurs amis de la Maison. Camille Vever, elle-même, a confié une pièce essentielle à laquelle elle tient infiniment : la fine barrette de diamants offerte par sa grand-mère pour ses 16 ans, bijou qui a déclenché son désir de relancer la maison. Dans cette exposition chrono-thématique, on découvre notamment, la personnalité brillante et éclectique d’Henri qui mena la maison au firmament.

Henri, grand amateur d’art, est un collectionneur de très haut niveau. Il rassemblera 350 bijoux français allant de la Révolution à 1900 (il en fera don au MAD en 1924, une soixantaine étant signée VEVER). Passionné par la peinture, il réunira également près de 200 œuvres impressionnistes signées Sisley, Pissaro, Monet ou encore Renoir et Degas. Il accumulera des pièces de monnaie antique, des estampes mogholes, etc. En phase avec son époque en pleine effervescence, Henri Vever s’intéressera tout au long de vie à mille sujets, et fréquentera le Tout Paris de la Belle Époque. Il collaborera avec les plus grands de son temps comme l’orfèvre Émile Vernier et l’émailleur Etienne Tourette pour un somptueux livre d’heures exposé ici. Dans cette exposition, deux master-pieces témoignent de son talent. Un délicat pendentif papillon en platine ajouré, en diamants et en pâte de verre. Ainsi qu’une broche représentant un profil de femme libellule à la longue chevelure en émail prolongée par une feuille d’érable.

Au fil de l’exposition, les bijoux du nouveau Vever sont mis en perspective avec les bijoux anciens et les oeuvres d’art d’Henri Vever. Ils réinterprètent ses thèmes de prédilection : la nature avec ses lianes ensorcelantes, la femme, les nymphes et les déesses de la pluie et du feu ou encore la métamorphose.

“Dans l’intimité de Vever, bijoux et objets d’art depuis 1821”, exposition ouverte au public jusqu’au 7 juillet. Entrée gratuite sur réservation (inscription en ligne www.vever.com)

Du mardi au samedi de 12h à 19h – Showroom Vever – 9 rue de la Paix – 75002 Paris