Le plus jeune parmi nous tous - Zao Wou-Ki - Sans titre (1978) – Lavis d’encre et encre de chine sur papier - 38,3 x 28,2 cm Arxiu Fotogràfic de la Fundació Pilar i Joan Miró, Mallorca Courtesy of Fundació Pilar i Joan Miró, Mallorca

Le plus jeune parmi nous tous : Zao Wou-Ki à propos de Joan Miró. La galerie Mayoral propose une exposition entre ces deux artistes, issus d’horizons lointains, qui ont tissé de nombreux liens depuis leur rencontre en 1952 à la galerie Pierre.

La galerie Mayoral est la première à mettre en regard le dialogue intergénérationnel entre ces deux grandes figures de l’art moderne : Joan Miró (1893-1983) et Zao Wou-Ki (1920-2013).

Tout a commencé avec un dessin de Zao Wou-Ki offert par l’artiste à Joan Miró pour son 85ème anniversaire en 1978 et dont la dédicace « Pour Joan Miró, le plus jeune parmi nous tous » montre combien Joan Miró, véritable source d’inspiration pour les jeunes artistes dans les années 70, fut aussi un des rares à constamment se renouveler.

Joan Miró et-Zao Wou-Ki dans leurs ateliers

Outrepassant leur écart de génération, c’est autour de ce questionnement plastique, de l’utilisation du signe comme outil d’expression et comme nouveau langage possible, que les deux artistes vont fonder leur relation. L’exposition “Le plus jeune parmi nous tous : Zao Wou-Ki à propos de Joan Miró “,  montre pour la première fois à quel point, ces deux artistes, issus d’horizons lointains, se retrouvent sur de nombreux domaines de recherche esthétique, picturale et poétique.

Paris, ville d’adoption de Joan Miró dès 1920, berceau des avant-gardes du XXe siècle, fut un coup de foudre pour Zao Wou-Ki et aussi le lieu de leur rencontre. Au sortir de la guerre, Joan Miró qui y séjourne régulièrement, sera pour la jeune génération une référence incontournable, toujours au cœur de leurs échanges incandescents. Quant à Zao Wou-Ki, il y reçoit rapidement le soutien de tous « ceux qui vont compter » comme Sam Francis, Hans Hartung, Maria Helena Vieira da Silva, Pierre Soulages et aussi de grandes figures de la modernité, telles Picasso, Giacometti, et bien sûr, Joan Miró. C’est la grande époque de la Seconde École de Paris.

L’exposition souligne également, la volonté constante de renouveau chez Joan Miró. Le point d’orgue réside dans la surprenante toile de 1974, « Peinture (Projet pour une tapisserie) », qui démontre entre autres sa connaissance et son engagement envers l’Action Painting de la New York School. Cette toile dialoguera avec « 17.02.71-12.05.76 » de Zao Wou-Ki, témoigne de l’attention particulière portée par l’artiste au geste et à la lumière.

De cette gestuelle libérée, où on les imagine presque danser, on distingue aussi ce goût commun pour l’utilisation de l’encre noire, en référence à la calligraphie mais aussi pour l’emploi du vide qui fait sens comme dans ce grand format de 2007 « Sans titre » de Zao Wou-Ki, prêté par le Musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun, qui a reçu une donation de la collection personnelle de l’artiste.

Mon œuvre est censée être un poème qui a été mis en musique par un peintreJoan Miró

Dans la peinture chinoise, peinture et poésie sont intimement liées au point qu’il n’est pas rare qu’un poème soit écrit sur une partie vide du tableau (…). Je ressens ces deux expressions comme étant de même nature, physiquement” Zao Wou-Ki

Joan Miró et Zao Wou-Ki

  • Commissariat de l’exposition: Salomé Zelic

Le plus jeune parmi nous tous : Zao Wou-Ki à propos de Joan Miró
Exposition du 20 mai au 23 juillet 2021

Galerie Mayoral
36, avenue Matignon
75008 Paris

www.galeriamayoral.com