Rosie Davis : A Dublin Family Story

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Rosie Davis
Rosie Davis

Rosie DavisC’était le portrait d’une famille, qui, par ailleurs, fonctionnait très bien, mais qui n’avait pas d’endroit où vivre. La jeune femme racontait son histoire sans montrer son émotion. Avant même qu’elle ait fini de témoigner, j’avais réalisé qu’il y avait là une histoire à raconter. Dès lors, j’ai songé à parler de la crise du logement en Irlande.Roddy Doyle

Un matin, alors que l’écrivain Roddy Doyle était chez lui, à Dublin, un témoignage à la radio a retenu son attention : une jeune femme sans-abri expliquait les difficultés qu’elle rencontrait chaque nuit pour trouver un endroit où dormir avec sa famille. L’écrivain irlandais était fasciné par son éloquence et choqué d’apprendre qu’elle n’avait pas de logement alors que son mari avait un travail stable.

L’histoire : Rosie et son mari forment une famille heureuse avec leurs quatre jeunes enfants. Travailleurs pauvres, ils vivent modestement de leurs revenus à Dublin. Le jour où leur propriétaire décide de vendre leur appartement, leur vie bascule dans la précarité. Trouver une chambre, même pour une nuit, est un défi quotidien. Avec beaucoup d’amour et de courage, Rosie et son mari vont affronter cette épreuve et tout faire pour préserver leur famille.

J’ai trouvé cela incroyable”, se rappelle Doyle. “C’était le portrait d’une famille, qui, par ailleurs, fonctionnait très bien, mais qui n’avait pas d’endroit où vivre. La jeune femme racontait son histoire sans montrer son émotion. Avant même qu’elle ait fini de témoigner, j’avais réalisé qu’il y avait là une histoire à raconter. Dès lors, j’ai songé à parler de la crise du logement en Irlande.

Doyle s’est retiré dans son bureau et a commencé à imaginer l’intrigue de ROSIE DAVIS : une fin d‘après-midi, Rosie est en train de chercher une chambre d’hôtel pour que sa famille y passe la nuit. Elle finit par trouver. Juste à temps. Nous la suivons toute la nuit jusqu’au jour suivant, où elle reprend ses recherches. Au fur et à mesure que la journée avance, il devient évident qu’elle ne trouvera aucune chambre pour la nuit.

ROSIE DAVIS est l’histoire d’une famille devenue sans-abri à cause de circonstances complètement indépendantes de sa volonté”, déclare Sarah Greene, qui incarne le rôle titre. “Rosie a quatre enfants et un compagnon. Ils ont vécu sept ans dans la même maison, mais leur propriétaire l’a remise en vente. Nous les découvrons deux semaines après leur départ de cette maison. C’est une histoire de perte, de résilience. Le système et le gouvernement les ont abandonnés. Cette lutte est celle de bon nombre de familles, en Irlande et ailleurs.

La famille de Rosie est unie et aimante. Rosie et son compagnon, John Paul, sont ensemble depuis leur adolescence et prennent soin de leur quatre enfants : Kayleigh, 13 ans, Millie, 8 ans, Alfie, 6 ans, et Madison, 4 ans. “On aime tout de suite cette famille”, remarque le réalisateur, Paddy Breathnach. “Roddy leur a donné de la noblesse. Cette histoire célèbre la dignité des gens ordinaires.

Doyle acquiesce : “Rosie et John Paul aiment leurs enfants, mais ils n’ont nulle part où s’installer depuis deux semaines et cela commence à les affecter. Leur stabilité est peu à peu mise à mal. S’ils avaient un toit, il n’y aurait rien à raconter. C’est une famille sans histoire, typique de la classe populaire… sauf qu’ils n’ont pas d’endroit où vivre.

Sarah Greene décrit Rosie comme une mère et une femme forte. “Elle est très patiente, bien plus que je ne pourrais l’être si je me trouvais dans cette situation. Elle ferait n’importe quoi pour protéger sa famille et assurer sa sécurité. Elle a enduré beaucoup de choses difficiles dans le passé, mais elle refuse de se laisser abattre et de devenir une victime. Elle a une relation tendue avec sa mère et essaie vainement de lui demander de l’aide. Elle est en fait complètement seule avec sa famille. Ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, c’est pourquoi il est si important pour eux de rester ensemble.

Doyle a décidé de faire tenir l’histoire sur une journée et demie. Essayer de trouver une chambre pour la nuit tout en s’occupant de jeunes enfants peut sembler être une tâche prosaïque, mais quand cela implique la crainte de se retrouver sans-abri, même les plus petits problèmes peuvent devenir apocalyptiques. Rosie passe ses journées à tenter de réserver des chambres et à essuyer des refus au téléphone.

Rosie répète inlassablement ces appels chaque jour, juste pour avoir une chance de trouver un toit”, explique Sarah Greene. “Elle passe la journée entière dans sa voiture, sur son téléphone, à déposer les enfants, à appeler des hôtels pour tâcher de trouver de la place, puis à récupérer les enfants. Elle espère toujours pouvoir trouver une chambre avant 18 heures, avant qu’il ne fasse nuit.

“Bien que l’histoire de ROSIE DAVIS soit intimiste, elle a des résonances épiques”, avance Paddy Breathnach. “De petites choses, comme lorsque Rosie oublie par inadvertance de nettoyer les affaires de sport de son enfant, ont de grandes conséquences le lendemain. De petits détails du quotidien prennent une importance émotionnelle démesurée.”

Dans le film, le mari de Rosie passe sa journée au travail. Moe Dunford, qui incarne John Paul, décrit son personnage comme un mari aimant : “John Paul est employé dans un restaurant, en cuisine. Il travaille dur et, quand il finit sa journée, il rejoint Rosie et les enfants et les aide à trouver une chambre pour la nuit. Il épaule sa femme de son mieux. C’est quelqu’un de solide, sur qui elle peut compter.

Alors que leurs chances d’obtenir un logement temporaire s’amenuisent, les parents s’acharnent de plus en plus. Il y a d’énormes enjeux, le plus important étant la stabilité des enfants.

Les enfants sont tous très différents”, explique Sarah Greene. “Kayleigh, la fille aînée, a ses propres problèmes. Elle a honte de leur situation. Elle se rend parfaitement compte de ce qui se passe. Millie, la cadette, est à l’âge où l’on absorbe tout : c’est une éponge, le miroir de sa mère. Elle a des problèmes à l’école, ce qui rappelle à Rosie son propre passé. Quant à Alfie, il apporte une note d’humour. Il est plein de vie, saute partout et veut jouer tout le temps. Madison, la benjamine, est très drôle également.

Doyle a écrit des romans, des pièces et des nouvelles, mais il a toujours su que ce projet d’écriture donnerait lieu à un film. En deux jours, il a rédigé un traitement de dix pages, qui est devenu le squelette de ROSIE DAVIS.

La page du film : https://www.kmbofilms.com/rosie-davis

Les Acteurs
  • Sarah Greene – Rosie Davis
  • Moe Dunford – John Paul
  • Ellie O’Halloran – Kayleigh
  • Ruby Dunne – Millie
  • Darragh McKenzie – Alfie
  • Molly McCann – Madison

 

  • Réalisateur – Paddy Breathnach
  • Scénariste – Roddy Doyle

Rosie Davis : BA