LGBT : lesbienne, gay, bi, trans
LGBT : lesbienne, gay, bi, trans

Plus d’une personne sur cinq se définissant comme LGBT, (55%) déclare avoir été victime d’une agression physique au cours de sa vie, selon une étude de l’Ifop pour la Fondation Jasmin Roy-Sophie Desmarais.

Plus d’une personne sur cinq se définissant comme LGBT (lesbienne, gay, bi, trans), 55% ont subi une forme d’agression LGBTphobe au cours de leur vie. C’est ce que révèle une enquête Ifop* pour la fondation Jasmin Roy-Sophie Desmarais publiée hier. Ces résultats, dévoilés à quatre jours de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le 17 mai, seront présentés mardi à Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Au cours des douze derniers mois, le nombre de victimes de violences physiques a doublé entre juin 2018 (3%) et avril 2019 (7%). 60% d’entre elles admettent avoir pensé à se suicider au cours de l’année écoulée. Au total, plus d’une personne LGBT sur deux (55%, +2 pts) déclare avoir fait l’objet d’une agression homophobe, quelle qu’elle soit, au cours de sa vie. 60% des personnes LGBT victimes d’une agression physique récemment admettent avoir pensé à se suicider au cours des douze derniers mois, contre 18% chez les personnes LGBT n’ayant jamais été agressées. La moitié des LGBT agressées au cours de l’année (51%) déclarent même avoir fait une tentative de suicide, quand 7,2% des Français affirment avoir déjà tenté de mettre fin à leurs jours. Le risque suicidaire,
déjà identifié par l’Inpes comme un réel enjeu de santé publique pour les personnes LGBT en France, est ici clairement associé à l’expérience d’une agression. Cette réalité appelle encore une fois à une prise en compte déterminée de la part des pouvoirs publics.

L’agresseur est souvent un homme (78%), de moins de 30 ans (75%), qui agit en présence d’un groupe (61%), même si peu de victimes disent avoir été agressées par plusieurs personnes en même temps (21%). Les personnes LGBT ont mis également en place des stratégies d’évitement de certains territoires jugés anxiogènes. Un tiers d’entre elles (37%) évitent ainsi de se rendre dans certaines rues ou quartier, c’est trois points de plus qu’il y a un an. 33% tentent également de ne plus partir ou rentrer seules de chez elles. Près des deux-tiers des personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres (63%) évitent d’embrasser en public une personne du même sexe. Elles sont 62% à ne pas se tenir la main en public.

Toujours selon l’étude, signaler les faits dans un commissariat (27%), porter plainte officiellement (20%) ou chercher de l’aide auprès d’une association LGBT (19%) reste une attitude minoritaire chez les victimes. La résignation semble encore être la réaction la plus répandue au regard du nombre limité de victimes d’agressions physiques ayant signalé les faits aux forces de l’ordre.

Lire le Rapport d’étude pour la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais :

* L’enquête Ifop pour la fondation Jasmin Roy-Sophie Desmarais, a été réalisée du 12 au 24 avril 2019, auprès d’un échantillon de 1 229 personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres, extrait d’un échantillon représentatif global de 13 346 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont été effectuées par questionnaires auto-administrés en ligne.