Bresson et la Fondation Pierre Gianadda - Alberto Giacometti 1961
Bresson et la Fondation Pierre Gianadda - Alberto Giacometti 1961 - Photo by Jean Marc Lebeaupin

Henri Cartier-Bresson et la Fondation Pierre Gianadda – Collection Sam Szafran : 226 photographies d’Henri Cartier-Bresson offertes à Sam, et à Lilette Szafran.

Né le 19 novembre 1934 à Paris, Sam Berger alias Sam Szafran, échappe en 1942 à la rafle du Vel d’Hiv, il sera emprisonné quelques mois plus tard à Drancy, avant d’être libéré, il a 10 ans. Son père, et sauf sa mère, une grande partie de sa famille ne réchappent pas des camps d’exterminations.

Sam Szafran qui occupe une place particulière dans l’histoire de l’art du XXe siècle, laisse derrière lui une oeuvre émouvante et mystérieuse. Après quelques années passées en Australie, il revient à Paris en 1951. A la fin des années 1950, dans les cafés de Saint-Germain, il rencontre du beau monde : Calder, Beckett, Klein, Tiguely… et surtout Giacometti. Reconnu pour son art du pastel et de l’aquarelle, Sam Szafran sera véritablement inspiré par le travail de son ami Alberto, qui deviendra, en 1964 officieusement son maître de référence.

En autodidacte, il s’est initié au pastel puis à l’aquarelle, terrains de ses recherches artistiques, il a voué une grande partie de son œuvre à une approche figurative et poético-onirique. Il a pendant plus de quarante ans, il travaillera principalement, à l’écart des courants dominants.

C’est avec le concours de Giacometti qu’en 1965 que l’artiste voit sa première exposition individuelle en Suisse. Passionné par les escaliers tortueux, les serres, ou encore les ateliers d’artistes, qui deviennent ses thèmes de prédilection, il poursuit son travail autour des escaliers, l’escalier qu’il propose devient par exemple, un conduit qui ne va ni n’arrive nulle part, et se termine en éventail.

Sam Szafran

Vernissage de l’exposition Szafran, 19 novembre 1999. © Georges-André Cretton, coll. Fondation Pierre Gianadda
Vernissage de l’exposition Szafran, 19 novembre 1999. © Georges-André Cretton, coll. Fondation Pierre Gianadda
Sam Szafran et Henri Cartier-Bresson

Sam Szafran et Henri Cartier-Bresson, se rencontrent en 1972 à Paris. Bresson, qui a pour jardin secret, le dessin, demande à Szafran de lui donner des leçons. Commencera alors un extraordinaire échange, entre les deux artistes devenus amis. Sam devenant le mentor d’Henri, Henri qui offrira de très nombreuses photographies au peintre.

Jusqu’au 20 novembre 2022, la Fondation Pierre Gianadda, en collaboration avec la Fondation Henri Cartier-Bresson, présente l’exposition “Henri Cartier-Bresson et la Fondation Pierre Gianadda – Collection Sam Szafran” qui racontent en images, l’amitié profonde qui a uni les deux hommes, pendant plus de trente ans. 226 photographies dédicacées qui ont uni les trois couples constitués par Henri Cartier-Bresson et Martine Franck, Lilette et Sam Szafran, Annette et Léonard Gianadda, témoignant d’une affection et admiration mutuelles.

Cette exposition met en valeur des œuvres majeures, choisies parmi les nombreux clichés de voyages et les portraits d’artistes : pérégrinations des années 1930, regards sur la France, voyages en Inde et au Mexique, face-à-face avec Pierre Bonnard, Henri Matisse, Alberto Giacometti, et tant d’autres.

Commissariat :Jean-Henry Papilloud et Sophia Cantinotti (Fondation Pierre Gianadda) Pierre Leyrat et Aude Raimbault (Fondation Henri Cartier-Bresson)

Henri Cartier-Bresson et la Fondation Pierre Gianadda – Collection Sam Szafran
Exposition jusqu’au 20 novembre 2022

Fondation Pierre Gianadda
Rue du Forum 59
CH 1920 Martigny

https://www.gianadda.ch/

Prochainement :

Un soir, je travaillais dans cet escalier – j’ai toujours vécu dans les escaliers – et je m’étais endormi. Il faisait nuit et j’ai eu un cauchemar. Je me suis réveillé. C’était la pleine lune, et il y avait une ombre portée de la fenêtre sur les marches de l’escalier. […] J’étais passé mille fois sans la voir, et subitement je l’ai vue. Alors j’ai décidé de la dessiner. Mais ça bougeait toutes les trois minutes. […] À un moment donné tout ce qui était très sombre devenait très clair, et tout ce qui était très clair devenait très sombre. Alors, pour pouvoir faire l’ensemble, je me suis mis à bouger. J’étais obligé de m’identifier à une araignée, qui monte et qui descend au bout de son fil, dans la cage de l’escalier, qui peut voir par-dessus et par-dessous. […] Sam Szafran“, propos recueillis par Jean Clair dans l’atelier du peintre à Malakoff, le 3 avril 1996