Amos Gitai
Amos Gitai - Yitzhak Rabin

Yitzhak Rabin/Amos Gitai : Un don exceptionnel fait à la BnF. C’est à la Bibliothèque nationale de France que le cinéaste a donné en 2018 l’ensemble des archives liées à son travail sur le premier ministre israélien.

L’assassinat d’Yitzhak Rabin le 4 novembre 1995 à Tel-Aviv est l’un des événements historiques dont la violence a le plus marqué le cinéaste Amos Gitai et dont les ondes de choc n’ont cessé depuis de nourrir la création.

Déflagration à la fois politique et intime, il réalise un premier film en 1996 intitulé “L’Arène du meurtre” puis, “Le Dernier jour d’Yitzhak Rabin”, fruit d’une longue maturation et de recherches documentaires considérables, sort en 2015.

Un ensemble considérable de matériaux documentaires s’étendant sur plus de vingt ans. Cette somme est également à l’origine d’un livre, Amos Gitai. Yitzhak Rabin. Chroniques d’un assassinat, où le cinéaste poursuit sa réflexion sur le choc de l’Histoire, Et c’est à la Bibliothèque nationale de France que le cinéaste a donné en 2018 l’ensemble des archives liées à son travail sur le premier ministre israélien.

Amos Gitai inter viewant Yitzhak Rabin
Amos Gitai interviewant Yitzhak Rabin, 1994 © Amos Gitai Archives

Ils sont constitués de documents papier traditionnels – scénario, notes, documents de promotion, presse – mais aussi de la transcription complète des débats de la commission d’enquête sur l’assassinat présidée par le juge Meir Shamgar.

L’essentiel du fonds est pourtant ailleurs et prend la forme d’une documentation numérique inédite pesant près de 14 téraoctets de données. Cet ensemble donne à voir comme jamais auparavant dans l’histoire du patrimoine cinématographique toute la genèse d’un film depuis les matériaux documentaires de départ – auditions, repérage, documentation – au montage, en passant par toutes les étapes d’écriture et de tournage.

Une exposition présentée à la BnF, qui ouvrira prochainement

En jouant avec les gros plans, les détourages, les déchirures, les collages et les interventions directes avec du texte et de la couleur sur les 16 panneaux de grande taille de l’allée Julien Cain, Amos Gitai déroule pour les interroger les étapes de cette histoire bouleversante. Il nous livre une proposition sous la forme d’une création visuelle inédite, à la fois universelle car l’événement a eu un retentissement mondial, et personnelle car l’assassinat du premier ministre israélien a été pour lui un bouleversement intime.

Le parcours est aussi ponctué d’extraits sonores, notamment de la voix de Jeanne Moreau, une proche d’Amos Gitai, lectrice des lettres de sa mère Efratia Gitai.

L’exposition, qui se tiendra jusqu’au 7 novembre 2021, ouvrira dès que les conditions sanitaires le permettront.

Le livre : Amos Gitai.Yitzhak Rabin. Chroniques d’un assassinat 

« Je me suis assis à ma table pour tenter d’écrire sur Yitzhak Rabin…» C’est ainsi qu’Amos Gitai revient, sous une forme poétique, sur son compagnonnage avec l’homme des accords d’Oslo et prix Nobel de la paix. Le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin est assassiné. Avec L’Arène du meurtre, Amos Gitai, architecte et bâtisseur de films, se saisit de ce drame : c’est la première étape d’un processus de création et de réinterprétation mêlant journal intime, archives et fiction, qui essaime ensuite dans une oeuvre multiforme.

« La question qui émane de tout cela / est comment transposer l’évènement historique qu’est le meurtre de Rabin / dans différents médiums / avec différentes dimensions / dans différents lieux et territoires… »

L’exposition Amos Gitai / Yitzhak Rabin et cet ouvrage mettent au jour toutes les formes – cinéma, théâtre, expositions, installations – mises en jeu par un artiste « embarqué » dans l’histoire de son temps.

Débat autour du film Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin avec Amos Gitai, Patrick Boucheron, Antoine de Baecque – Vendredi 19 mars 2021 – 18h30 – 20h00 – A suivre en ligne, en direct sur bnf.fr, le compte Facebook et la chaîne Youtube de la BnF

  • Éditeur : Gallimard (11 mars 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 240 pages
  • ISBN-10 : 2072866863
  • ISBN-13 : 978-2072866869

Le cinéma à la BnF

De prime abord moins identifié dans les collections de la BnF que la littérature, la photographie ou encore la musique, le 7e art n’en tisse pas moins sa toile dans trois départements de la Bibliothèque, qui se partagent principalement un fonds riche et varié.

Le département des Arts du spectacle, situé sur le site Richelieu de la BnF, conserve la première « bibliothèque cinématographique ». Elle a été constituée par le banquier et mécène Auguste Rondel de manière très précoce dans l’histoire du patrimoine du 7e art. On y trouve  une section importante constituée de scénarios, recueils de critiques de films, ciné-romans et journaux cinématographiques. Par ailleurs, à la mort du couturier et collectionneur Jacques Doucet en 1929, les documents réunis pour lui sur le cinéma par le critique Léon Moussinac – manuscrits de René Clair, Jean Epstein, Alberto Cavalcanti, etc. – rejoignent la collection Auguste Rondel.

Au fil du temps, les collections se sont encore enrichies avec l’arrivée de fonds d’archives remarquables comme ceux des réalisateurs René Clair, Abel Gance, Jean Grémillon, Marcel L’Herbier, Marc Allégret, Sacha Guitry, Pierre Prévert, du producteur et fondateur des studios de la Victorine, Serge Sandberg, sans oublier les interprètes comme Louis Jouvet, Jean-Louis Barrault, Charles Vanel ou Pauline Carton.

Plus près de nous, le département des Arts du spectacle conserve aussi les archives du cinéaste Charles Matton et celles de l’acteur Cyril Collard.

Le département de l’Audiovisuel abrite la plus grande vidéothèque de films en Europe : des fictions de films d’auteurs (Claude Sautet, Éric Rohmer, Fassbinder, Ozu…), des adaptations d’oeuvres littéraires, des séries télévisées, des films d’animation et des documentaires. Ce sont près de 7000 vidéos qui sont proposées en libre accès. Plus de 80 000 courts et longs-métrages datant de la fin des années 1970 à aujourd’hui sont accessibles aux chercheur. DVD, VHS, Betamax, Laserdiscs, blu-ray…- ont fait leur entrée dans les collections nationales, permettant de retrouver à la BnF nombre de films ayant disparu des circuits de diffusion actuels.

Le département des Estampes et de la photographie conserve plus de 20 000 affiches de cinéma de 1895 à aujourd’hui. Ce fonds, constitué grâce au dépôt légal imprimeur et complété par des dons et des acquisitions, présente un large panorama d’affiches de films français ou étrangers réalisées pour leur exploitation en France par les plus grands affichistes (Paul Colin, René Ferracci, Jean-Adrien Mercier etc.).

La Bibliothèque nationale de France : https://www.bnf.fr/fr