Le Festival international du film de la mer Rouge
Le Festival international du film de la mer Rouge

Le festival du film de la mer Rouge. Inimaginable il y a encore peu de temps, un premier grand festival du film inauguré en Arabie Saoudite.

Alors que les cinémas dans le royaume ultraconservateur étaient interdits jusqu’en avril 2018, et inimaginable il y a encore peu de temps, un premier grand festival du film inauguré en Arabie Saoudite.

C’est sur la rive orientale de la mer Rouge, à Djeddah – une ville cosmopolite ouverte au monde et qui a été à partir du VIIe siècle l’un des ports les plus importants sur les routes commerciales de l’océan Indien , aujourd’hui classée au patrimoine mondiale de l’Unesco – que s’est déroulé la cérémonie d’ouverture du Festival international du film de la mer Rouge, le RSIFF le 6 décembre, il s’est clôturé le 15 de ce mois. Avec pour objectif, de faire du cinéma une nouvelle industrie lucrative pour l’ Arabie Saoudite.

Aujourd’hui en plein essor, avec de nombreux tournages dans le pays le box-office annuel du royaume pourrait atteindre 950 millions de dollars (839 millions d’euros) d’ici 2030, selon un rapport du cabinet de conseil PwC.

Plus d’une centaine de films ont été présenté durant ces neuf jours de festival, avec notamment, une large sélection de longs métrages régionaux, dans l’idée de promouvoir le cinéma du monde arabe et de l’océan indien.

Pour la Red Sea Film Festival Foundation organisatrice de l’événement, ce premier évènement d’envergure salué par la presse saoudienne et arabe a été aussi critiqué par certains médias au Moyen-Orient et en Occident. Une opération selon certain, de “blanchiment”, visant à faire oublier ses nombreuses violations des droits de l’homme.

Le cinéma est le “soft power” peut ouvrir la voie aux mutations sociales et économiques.” “C’est un tournant mais nous aspirons toujours à plus“, déclarait de son côté à l’AFP l’actrice saoudienne Elham Ali.

La productrice et réalisatrice saoudienne Haïfa Al Mansour, pionnière dans l’industrie du cinéma saoudien renforcent également le rôle des femmes dans ce monde du cinéma. Haïfa al Mansour a réalisé son  premier long métrage intitulé “Wadjda” en 2012, entièrement photographié dans le royaume et qui a reçu de nombreuses nominations et récompenses dans le monde entier.

C’est le prince Badr ben Abdullah ben Mohammed ben Farhan Al Saud, ministre saoudien de la culture qui a donné le coup d’envoi à cette première édition du RSIFF. La manifestation qui a bien sûr débuté par un défilé de stars sur tapis rouge, comprenant des vedettes du showbiz arabe et plusieurs têtes d’affiche occidentales, comme les acteurs hollywoodiens Clive Owen et Hilary Swank ou les Français Vincent Cassel et Catherine Deneuve, mais aussi Saba Mubarak, Darine Sallam, Dorra Zarrouk, Hend Sabry, Haider Rashid, Yusra, Leila Aloui, Ilhem Chahine, Ines Edéghidi,  et Medhat El Adel….

Des réformes ont été engagées dans le pays comme la levée de l’interdiction pour les femmes de conduire et l’autorisation de concerts et d’autres événements mixtes, mais une répression stricte de la dissidence est toujours en place…

Le jury présidé par le cinéaste italien Giuseppe Tornatore, épaulé par l’actrice tunisienne Hend Sabry, le réalisateur saoudien Abdulaziz Alshlahei, la cinéaste américano-palestinienne Cherien Dabis ainsi que la directrice du festival de Morelia, Daniela Michel. Soit, trois femmes pour deux hommes, en comptant le président du jury. Un geste symboliquement signifiant dans un pays où l’islam wahhabite est la religion d’État.

“Je pense qu’un festival est un excellent moyen de rassembler les gens” a déclaré en conclusion de ce festival, l’acteur Britannique Clive Owne

Les Prix :

Brighton 4TH” de Levan Koguashvili remporte le Prix du meilleur film du Festival du film de la mer Rouge.

Rupture” de Hamzah K. Jamjoom remporte le Prix du meilleur film saoudien. “Tu me ressembles” de Dina Amer remporte le Prix du Public.