Notre Dame
Notre Dame - Photo : Jean Marc Lebeaupin

Faut-il la reconstruire Notre-Dame à l’identique ou faut-il laisser libre cours à l’imagination des architectes? Telle était la question!

Repoussé en raison du confinement, le démontage de l’échafaudage qui entoure Notre-Dame, déformé et soudé par la chaleur de l’incendie, sera achevé “au plus tard fin septembre”, a assuré il y a une semaine le général Georgelin.  Quinze mois après l’incendie ayant ravagé la cathédrale, Emmanuel Macron a finalement opté pour rebâtir le joyau gothique à l’identique. Pourtant le chef de l’État avait évoqué, la possibilité d’ “un geste architectural contemporain” pour rebâtir la cathédrale, stimulant l’imagination de nombreux grands architectes.

Faut-il la reconstruire à l’identique ou faut-il laisser libre cours à l’imagination des architectes? Telle est la question! En 2019  les Français avaient une idée assez arrêtée sur la question. Selon un Sondage YouGov pour Le HuffPost*, ils n’étaient en effet que 25% à se prononcer en faveur du fameux “geste architectural” évoqué par Emmanuel Macron. 54% des Français voulaient “une restauration à l’identique de la cathédrale”.

Des architectes avaient notamment proposés, une flèche en verre, la création sur le toit d’un parc-jardin bio ou une terrasse panoramique…

Roselyne Bachelot a déclaré dernièrement qu’un “large consensus” existe pour une restauration à l’identique de la flèche de la cathédrale.

Il fallait “respecter” le “travail extraordinaire” de Viollet-le-Duc au XIXe siècle, a estimé Philippe Toussaint, membre de la commission d’experts sur la reconstruction de Notre-Dame de Paris, vendredi 10 juillet sur franceinfo.

Après des mois d’études et de polémiques, la décision est tombée. La majestueuse flèche qui surplombait la cathédrale Notre-Dame de Paris sera reconstruite à l’identique. Les partisans de Viollet-le-Duc étaient si nombreux qu’il n’y a même pas eu de bataille entre anciens et modernes.  Le concours international d’architecture souhaité par Emmanuel Macron n’aura donc pas lieu, le chef de l’Etat s’étant ravisé enfin après plus d’un an de polémique. Emmanuel Macron a renoncé à l’idée d’une flèche moderne pour rendre Notre Dame de Paris plus contemporaine, plus dans l’air du temps et pourquoi pas plus écologique et c’est vraiment dommage ! Macron qui répond également à l’opinion et aux attentes de l’électorat de centre droit, actuellement son soutien principal.

« C’est là qu’il prend le moins de risques. Et c’est aussi un choix qui correspond à son virage politique. Macron était un président de la modernité qui s’installe de plus en plus dans la tradition de la Ve République. C’est aligné avec une image présidentielle qui défend les acquis plutôt qu’une projection vers l’avenir », déclare sur la presse + Mathieu Lours.

La France compte actuellement 1.200.000 chênes sur pied. Pour la charpente de Notre-Dame, indique François Calame*, que l’ on aura besoin de 1.000 à 1.200 chênes, ce qui est “très peu” et qui représente “moins de sept hectares de forêt”. Et de continuer “Si nous avons la plus belle forêt de chênes du monde, si on ne l’utilise pas pour reconstruire Notre-Dame, permettez-moi cette question un peu raide : à quoi sert notre forêt ?”. Mais qu’en disent les chênes de leur exécution ? Le passé toujours plus fort que le futur ? Et le plomb, dangereux pour l’homme, avec le saturnisme causée par l’accumulation de ce métal dans le sang.

Aujourd’hui, je pense que les constructeurs de l’époque de Notre-Dame ne l’auraient pas reconstruit à l’identique, car eux, visionnaires ne pensaient qu’à l’histoire du temps !

*François Calame est le fondateur de l’association Charpentiers sans frontières (CsF)

Lire sur le huffingtonpost.fr : Notre-Dame: ces flèches qui ne verront sans doute jamais le jour

*Sondage YouGov pour Le HuffPost  réalisé en ligne du 26 au 29 avril 2019 sur un échantillon représentatif de 1010 Français de 18 ans et plus (méthode des quotas).

Comment reconstruire Notre-Dame de Paris ? - Le Mag de la Science