Du cannabis en toute liberté… ?

0
2530
marijuana

420, c’est le code utilisé depuis des décennies aux Etats-Unis pour désigner la marijuana. 420, c’est également la plaque d’immatriculation de la grosse jeep noire d’Adam Eidinger, celui qui soutient toutes les causes, des plus pacifistes aux progressistes en passant par les écologistes et surtout celui qui est incontestablement le leader du mouvement populaire qui a imposé la légalisation de la marijuana à Washington grâce à un référendum de novembre 2014 qui l’a emporté avec 70% de oui !

Désormais, chaque habitant de la capitale fédérale âgé de 21 ans est en droit de faire pousser chez lui 6 pieds de cannabis avec un maximum de 12 par foyer, il peut stocker ses kilos de fleurs, en consommer autant qu’il en veut, ne pas en vendre mais en donner…., se promener avec jusqu’à 56g mais ne pas en consommer dans le cinquième de la ville qui correspond aux monuments, parcs et espaces verts.

Evidemment, Adam Eidinger visait plus haut : des salons pour fumeurs et une vente libre dans le commerce mais pour y pallier, il vient d’organiser en mars dernier, une distribution gratuite de graines, racontant que ce sont plus de 5000 personnes qui ont fait des heures de queue pour s’approvisionner. Les ateliers-cuisine battent leur plein, on s’y réunit pour élaborer, goûter et échanger mille et une recettes à base de marijuana, des spaghettis aux salades, en passant par le poulet et le saumon.

En 2014, le marché américain a pesé, selon le cabinet The Arcview Group lié à l’industrie du cannabis, 2,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires (récréatif plus thérapeutique). Soit une croissance de 75 % par rapport à 2013. Ceci étant, force est de rajouter que si la ville de Washington a gagné une bataille, elle ne semble pas avoir gagné la guerre, car, en tant que siège du gouvernement fédéral, elle demeure sous la tutelle du Congrès américain qui a un droit de véto et qui est connu pour son hostilité envers la légalisation.

Cette expérimentation concerne également trois autres Etats, l’Oregon, le Colorado, et l’Alaska, mais les partisans de la légalisation espèrent que, l’an prochain, par référendum, elle sera approuvée dans de nouveaux Etats, faisant ensuite basculer le pays. « On est allé assez loin pour ne plus revenir en arrière. Vingt-trois Etats ont légalisé la thérapeutique. En 2016, 5 ou 6 nouveaux Etats vont légaliser le récréatif, dont la Californie, le Massachusetts, le Nevada. Je ne vois pas le prochain président tourner le dos à ces votes.» déclare Brian Vicente, l’avocat de Denver à l’origine de la légalisation au Colorado.

Pourtant, tout peut encore basculer car le produit demeure illégal au niveau fédéral. L’administration Obama tolère les Etats légalisateurs, mais tout nouvel élu à la présidentielle de 2016 pourra interdire les systèmes légaux de vente, pas l’usage, prérogative des Etats. Les opposants, bien évidemment, espèrent que tout n’est pas joué : «Quand les Orégonais se rendront compte que la base de tout ceci, c’est la Big Marijuana [en référence à Big Tobacco, l’industrie du tabac, qui veut faire de l’argent, et qu’ils verront des enfants empoisonnés par des oursons en guimauve et des cookies farcis au THC, ils émettront quelques réserves.» a déclaré récemment Kevin Sabet du mouvement Smart Approaches to Marijuana.

ET LA FRANCE DANS TOUT CA ?

[vc_text_titles title=”A lire : ” title_type=”h4″ page_title_type=”v1″ title_align=”left”]
Adam Eidinger à Washington

Adam Eidinger à Washington