Méditerranée 2050
Méditerranée 2050

Faisons un pas de côté pour emprunter un nouveau chemin, celui de l’utopie. Tel est notre souhait avec le programme Méditerranée 2050 : ouvrir grand les portes devant le champ des possibles, construire un nouveau récif collectif, s’autoriser à contrarier ce que l’on dit hors de portée“. ROBERT CALCAGNO, Directeur général de l’Institut océanographique.

Évoquer la Méditerranée, c’est convoquer l’histoire extraordinaire des grandes civilisations façonnées sur ses rives au gré des siècles. Mais c’est aussi regarder en face son avenir, plus incertain que jamais. Les pressions diverses liées à son exploitation, à la croissance démographique, aux pollutions, au réchauffement climatique sont autant de menaces sur sa biodiversité unique et sur les services rendus par ses écosystèmes.

Mobiliser le grand public mais également les responsables politiques et économiques est un impératif, avec une boussole en tête : ce que nous dit la science. Les enjeux sont importants : environnementaux évidemment, mais également économiques, énergétiques, touristiques, alimentaires, diplomatiques… L’Institut océanographique lance son programme Méditerranée, pour identifier les défis à venir, définir les axes de travail et encourager l’action. Un programme enrichi par les “Missions Méditerranée” conduites par les Explorations de Monaco sous l’impulsion de S.A.S. le Prince Albert II.

Méditerranée 2050

L’Institut océanographique de Monaco ouvre un nouveau chapitre de son engagement pour la protection de l’Océan et met le cap sur la Grande Bleue avec « Méditerranée 2050 », une exposition immersive conçue pour éveiller les consciences et inspirer l’action.

Déployée sur plus de 1000m² au coeur du Musée océanographique de Monaco, l’exposition embarque petits et grands dans une odyssée spatio-temporelle à travers la Méditerranée, du passé à un futur idéalisé, au coeur d’une Aire Marine Protégée  foisonnante de vie… à condition de prendre les bonnes décisions dès aujourd’hui.

Cette exposition s’inscrit dans le cadre du vaste programme pluriannuel porté par l’Institut océanographique pour renforcer la préservation d’un écosystème aussi unique que fragile, la Méditerranée. Abritant plus de 17 000 espèces marines soit près de 7,5 % de la faune et 18 % de la flore marine mondiale, elle est considérée comme un hotspot de biodiversité aujourd’hui sous pression. « Méditerranée 2050 » invite à prendre la mesure de ces enjeux et à explorer les solutions pour préserver cet héritage.

Dès qu’ils auront passé le seuil du “Temple de la Mer”, les visiteurs évoluent dans les 4 grands espaces à thèmes qui composent l’exposition. Grâce à des dispositifs interactifs et ludiques, et des projections immersives spectaculaires, les visiteurs découvrent l’engagement séculaire de la Principauté de Monaco pour la Méditerranée, avant d’être projetés en 2050, où ils mesurent les bénéfices résultant de la réalisation de l’objectif « 30×30 » (protéger 30 % des terres et des océans d’ici 2030).

Parce qu’il est encore temps d’agir, le public est invité à s’engager par son action individuelle et en formulant des attentes vis-à-vis des pouvoirs publics et du secteur privé.

La mer Méditerranée a beau représenter moins de 1 % de la surface des océans du monde, elle n’en est pas moins considérée comme l’un des “hotspots” les plus remarquables de la biodiversité. Elle abrite : 17000 espèces marines soit 7.5% de la faune marine mondiale 18% de la flore marine mondiale(1)

Les espèces endémiques 19 %(1), c’est le pourcentage moyen d’espèces endémiques et donc uniques à la Méditerranée. Outre la posidonie on peut citer : l’éponge-calice de Nicée (Calyx nicaeensis), la tête de gorgone de Méditerranée (Astrospartus mediterraneus), la patelle (Patella ferruginea), le crabe profond (Geryon longipes), le poisson-horloge méditerranéen (Hoplostethus mediterraneus), le petit labridé (Symphodus mediterraneus)…

Les espèces emblématiques
La Méditerranée abrite une biodiversité exceptionnelle, avec des espèces emblématiques telles que le phoque moine de Méditerranée (Monachus monachus), l’une des espèces de phoques les plus menacées au monde, ainsi que le grand dauphin (Tursiops truncatus) et le thon rouge de Méditerranée (Thunnus thynnus), dont les populations sont cruciales pour l’équilibre écologique et économique de la région. Les tombants coralligènes : des oasis de vie

Les tombants coralligènes
En Méditerranée sont des formations sous-marines riches et complexes, constituées de structures calcaires produites par des algues rouges. Situés entre 30 et 120 mètres de profondeur, ces habitats abritent une biodiversité exceptionnelle, allant des gorgones aux éponges en passant par de nombreuses espèces de poissons. Fragiles et menacés par les activités humaines, les tombants coralligènes jouent un rôle écologique essentiel pour la faune marine.

Les herbiers de posidonie : les prairies de la mer Les herbiers de posidonie sont des écosystèmes merveilleux qui tapissent entre 25 000 et 50 000 km2(1) des fonds de la Méditerranée. Ils constituent des nurseries pour les poissons et captent du CO2 pour leur croissance. Les ancres des bateaux sont un ennemi mortel pour ces écosystèmes qui perdent chaque année entre 1,2 % et 5 %(2) de leur surface.

Les cétacés
Une vingtaine d’espèces de cétacés évolue en Méditerranée : différents dauphins et baleines à bec, ou encore le rorqual commun, deuxième plus grand animal de la planète… On les retrouve souvent dans le bassin corso-liguro-provençal, et plus particulièrement dans le sanctuaire Pelagos.

Sources : (1) State of the Environment and Development in the Mediterranean (SOED), Plan Bleu, 2020. (2) Rapport “Projet Med-ESCWET”, MedWet, 2017. 

LE SAVIEZ-VOUS ?

La Méditerranée est particulièrement sensible aux effets du changement climatique. Les températures de surface de la mer ont augmenté de 0,3°C à 0,45°C par décennie depuis les années 1980. Les vagues de chaleur de plus en plus fréquentes – on parle de canicules marines – ont des impacts graves : fragilisation des coralligènes, acidification, changements majeurs dans les modèles de précipitation. L’élévation du niveau de la mer (2,8 mm/an) pourrait atteindre 0,5 à 1 mètre d’ici 2100(4), accentuant les risques d’inondation, d’érosion et de perte d’habitats côtiers. Cependant, ces impacts sont aussi liés à des choix politiques, comme l’artificialisation des sols, qui renforcent les vulnérabilités et créent un cercle vicieux. Une gouvernance responsable reste essentielle pour inverser cette dynamique.

28.9°C est la plus haute température journalière connue, atteinte le 15 août 2024 !

 Les 7 et 8 juin 2025, Monaco accueillera le « Blue Economy and Finance Forum », dans le cadre de la Conférence des Nations unies sur l’Océan. Juste avant la Conférence des Nations unies sur l’Océan (9-13 juin 2025 à Nice), il aura pour objectif d’activer massivement les financements pour restaurer la santé de l’océan et accélérer la transition vers une économie bleue durable et régénérative.

MUSÉE OCÉANOGRAPHIQUE DE MONACO
Avenue Saint-Martin
MC 98000 Monaco

https://musee.oceano.org/