Florence Pagneux : Ce que nos filles ont à nous dire
Florence Pagneux : Ce que nos filles ont à nous dire

Florence Pagneux : Bouleversantes de courage, de discernement et de sagesse, elles bousculent toutes les normes, nous ouvrent les yeux. Avec elles, la société devra grandir.

Florence Pagneux : Ce que nos filles ont à nous dire. Une enquête choc sur la vie des jeunes filles de 13 à 20 ans !

« Aux filles les marges, les coins, l’immobilité, se partager ce qui reste, ne pas déranger la partie ; aux garçons le centre, l’espace, le mouvement, imposer les jeux, se déployer. Une allégorie de la société dans la cour d’école … »

Dans la rue, souvent j’ai l’impression d’être comme une proie ». Deux tiers des jeunes filles sont harcelées. Passé 16 ans, qu’elles vivent en ville ou à la campagne, plus aucune n’y échappe. Leur corps, revendication ou prison, n’est jamais neutre. Chaque choix, trait de personnalité, sur tout, elles se savent jugées. Par tout le monde. Et c’est peut-être là l’inégalité la plus flagrante d’avec les garçons. L’insouciance et la spontanéité leur sont interdites.

Mais elles n’entendent pas baisser la tête. Elles avaient entre 9 et 15 ans quand me-too a forcé l’écoute. Elles sont plus conscientes et matures que les générations précédentes, dans une société qui, elle, a peu bougé. À l’image de Laura, 18 ans, interpellant le Président sur son soutien à des ministres accusés de viol. « Pourquoi ? » Dans un monde qui leur promet un sombre avenir, c’est aussi la génération climat, gréviste pour un monde meilleur, celle de Greta Thunberg, d’Alizée enchainée au filet de Roland Garros.

« À la question « T’interdis-tu de porter les vêtements que tu aimes, même en dehors de l’école », 84% des filles répondent « oui». À combien serait ce pourcentage si l’on posait la question à des garçons du mêm âge ? »

Une femme qui dit ce qu’elle pense est souvent raillée, parce que les stéréotypes veulent qu’elle soit calme, discrète… au final superficielle.v» En suivant les mots de plus de 800 jeunes filles, Florence Pagneux enquête sur ce qu’une société ne peut plus ni ignorer ni tolérer. Elle révèle aussi leur finesse d’analyse, leur bienveillance en dépit des injustices, leur avis sur le féminisme, leur vision du genre, les métiers qu’elles ambitionnent, nos filles s’affranchissent des codes. Déterminées, audacieuses, dépourvues d’idéologie, leur empreinte sur le monde sera immense.

Pour la première fois, ce sont leurs voix et leur réalité. À partir de leurs mots, l’autrice a interrogé également des experts, des acteurs et actrices de terrain, pour compléter les regards et décrypter, mais la parole des jeunes filles reste première. Extrait du livre de Florence Pagneux

« Il s’agit de changer les projections culturelles, afin de lutter contre un chiffre stupéfiant : 4 jeunes hommes sur 10 considèrent qu’une relation sexuelle sans consentement n’est pas un viol. .. Malgré les avancées sociétales et culturelles, la « culture du viol » n’a visiblement pas disparu. L’éducation à l’égalité, au respect du corps et à la sexualité semble dès lors plus que jamais indispensable. »

Florence Pagneux est journaliste pour la presse jeunesse et le quotidien La Croix. Elle a réalisé cette enquête à la suite de l’étude « Aux filles du temps » menée en 2021. En repartant du questionnaire inédit et détaillé de aux filles du temps, auquel plus de 800 jeunes filles de 13 à 20 ans ont répondu, Florence enquête sur ce qu’une société ne peut plus ni ignorer ni permettre en allant voir d’autres jeunes filles, des professionnels encadrants, médecins, des philosophes, des acteurs et actrices de terrain, des associations.

Ce que nos filles ont à nous dire sortira le 20 octobre aux éditions La Mer Salée.