Les migrants pour l’UE une épreuve bien difficile à surmonter

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Agence Frontex
Agence Frontex

La page grecque est à peine tournée que l’Europe se déchire à nouveau sur un tout autre sujet : les migrants. Or, question migrant, les Etats européens ne partagent pas le même point de vue…Il y a ceux qui n’ont pas le choix tout simplement parce que les vagues déferlantes de réfugiés arrivent chez eux : l’Italie et la Grèce.

Il y a ceux qui acceptent d’en accueillir, c’est le cas de la France et de l’Allemagne qui ont accepté chacun d’en recevoir environ 10 000, et il y a ceux qui n’en ont rien à faire et qui n’en veulent pas, c’est l’Espagne et la Pologne ainsi que certaines capitales orientales qui estiment en avoir déjà assez fait de par le passé avec les arrivés d’Ukraine et d’ex-URSS. La gestion migratoire européenne est donc loin d’être réglée ; pourtant en juin dernier, après de houleux débats, les 28 s’étaient quittés sur des promesses de répartition.

Répartition, relocalisation….On a peine à croire que ce sont des êtres humains, des familles entières qui se cachent derrière ces mots. Alors que faire à part faire preuve de solidarité.

Prenant le problème à sa source, les 28 ministres européens des affaires étrangères ont décidé de frapper de sanctions ceux qui empêcheront en Libye la formation d’un gouvernement d’union nationale qui serait synonyme de stabilité dans ce pays et aident par ailleurs la Tunisie à surveiller sa frontière. Par contre, les promesses de répartition des migrants faites le mois dernier semblent de plus en plus fragiles…

La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini avait évoqué en avril dernier, la nécessité de “mesures immédiates de la part de l’UE et des Etats membres“, citant le renforcement de l’opération européenne de surveillance maritime Triton. La Commission européenne se pencherait sur la possibilité d’une opération de capture et destruction des navires utilisés par les trafiquants. L’agence européenne Frontex, chargée des frontières extérieures de l’espace Schengen avait annoncé, courant juin qu’elle allait renforcer sa mission en Grèce, en raison de l’explosion du nombre de migrants fuyant notamment la Syrie en guerre.

Frontex et sa mission « Triton » qui de son côté fait l’objet, depuis 2013, de vives critiques dans une une campagne interassociative, Frontexit, qui milite pour la suppression de l’agence Frontex . « Frontex est accusée d’empêcher les migrants d’arriver sur le territoire européen en les interceptant et en les refoulant, afin qu’ils ne soient pas soumis au droit d’asile, imposé à tous les membres de l’UE », explique Claire Rodier, cofondatrice du réseau Migreurop, qui souligne également le manque de transparence de l’agence, et parle de « zones d’ombre ».

Frontex met en avant le respect de la mission qui lui est attribuée, et reconnait son manque de résultat face à l’étendue des flux de migrants. « Le contrôle des frontières n’est pas une solution en soi, elle n’est qu’une pièce du puzzle », assure sa porte-parole, Izabella Cooper‏, qui rappelle qu’il est « impossible d’avoir une vue sur toute la Méditerranée, qui s’étend sur 2,5 millions de km²». Izabella Cooper‏ souligne également le grave problème des passeurs : « Ils font des milliards d’euros de business en obligeant des hommes et des femmes à embarquer sur de minuscules embarcations, sans gilet de sauvetage ».

Face à des critiques de plus en plus pressantes, l’Union européenne apparaît désormais dos au mur. « Nous n’avons plus d’alibi », a reconnu la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. L’exode des migrants sera pour l’UE une épreuve bien difficile à surmonter.

Photo : Migrants qui ont rejoint l’Union Europénne entre janvier et mars 2015 – Source Frontex

Voir aussi sur artsixMic : La nouvelle politique migratoire du Danemark

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