Omar Victor Diop
Omar Victor Diop

Du 20 juin 2025 au 28 mars 2026, la Fondation Bernardaud à Limoges accueille l’artiste sénégalais Omar Victor Diop pour une exposition monographique inédite, entre photographie et porcelaine.

Omar Victor Diop développe un intérêt pour la photographie dès son plus jeune âge. Diplômé de l’École supérieure de commerce de Paris, il met fin à une carrière en communication d’entreprise pour se consacrer pleinement à sa carrière d’artiste, et connaît un grand succès aux Rencontres de Bamako, biennale de la photographie africaine en 2011. Autodidacte, il s’inscrit directement dans l’héritage de la photographie de studio africaine (Seydou Keita, Malick Sidibé), un genre dont il investit les codes, principalement par le biais de l’autoportrait. Mêlant héritage culturel et questionnements contemporains, tout en explorant sa propre identité à travers une multitude de rôleset de contextes, Omar Victor Diop interroge les stéréotypes associés aux représentations des personnes noires en détournant les codes visuels et les attentes des publics. Qu’il s’agisse de reconstitutions historiques, des cènes de la vie quotidienne ou de références spécifiques, l’artiste allie esthétique, humour et critique à une approche subversive des incarnations traditionnelles. L’artiste se distingue par une œuvre qui combine les arts plastiques, la mode et le portrait photographique. Il affectionne particulièrement le mélange de la photographie avec d’autres formes artistiques, entre autres la création textile, le dessin, le stylisme et l’écriture créative pour donner vie à son inspiration. L’artiste vit et travaille entre Pariset Dakar. Les œuvres de l’artistes ont présentes dans les plus grandes collections publiques et privées en France, Allemagne, Suisse, Belgique, États-Unis, et Australie

Du 20 juin 2025 au 28 mars 2026, la Fondation Bernardaud à Limoges accueille l’artiste sénégalais Omar Victor Diop pour une exposition monographique inédite. Cette collaboration est née d’un dialogue artistique entre la maison Bernardaud et l’artiste, initié autour de Touki , un autoportrait en porcelaine, révélant pour la première fois son travail en trois dimensions. L’exposition mêle photographies et créations uniques en porcelaine réalisés dans le cadre d’une résidence à la Fondation. À travers cette proposition immersive, l’artiste déploie une odyssée visuelle et symbolique, entre mémoire, identité et mouvement des corps et des peuples . Le commissariat de cette exposition a été assuré par Hélène Huret.

En acceptant l’invitation de la Fondation Bernardaud, j’ai l’honneur de remplir ce bel espace de toutes ces âmes qui ont peuplé une odyssée de plus de dix ans : la mienne. Je suis conscient qu’à l’ère du « moi » suprême, du besoin irrépressible que nous éprouvons collectivement d’immortaliser notre quotidien par des selfies et autres souvenirs digitaux empilés en désordre et en abondance sur les réseaux sociaux, l’on pourrait paresseusement qualifier mes œuvres d’autoportraits. Mais en offrant mon visage à des ancêtres disparus, fictifs ou réels, je m’efface pour les faire vivre et pour les laisser nous (re-)parler de leurs combats passés ou actuels ; chacun d’entre eux ayant eu à vivre sa propre odyssée que nous donnons dans cette exposition à voir aux visiteurs. ” Omar Victor Diop

Touki by Omar Victor Diop ,
Touki by Omar Victor Diop

 

Touki, à qui l’artiste prête son visage, porte une symbolique qui l’enracine dans ce beau continent qu’est l’Afrique, celui où, depuis l’Antiquité, diverses cultures ont vénéré et représenté le soleil sous de multiples formes. Le soleil que Touki arbore sur son front est celui des Égyptiens du temps d’Akhenaton, le dieu Râ, c’est l’âpre soleil des champs du Sahel, c’est l’impitoyable soleil des périlleux sentiers de l’exil que des milliers d’hommes et femmes entreprennent, décidant de partir pour ne pas subir leur condition, c’est aussi celui de la jeunesse des périphéries de notre monde actuel. Son bonnet, c’est sa coiffe de fortune, témoin de son odyssée, si peu contée, si peu célébrée, parfois même perçue comme une nuisance. L’être humain est sur cette terre pour l’arpenter, la découvrir, se confronter à elle, s’en émerveiller. Le monde s’est peuplé ainsi. Tout natif d’une terre la doit à un aïeul ou un ancêtre qui l’y a précédé, qui un jour s’y est rendu au bout d’une odyssée, heureuse ou terrifiante.