Emergence de la ponte de tortues Caouanne à Hyères
Emergence de la ponte de tortues Caouanne à Hyères

Depuis Juin 2023, des pontes de tortues Caouanne ont été observées à Hyères, et sur10 sites de nidification sur les côtes méditerranéennes françaises.

Depuis Juin 2023, des pontes de tortues Caouanne ont d’abord été observées à Hyères, puis à Villeneuve-Loubet dans les Alpes-Maritimes, puis à Marseillan (Hérault), sur l’île de Porquerolles (commune de Hyères, Var), Sète (Hérault), et de nouveau dans le Var à Saint-Cyr-sur-Mer, Fréjus-Plage et sur la plage de la Capte (commune de Hyères). La présence de 10 sites de nidification sur les côtes méditerranéennes françaises en une seule année est exceptionnelle.

En France, toutes les espèces de tortues marines sont protégées. Cela signifie que pour intervenir sur une tortue marine, même en difficulté, il faut être habilité, disposer d’une dérogation délivrée par les autorités compétentes dans le cadre d’un programme scientifique validé par le Conseil National pour la Protection de la Nature.

Les tortues Caouanne et les six autres espèces de tortues marines présentes dans les mers et océans du monde sont toutes inscrites sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

Laisser faire la nature, ne pas déranger

La réglementation française interdit toute perturbation intentionnelle (manipulation, nuisance lumineuse…) de ces espèces protégées. Aussi, il est très important de respecter certaines règles :

  • Respecter une distance de 10 mètres ;
  • Éteindre toutes les sources de lumière artificielle ;
  • Ne pas photographier les tortues avec un flash ;
  • Ne pas toucher les tortues et les œufs.

La saison de ponte des tortues Caouanne s’étale généralement de juin à mi-août. Durant toute cette période, elles fréquentent nos plages, le plus souvent la nuit, afin d’y déposer leurs œufs. Cette espèce a une maturité sexuelle tardive (autour de 30 ans) et se reproduit tous les 2 à 4 ans. La taille adulte varie de 90 cm à 1 mètre, pour un poids moyen de l’ordre de 135 kg.

Mieux comprendre ce phénomène jusqu’ici rarissime

Des instruments de suivi de température sont mis en place afin de collecter des données scientifiques pendant la période d’incubation afin de mieux comprendre ce phénomène.

Si les eaux de Méditerranée occidentale sont connues pour être un habitat privilégié des tortues immatures et sub-adultes, l’OTM constate depuis peu une activité de reproduction plus régulière sur le littoral méditerranéen français, tendance également observée en Italie et en Espagne depuis une dizaine d’années. Les raisons de ce phénomène récent interrogent les scientifiques : les nids déposés en Méditerranée occidentale sont-ils viables ?
La température du sable est-elle suffisante ?

Certaines tortues marines seraient- elles en train de coloniser de nouveaux habitats de ponte ?

Est-ce dû à une hausse de la température de l’eau ?
une modification des courants ou l’évolution naturelle des habitats de nidification ?

Les efforts de protection réalisés depuis des dizaines d’années en Grèce et en Turquie (d’où proviennent majoritairement les tortues qui fréquentent nos côtes) jouent-ils un rôle ?

Plus d’information sur l’Observatoire des tortues marines

Les interventions sur les tortue marines sont assurées, dans le cadre de l’Observatoire des tortues marines , par les correspondants du RTMMF. Ceux-ci sont soient bénévoles, professionnels, associatifs (centres de soins CESTMed, CRFS de l’Association Marineland…), ou encore agents assermentés en charge du littoral (Office Français de la Biodiversité, parcs nationaux, Conservatoire du Littoral, etc.).

Ce réseau d’acteurs permet de collecter des données sur les tortues marines de Méditerranée, de surveiller l’état de ces populations, de sensibiliser le grand public et de soigner les tortues en difficulté dans les centres de soins habilités en Méditerranée française : le CESTMed à La Grande Motte (34) et le Centre de Réhabilitation de la Faune Sauvage (CRFS) de l’Association Marineland à Antibes (06). Depuis peu, la surveillance des activités de reproduction et des pontes s’ajoute à ces missions essentielles.

Le CESTMed, qui intervient dans un secteur doté de plages de sable adaptées à la ponte des tortues marines, développe depuis 2018 avec l’appui de la DREAL Occitanie, une campagne de prospection des plages, à la recherche de traces attestant de la simple montée d’une tortue marine, d’une ponte ou encore d’une émergence. L’association est aussi la première en France à avoir testé les chiens renifleurs pour aider à trouver les nids. Des prospections de plages à Fréjus – à pied et par drone – à la recherche d’éventuelles traces de tortues marines sont également menées depuis 2 ans par des bénévoles de l’Association Marineland avec le concours de la ville de Fréjus et d’Esterel Côte d’Azur Agglomération.

Observatoire des tortues marines : https://observatoire-tortues-marines.mnhn.fr/