Le Capital au 21ème siècle

Le Capital au 21ème siècle est un voyage à travers l’histoire moderne de nos sociétés. Il met en perspective la richesse et le pouvoir d’un côté, et de l’autre le progrès social et les inégalités.

Dans son ouvrage “Le Capital au XXIe siècle“, Thomas Piketty puise abondamment dans les romans du XVIIIe et du XIXe siècles pour dépeindre le passé, car l’émergence des premières données chiffrées fiables en matière de patrimoine coïncide avec celle du réalisme en littérature, qu’il s’agisse d’auteurs comme Jane Austen ou Balzac. Ces grands écrivains ont été les premiers à nous faire découvrir l’âpre réalité de la vie au XIXe siècle en Europe.

Le capital est à la fois la Belle et la Bête. Piketty ne condamne pas le capitalisme, mais explique qu’il faut le repenser afin de limiter la puissance du capital. Il craint fort que le capital ne représente une menace pour la démocratie lorsque les citoyens lui permettent d’influer sur la vie politique. Ce qui revient à ébranler le principe d’égalité entre les électeurs.

La question centrale que soulève le film est celle de savoir quel est le monde qui se prépare pour la nouvelle génération. Ce qu’il faut retenir en substance, c’est que “le capitalisme a délaissé la valeur travail”. Une fois qu’on a admis cette réalité, il devient crucial de renégocier notre rapport au capital.

Les travaux de Thomas Piketty ont conduit à remettre en cause radicalement l’hypothèse optimiste de Kuznets sur le lien entre développement et inégalités, et à mettre en évidence l’importance des institutions politiques, sociales et fiscales dans la dynamique historique de la répartition des richesses.

Le Capital au 21ème siècle de Justin Pemberton et Thomas Piketty, est l’adaptation d’un des livres les plus importants de ces dernières années. En mélangeant références à la pop culture et interventions d’experts parmi les plus influents de notre époque, le film est un voyage à travers l’histoire moderne de nos sociétés. Il met en perspective la richesse et le pouvoir d’un côté, et de l’autre le progrès social et les inégalités.

Tout comme dans son livre, il était essentiel pour Thomas que le film retrace avec précision l’histoire du capital afin de mettre en perspective son évolution au XXIe siècle. La thèse centrale de Piketty consiste à dire que l’extrême concentration du capital rappelle les niveaux d’inégalité constatés en Europe et aux États-Unis aux XVIIIe et XIXème siècles. Le film suggère que nous risquons de revenir à un monde où la classe moyenne est pratiquement rayée de la carte – en s’appauvrissant presque autant que les plus démunis – tandis que les plus hauts patrimoines se concentrent entre les mains de quelques privilégiés – qui, pour la plupart, ne se sentent pas obligés de payer des impôts. Une réflexion nécessaire pour comprendre le monde d’aujourd’hui.

Réalisation : Justin Pemberton et Thomas Piketty
Scénario : Justin Pemberton, Matthew Metcalfe, Thomas Piketty. D’après l’ouvrage de Thomas Piketty aux Editions du Seuils
Distribution : Diaphana

A cinéma le 18 mars

Le Capital au XXIe siècle – Photo national archives and records administration

Le capital au XXIème siècle - Bande-annonce

LES AUTRES INTERVENANTS :

IAN BREMMER

Depuis 2001, il dirige le premier index de risque politique, basé à Wall Street, le GPRI. Fils d’un vétéran de la Guerre de Corée. Il est élevé par sa mère dans des conditions économiques difficiles. Doctorant en sciences politiques de l’Université Stanford en 1994, il s’intéresse très vite à la géopolitique mondiale. D’ailleurs sa thèse aura pour titre « Les politiques des ethnies : Les russes en Ukraine. ». Il est notamment connu pour ses différents travaux sur le risque politique, si bien que The Economist ou encore le Wall Street Journal le qualifient dans leurs pages de « gourou de la discipline ». Intervenant très fréquemment dans la presse, il est aussi chroniqueur au Times.

LUCAS CHANCEL

Maître de conférences à Sciences Po Paris, il est aussi coordinateur de la World Inequality Report, chercheur associé pour l’IDDRI (Institut du Développement Durable et des Relations Internationales) mais aussi co-directeur du Laboratoire sur les Inégalités Mondiales (World Inequality Lab).

Issu d’une double licence en sciences physiques et sociales qu’il acquiert en 2008, il décide de parfaire sa formation avec un master de sciences politiques européennes. Il part ensuite pour Londres où il continue son master cette fois-ci en sciences des futures énergies durables, qu’il achève avec mention très bien. Doctorant également en Economie, il décide très vite de devenir consultant en économie et sur le changement climatique pour l’institut de l’énergie et des ressources à New Dehli.

BRYCE EDWARDS

Politologue et analyste néozélandais. Il écrit régulièrement des tribunes dans le New Zealand Herald et The Guardian. Ses principaux sujets d’études sont concentrés sur le pouvoir politique et la démocratie. C’est aussi le directeur de Transparency International New Zealand.

RANA FOROOHAR

Chroniqueuse économique américaine et rédactrice en chef adjointe du Financial Times. Fille d’un immigré turc et d’une enseignante de primaire elle obtient son bachelor d’art en littérature anglaise au Barnard College, à l’université de Columbia. Elle passe treize ans à écrire pour le magazine Newsweek, puis six ans au Times. En 2017 elle est éditorialiste pour le Financial Times.

FRANCIS FUKUYAMA

Professeur d’économie politique internationale à la SAIS de l’université Johns-Hopkins à Washington, diplômé d’Harvard. Il est l’auteur de La Fin de l’histoire et le Dernier Homme (1992). Petit-fils d’un émigré japonais ayant fui la guerre russo-japonaise, il est titulaire d’un Bachelor of Arts d’études classiques de la Cornell University à New-York. Il fut Conseiller de Bill Clinton puis de Barack Obama.

SIMON JOHNSON

Professeur d’entreprenariat au MIT et à la tête du Global Economics and Management, c’est un expert du secteur financier et des crises économiques. Il travaille depuis 20 ans sur la prévention et l’atténuation des crises ainsi que sur les questions de croissance économique dans les pays avancés. Il fait également de nombreuses recherches sur la technologie des blockchains. Il est l’auteur de plus de 300 articles a fort impact dans de nombreuses revues et journaux comme le New York Times, Bloomberg, The Washington Post, The Wall Street Journal, The Atlantic, The New Republic, BusinessWeek, The Huffington Post, The Financial Times ou encore Project Syndicate et même Le Monde. En 2007 et durant un an il occupe le poste de Conseiller économique et le Directeur du Département des études du FMI.

PAUL MASON

Commentateur britannique et personnalité radio. Ancien responsable culturel et numérique de Channel 4 News, il a récemment écrit une pièce en deux actes, basée sur la vie de Louise Michel durant la commune de Paris et son exil en Nouvelle-Calédonie. Il a reçu quatre distinctions pour ses travaux journalistiques notamment le Orwell Prize pour son rapport sur le mouvement social bolivien appuyé par Evo Morales.

SURESH NAIDU

Professeur d’économie, d’affaires internationales et publiques à l’Université de Columbia. Docteur en économie de l’Université de Californie à Berkeley. Ses domaines d’intervention : effets économiques des transitions politiques, histoire économique de l’esclavage et des institutions du travail, migrations internationales, applications économiques du traitement du langage naturel, etc.

PAUL PIFF

Assistant en psychologie et comportement social à l’université de Caroline, à Irvine. Il dirige également le Laboratoire des inégalités sociales et de la cohésion dans le même campus. Ses travaux d’études l’ont poussé jusqu’au doctorat où il établit des recherches sur l’origine de la bonté humaine et de la coopération, ainsi que les conséquences sociales d’une inégalité économique. En 2015 il est désigné comme étant une étoile montante dans le domaine par l’Association for psychological science, qui oeuvre notamment pour l’enseignement et l’amélioration du bien-être humain.

FAIZA SHAHEEN

Economiste britannique, activiste de gauche. C’est aussi la directrice du Think-Thank britannique Center of Labour And Social Studies (CLASS). Fille d’un mécanicien fidjien et d’une mère pakistanaise, elle grandit dans une culture musulmane classique. Diplômée d’un master en sciences dans les méthodes de recherches et les statistiques à l’université de Manchester elle a également obtenu un doctorat en philosophie au sein de la même université. Politisée dès son plus jeune âge, elle entre officiellement en politique en 2015 lorsqu’elle rejoint le Labour Party, au moment où Jeremy Corbyn en prend la tête. En 2017 elle est nommée Femme asiatique de l’année par le Guardian, ainsi que faisant partie des 100 personnes les plus influentes inscrites sur les listes de gauche.

JOSEPH STIGLITZ

Economiste américain. Actuellement professeur à la Graduate School of business de l’Université de Columbia, il est aussi rédacteur-en-chef du journal The Economist’s Voice. Issu d’une famille juive, il officie ses premières études en économie à Amherst College. Sa quatrième année, il la passe au MIT de Boston pour ses recherches. A 24 ans il reçoit son titre de docteur au MIT et une bourse de recherche à Cambridge. Il enseigne rapidement dans les plus prestigieuses universités américaines, telles que Yale, Oxford, Princeton et même l’université de Nairobi. Grand théoricien des causes et conséquences des inégalités, de la persistance du chômage, ou encore de la fréquence des crises financières, il oriente cependant son attention vers l’asymétrie de l’information. Ce thème de prédilection le classera parmi les fondateurs de la théorisation de l’économie de l’information. C’est à ce titre qu’il reçoit en 2001 son prix Nobel d’économie. Il aura aussi travaillé comme conseiller pour l’administration Clinton, ainsi que pour Georges Bush fils, ou encore Nicolas Sarkozy. Récompensé près de 10 fois pour ses différents travaux en économie, il est également titulaire d’une quarantaine de Doctorats honoris Causa à travers le monde.

GILLIAN TETT

Ecrivaine britannique, rédactrice en chef du Financial Times, US. Anthropologue de formation, elle poursuit une carrière en journalisme au Financial Times, spécialisée dans les marchés financiers. Elle a été plusieurs fois récompensée pour ses enquêtes, ses articles et ses ouvrages, notamment sur les instruments financiers à l’origine des crises financières, et elle a été remarquée pour avoir anticipé les conséquences de certaines pratiques des marchés. En juin 2009, son livre Fool’s Gold a remporté le prix du livre financier de l’année aux Spear’s Book Awards.

KATE WILLIAMS

Historienne britannique, présentatrice TV, écrivaine. Elle enseigne « Engagement du public avec l’histoire » à l’Université de Reading et se présente fréquemment à la radio et à la télévision en tant que présentatrice et experte spécialisée dans l’histoire sociale, constitutionnelle et royale. Elle apparaît souvent sur les chaînes telle que BBC News Channel, the Review Show, Sky News, BBC Radio, Channel Five, ainsi que diverses chaînes américaines. Par ailleurs, elle écrit pour différents journaux et a publié une dizaine de livres.

GABRIEL ZUCMAN

Economiste français, professeur à l’Université de Californie à Berkeley. Docteur en sciences économiques à l’EHESS en 2013 sous la direction de Thomas Piketty, Zucman a enseigné l’économie à la London School of Economics (LES) de 2014 à 2015. Depuis 2015, il est professeur assistant à l’Université de Californie à Berkeley. Il est notamment connu pour ses travaux sur les inégalités sociales et les paradis fiscaux, particulièrement influents au sein des milieux politiques de gauche (La France insoumise le cite régulièrement) et altermondialistes comme Attac. En mai 2018, Le Monde et le Cercle des économistes lui attribuent le prix du meilleur jeune économiste de France.

Aujourd’hui, 8,8 millions de personnes vivent en France dans la pauvreté, soit 14 % de la population, selon des chiffres de l’Insee. Dans un monde où les sans-abri sont toujours de plus en plus nombreux. Il n’est absolument plus supportable que cela continu dans un pays qui se nomme la France.

Signez la Pétition : Pour une éradication de la pauvreté en France