Valadon et ses contemporaines
Valadon et ses contemporaines - ©Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Jacqueline Hyde

Valadon et ses contemporaines est consacrée non seulement à Suzanne Valadon, mais aussi aux artistes féminines de sa génération, actives entre 1880 et 1940.

Suzanne Valadon, l’une des premières femmes admises à la Société nationale des beaux-arts en 1894, incarne une formidable liberté dans sa vie comme dans son oeuvre. Fille naturelle d’une lingère du Limousin, elle est d’abord acrobate puis modèle de Puvis de Chavannes, Renoir ou Toulouse-Lautrec, avant de devenir peintre autodidacte.

Encouragée par Degas qui la forme à la gravure, elle se lance dans une carrière artistique, devenant une figure majeure de la Bohème de Montmartre. Contrairement aux artistes femmes des siècles précédents, issues majoritairement de familles d’artistes ou, pour le XIXe siècle, de la bourgeoisie cultivée, rien ne prédestinait Valadon, issue d’un milieu social modeste, à devenir la grande artiste que l’on connaît.

Fille naturelle d’une lingère du Limousin installée sur la butte Montmartre à Paris, rien ne prédestinait Marie-Clémentine Valadon à devenir une artiste accomplie. Native de Bessines-sur-Gartempe, en Haute-Vienne, Valadon est connue du grand public à travers la « Trinité maudite » qu’elle formait avec son conjoint Utter et son fils Utrillo.

Occupant une place à part entière dans l’histoire de la peinture des années 1880-1930, elle participe, depuis le post-impressionnisme, au développement de l’art moderne, à travers une riche iconographie composée de nus, de portraits ou de natures mortes.

Valadon reçoit ainsi le soutien de la première galeriste féminine de Paris, Berthe Weill, qui expose alors toute l’avant-garde artistique : Derain, Picasso, Braque, Modigliani, Matisse… devenus célèbres aujourd’hui ; mais aussi de nombreuses femmes dont les noms sont en revanche pour beaucoup tombés dans l’oubli.

Les plus connues du grand public sont Marie Laurencin et Tamara de Lempicka ; mais d’autres reviennent sur le devant de la scène et ont fait l’objet d’expositions depuis quelques années, telles que Lucie Cousturier, Émilie Charmy, Jacqueline Marval ou encore Georgette Agutte-Sembat.

Pour certaines, leur nom s’est quelque peu effacé au profit d’un époux ou d’un amant renommé : Sonia Delaunay, Sophie Taeuber-Arp, Camille Claudel, tandis que de nombreuses artistes originaires de toute l’Europe affluent alors à Paris, provenant notamment de Russie, d’Ukraine et de Pologne, comme Sonia Lewitska ou Marie Vassilieff mais aussi du Danemark, comme Gerda Wegener.

Enfin, les sculptrices, qui s’emparent d’un mode d’expression plastique pendant longtemps presque entièrement réservé aux hommes, ne sont pas oubliées, avec des oeuvres d’Irène Codréano, Jane Poupelet, Chana Orloff ou Jeanne Bardey.

Le parcours de Valadon – du modèle passif à l’artiste agissante – est symptomatique de l’émancipation des artistes femmes à l’aube du XXe siècle. Par souci des convenances sociales, l’étude de l’anatomie et du modèle vivant nu, a fortiori masculin, leur est longtemps proscrite, leur interdisant de fait l’accès à la grande peinture d’histoire. Ce n’est qu’en 1901 que l’École nationale des beaux-arts leur accorde enfin ce droit, quoique dans une classe non mixte.

L’exposition « Valadon et ses contemporaines. Peintres et sculptrices, 1880-1940 » présente une centaine d’oeuvres, dont une trentaine de Suzanne Valadon, et met en lumière une quarantaine d’artistes femmes. Elle se donne pour ambition de mieux les faire connaître du grand public tout en montrant l’explosion artistique et la diversité des expressions plastiques de cette époque, des années 1880 aux années 1940.

Suzanne-Valadon
Suzanne Valadon (Bessines-sur-Gartempe, 1865 – Paris, 1938) – Deux figures (après le bain) – 1909 ©Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / image Centre Pompidou, MNAM-CCI

Valadon et ses contemporaines. Peintres et sculptrices, 1880-1940
– au musée des Beaux-Arts de Limoges du 7 novembre 2020 au 14 février 2021
– au Monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse du 13 mars 2021 au 27 juin 2021

musée des Beaux-Arts de Limoges
1, place de l’Évêché
87 000 Limoges

museebal.fr

Monastère royal de Brou
63 boulevard de Brou
01000 Bourg-en-Bresse

monastere-de-brou.fr