L'éducation au consentement

Une campagne sur l’éducation au consentement : Le Conseil UNICEF des jeunes, à travailler depuis des mois, sur la thématique de l’éducation à la vie affective et sexuelle, au consentement.

IIs et elles sont 30 jeunes, filles et garçons, âgé.e.s de 12 à 25 ans, élu.e.s en mars 2019 pour former le premier Conseil UNICEF des jeunes, à travailler, sur la thématique de l’éducation à la vie affective et sexuelle, sur l’éducation au consentement. Au cours de leurs échanges et de leurs réunions, le Conseil s’est inquiété du fait que les jeunes estiment ne pas avoir accès à une information de qualité sur la vie sexuelle et affective, et encore moins sur la notion de consentement. Le Conseil a décidé cette année, de se mobiliser sur ces thématiques de l’éducation à la vie sexuelle et affective et plus particulièrement l’éducation au consentement.

Pour atteindre cet objectif, UNICEF France s’est associé au Planning Familial, mouvement féministe et d’éducation populaire qui milite pour le droit à l’éducation à la sexualité et qui combat toutes formes de violences et de discriminations.

Avec cette campagne #MonConsentement, le Conseil souhaite que l’ensemble des jeunes s’engage autour de cette thématique pour rendre effective la disposition de la loi Aubry du 4 juillet 2001, (rappelée par la circulaire du 12 septembre 2018), prévoyant que chaque élève puisse bénéficier de trois séances d’éducation à la sexualité à l’école, au collège et au lycée par année scolaire et par niveau. Cependant, nombreux sont les établissements qui ne mettent pas en œuvre cette loi. En effet, 65 % des 15-19 ans interrogés par UNICEF France déclarent n’avoir eu aucune séance durant l’année scolaire précédente(1) selon l’enquête du collectif #NousToutes près 7 jeunes femmes sur 10 indiquent ne pas se rappeler que la notion de consentement ait été abordée à l’école (primaire, collège ou lycée).(2)

Les jeunes du Conseil ambitionnent que la notion de consentement soit abordée durant ces séances, évoquant plus largement la notion de respect de l’autre et de l’envie de chacun, à tout âge. Parce que le consentement, ça s’apprend, les accroches « Consenmoque », « Consenquoi ? » et « Consenfou » se déclinent sur 3 visuels d’interpellation, destinés particulièrement aux personnels éducatifs et aux chef.fe.s d’établissement, pour les inciter à s’approprier « sérieusement » la question de l’éducation à la vie affective et sexuelle.

« Nous nous sommes fixés pour objectif de convaincre 30 établissements “pionniers”, collèges et lycées, de proposer au moins une séance d’ici à juin 2020, et 3 séances à partir de la rentrée prochaine. Avec notre force de persuasion, nous incitons les personnels éducatifs à organiser des séances de qualité pour aborder la notion de consentement. Co-construites avec les établissements et des expert.e.s du sujet, afin de proposer un contenu pédagogique et pertinent. Avec cette campagne, nous visons à sensibiliser le maximum de jeunes et d’établissements, pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes. », explique Ana, 21 ans, en Master 1, à Rennes.

Nathalie Bajos, chercheuse à l’Inserm dit que “consentir, c’est s’engager dans une relation ou des pratiques sexuelles lorsqu’on en a véritablement envie soi-même”.

  • Le respect du consentement, c’est un apprentissage.
  • Un apprentissage du oui et du non, du plaisir et du désir.
  • Un apprentissage qui, dans une relation, se fait à deux.

Le consentement peut s’exprimer de plusieurs manières, il peut être verbal ou gestuel, il peut être explicite ou implicite. Il n’est jamais définitif ni automatiquement extensif. Il peut être valable seulement à un moment donné sur une pratique donnée.

Le consentement, c’est une “pratique relationnelle” dit Alexia Boucherie dans son ouvrage Troubles dans le consentement. “Le consentement doit être ‘énoncé’, c’est à dire manifesté ou exprimé de sorte à ce qu’aucun doute ne soit possible”.

Maïa Mazaurette, journaliste, parle de consentement “enthousiaste”. Elle explique dans un billet de 2017 que : “Au lieu de demander après la relation sexuelle (donc trop tard) si l’autre a aimé, il s’agirait de demander avant et pendant, si l’autre aime encore et va continuer à aimer (car rappelons-le, on peut changer d’avis au milieu d’un rapport – en sexualité, personne ne vous oblige à finir notre assiette)”.

Toutes les informations sur : https://my.unicef.fr/

(1) Sondage U-Report France réalisé entre le 5 et le 13 décembre 2019, 2153 répondantes https://france.ureport.in/v2/story/500

(2) Enquête #NousToutes sur le consentement dans les rapports sexuels, février 2020, https://drive.google.com/file/d/1ho4EFPtsPAUpfYNOydbpn6C0HF82JaHA/view?fbclid=IwAR1PT51zBepCejhNy -YjR4OIzoYfqbMFulHFRW-7L_cPceDloPeaeMqKOY8

Alexia Boucherie - Troubles dans le consentement

Maïa Mazaurette : Le Sexe selon Maïa

Le consentement dans les rapports sexuels
Enquête #NousToutes sur le consentement dans les rapports sexuels, février 2020

L’enquête sur le consentement dans les rapports hétérosexuels a été lancée par
#NousToutes le 7 février sur les réseaux sociaux. En 10 jours, plus de 100 000 personnes
ont répondu.

En 10 jours, 108 947 personnes ont répondu à l’enquête dont 96 600 femmes. 75% des répondant.e.s ont moins de 35 ans. 42% ont moins de 25 ans.

– Parmi les répondantes, 9 femmes sur 10 déclarent avoir fait l’expérience d’une pression pour avoir un rapport sexuel. Dans 88% des cas, c’est arrivé plusieurs fois.

– 49,1% des répondantes déclarent avoir déjà entendu des remarques dévalorisantes sur le fait qu’elles n’avaient pas envie d’avoir des rapports sexuels (“frigide”, “coincée”, “pas normale”, “chiante”)

– Pour 1 femme sur 6, l’entrée dans la sexualité se fait par un rapport non consenti et désiré. Pour 36% de ces répondantes, ce rapport a eu lieu avant leurs 15 ans

– 81,2% des femmes rapportent des faits de violences psychologiques, physiques ou sexuelles au cours de rapports sexuels avec un ou plusieurs partenaires.

– 74,6% des répondantes ont déjà demandé à arrêter un rapport sexuel en cours. Pour 38,2% de ces répondantes, il est arrivé que le rapport se poursuive malgré leur demande d’arrêter. Au total, cela représente 27% des répondantes.

– Plus d’une répondante sur deux (53,2%) déclare avoir fait l’expérience avec un ou plusieurs partenaires d’un rapport sexuel avec pénétration non consenti.

– 2 femmes sur 3 (67,5%) déclarent avoir fait l’expérience avec un ou plusieurs partenaires d’actes sexuels non consentis, avec ou sans pénétration. Pour 64,8% d’entre elles, c’est arrivé plusieurs fois au cours de leur vie.

Les réponses à l’enquête #NousToutes montrent également que les femmes qui commencent leur vie sexuelle par un rapport non désiré et consenti sont bien plus souvent confrontées à des violences dans leur vie sexuelle. Par exemple, alors que 49,1% des répondantes déclarent avoir fait l’objet de remarques dévalorisantes sur le fait de ne pas avoir envie d’avoir un rapport sexuel, c’est le cas de 64% des femmes ayant débuté leur vie sexuelle par un rapport non consenti et désiré. Autre exemple, à la question “Un partenaire vous a-t-il déjà imposé un rapport sexuel non protégé malgré votre désaccord ?”, 28,3% des femmes disent oui. C’est le cas de 42,6% des répondantes ayant débuté leur vie sexuelle par un rapport non consenti et désiré.

Enquête #NousToutes sur le consentement dans les rapports sexuels, février 2020, https://drive.google.com/file/d/1ho4EFPtsPAUpfYNOydbpn6C0HF82JaHA/view?fbclid=IwAR1PT51zBepCejhNy -YjR4OIzoYfqbMFulHFRW-7L_cPceDloPeaeMqKOY8