les catacombes de Paris
les catacombes de Paris - Photo by Jean Marc Lebeaupin

Requiem Civil de Lise Borel, chanté dans les catacombes de Paris.

A Paris et entre le niveau de la rue et celui des Catacombes, se succèdent des couches de roches qui représentent environ 45 millions d’années. Située à 20 mètres sous terre, l’histoire des Catacombes de Paris, construite sur 11.000m², remonte à la fin du XVIIIe siècle, avec les problèmes de salubrité liés aux cimetières de la ville. Les autorités parisiennes choisissent alors le  site des anciennes carrières de la Tombe-Issoire.

Les premières évacuations ont lieu de 1785 à 1787 et touchent le cimetière le plus important de Paris, les Saints-Innocents, précédemment condamné en 1780 après un usage consécutif de près de dix siècles. À partir de 1809, les Catacombes deviennent accessibles au public sur rendez-vous. On estime à plus de six millions le nombre de dépouilles qui ont ainsi été déplacées durant un siècle. Le site des catacombes est consacré le 7 avril 1786, “Ossuaire municipal de Paris” et prend le nom de “Catacombes”, en référence à celles de Rome.

Longues de seulement 1,7 km, elles ne sont pourtant qu’une infime partie des 350 km de galeries que renferment la capitale, et dont la majorité n’est pas ouverte au public. Un lieu aussi où les restes de nombreuses personnalités des siècles passés y sont conservés, tels que François Rabelais, Jean de la Fontaine, Danton, Robespierre, entre autres. Aujourd’hui, ce sont plus de 500 000 personnes par an qui visitent ce lieux hors du temps.

Requiem Civil

La Fondation ROC ECLERC a fait appel à la sensibilité du regard de Lise Borel pour la composition du Requiem Civil. Pour permettre à chacun de sentir la poésie du texte sans que sa signification ne s’impose trop fortement, les paroles du Requiem Civil sont en langue anglaise. Une manière de convoquer l’émotion avec des mots proches de nous, sans pour autant qu’ils soient immédiatement compréhensibles, pour ne pas s’imposer ou capter l’attention.

« Accompagner le deuil par des mots est à la fois une tâche ardue, car il s’agit de sentiments éminemment personnels, et un véritable défi littéraire, puisqu’il touche à quelque chose d’universel. J’ai puisé dans la poésie de John Keats et de William Shakespeare autant que dans la philosophie d’Épicure pour composer des poèmes à la fois simples, évocateurs et apaisants. Ils font entendre un dialogue vibrant entre l’être qui part et ceux qui garderont vivant son souvenir. La transmission du souvenir a été le fil conducteur de mon travail – une démarche qui a pris un sens d’autant plus fort qu’il s’agissait d’écrire des paroles sur une musique composée par ma propre fille. » Cécile Borel

Pour l’enregistrement du Requiem Civil, il était indispensable de laisser résonner toute l’intimité du chant a cappella et de faire entendre la complémentarité des différentes voix. C’est tout naturellement que la Fondation s’est tournée vers l’ensemble Aedes, dirigé et fondé par Mathieu Romano.

« L’une des grandes originalités du Requiem Civil, qui fait aussi toute sa beauté, c’est qu’il conjugue différentes voix sans les séparer : la partition est marquée par sa grande unité, d’où se dégage un flot continu et envoûtant. Les voix des sopranos, mezzo-sopranos, ténors, barytons et basses se mélangent tout au long de l’œuvre. Un peu à l’image d’une cérémonie, chaque individualité conserve son émotion propre tout en se mêlant à l’émotion collective. Pour un ensemble comme Aedes, qui accorde une importance capitale au collectif et à l’émotion, interpréter le Requiem Civil prend un sens très fort. » Mathieu Romano

https://youtu.be/HOSAVA_Udro

les Catacombes de Paris
1 av. du Colonel Henri Rol-Tanguy
75014 Paris

https://www.catacombes.paris.fr/