Manon
Manon, La dame au crâne rasé, série photographique, 1977-78. Courtesy de l’artiste.

De manière subversive, Manon aborde la transformation sociétale, le féminisme et la révolution sexuelle, s’inscrivant ainsi dans le débat actuel sur les relations de domination ou les notions d’identité et de genre.

Depuis le milieu des années 1970, Manon, de manière subversive aborde la transformation sociétale, le féminisme et la révolution sexuelle, s’inscrivant ainsi dans le débat actuel sur les relations de domination ou les notions d’identité et de genre.

Manon, qui s’est choisi son propre nom pour s’extirper du nom du père (ou du mari) participe de ce volet de la seconde vague du féminisme qui s’approprie le corps et la sexualité de manière performative.

Manon a développé aussi une pratique de performances installatives: des environnements immersifs ou des scenarii voyeuristes, excluants. Les relations de pouvoir homme-femme, l’exhibitionnisme et le renversement de rôles constituent leur point de départ. Ainsi s’enferme-t-elle avec les visiteur. euse.s des échanges de regard en face à face, devient femme dangereuse captive enchainée, ou encore expose six hommes comme des objets de désir dans une vitrine.

Elle use du déploiement de cette féminité exacerbée comme d’une stratégie féministe pour questionner les rôles et contraintes hétéro- normatives, interrogeant les positions d’objectification, de pouvoir et de regard.

« En me rasant la tête, j’ai voulu, à un certain moment de ma vie, marquer une césure. J’ai essayé par là de reformuler des transformations intérieures. Travailler avec mon propre corps (plutôt qu’avec une toile ou du son) me semblait aller de soi. J’ai essayé de tisser dans les images le caractère androgyne de cette figure maquillée mais chauve. Ce qui m’intéressait tout particulièrement, c’était l’aspect surréel, ainsi qu’une certaine théâtralité dans la mise en scène qui me correspondait. À cette époque, j’aurais préféré être hermaphrodite. Je me sentais à la fois masculine et féminine : je voulais être coquette et enjouée, mais aussi stricte, vigoureuse, forte, puissante. C’est comme ça que je voulais vivre, et c’est comme ça aussi que je voulais être en apparence. » Manon

Manon, de son vrai nom Rosmarie Küng, est née en 1940 à Berne . Elle poursuit aujourd’hui ce travail existentiel à travers la photographie et la réalisation d’installations d’envergure, ainsi qu’une pratique d’écriture quotidienne.

MANON
Exposition du 09 mai au 18 juillet 2021

Centre culturel suisse
32-38 rue des Francs-Bourgeois
75003 Paris

https://ccsparis.com/

Manon, Das lachsfarbene Boudoir (Le boudoir rose saumon), installation, 1974-2018. Courtesy de l’artiste.