Gisèle Halimi
Gisele-Halimi - By Marie-Lan Nguyen

Gisèle Halimi : “Cela fait soixante-dix ans que j’ai prêté serment et, si c’était à refaire, croyez-moi, je prendrais les mêmes engagements, je ferais exactement le même choix”

Les obsèques de l’avocate et figure féministe Gisèle Halimi, décédée mardi à l’âge de 93 ans, auront lieu jeudi 6 août à Paris, a annoncé sa famille ce mercredi. Elle qui avait été traumatisée par sa propre interruption de grossesse qu’elle avait subie en 1946. “J’avais moi aussi, à 19 ans, connu la plus profonde détresse après un avortement réalisé par un jeune médecin sadique, un monstre, qui avait fait un curetage à vif en disant : ‘Comme ça, tu ne recommenceras pas.’” avait-elle dit au Monde en 2019.

Avocate au barreau de Tunis dès 1949, elle a lutté toute sa vie pour les droits des femmes, elle signera notamment le Manifeste des 343 salopes. Elle avait aussi signé en septembre 1960, le Manifeste des 121, qui dénonçait les tortures pratiquées par l’armée française en Algérie. C’est en 1972 que le grand public va véritablement découvrir, lors du procès emblématique de Bobigny, où elle défend Marie-Claire, une mineure jugée pour avoir avorté à la suite d’un viol. Élue députée de l’Isère en 1981, elle poursuit le combat à l’Assemblée, cette fois-ci pour le remboursement de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), voté en 1982. Une vie de combattante que Gisèle Halimi a consacrée à défendre les femmes.

Cela fait soixante-dix ans que j’ai prêté serment et, si c’était à refaire, croyez-moi, je prendrais les mêmes engagements, je ferais exactement le même choix”.

“Les obsèques auront lieu au cimetière du Père-Lachaise”, a indiqué l’un de ses fils, Jean-Yves Halimi. Un hommage national pourrait être rendu à la rentrée. Des discussions “sont en cours”, a-t-il ajouté.

Photo : By Marie-Lan Nguyen (User:Jastrow) – Own work, CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6175428

Gisèle Halimi : le droit comme arme