15ème Festival du Film Asiatique de Deauville

    0
    1713

    festival  du cinéma asiatique

    Le Festival du Film Asiatique de Deauville naît en 1999, à l’initiative d’Alain Patel, puis sera repris ensuite par la Ville de Deauville et Le Public Système Cinéma. Vingt-quatre ans après le lancement du Festival du Cinéma Américain, Deauville repousse encore les frontières du 7e art en proposant aux passionnés du cinéma un nouveau voyage vers de nouvelles contrées. Aujourd’hui encore les mots manquent pour décrire la richesse et la diversité de la production cinématographique du continent asiatique, au travers de films arrivant jusqu’à Deauville en provenance de Hong Kong, de Chine, du Japon, des Philippines, de Thaïlande, Taïwan, Corée du Sud, d’Inde ou de Malaisie… Un cinéma au centre de toutes les mutations qui, édition après édition, étonne et surprend. Un cinéma dont personne n’a fini de découvrir les merveilles. Voilà pourquoi le Festival du Film Asiatique de Deauville existe et prospère. Parce qu’il est indissociable de l’histoire du cinéma asiatique, qu’il est porté par de véritables talents et qu’il s’écrit, au fur et à mesure de ses éditions, avec ses légendes.

    Cette année HOMMAGE à WONG KAR WAI

    « Je suis né à Shanghaï et, avec ma mère, nous sommes partis à Hong Kong, comme tant d’autres dans les années 60. J’avais 5 ans. Le reste de ma famille ne nous a pas rejoint tout de suite. Je me suis retrouvé dans une communauté shangaïaise. Et pour les habitants de cette ville, nous étions particuliers, nous avions transporté nos habitudes, notre culture, nos cinémas en mandarin… Bref, nos racines. Ne parlant pas la langue, et avec une mère fan de cinéma, je passais le plus clair de mon temps dans les salles. À cette époque, la culture occidentale exerçait une influence énorme. On voyait des films européens, américains, japonais, etc… J’allais au cinéma presque tous les jours.»
    C’est peut-être de ce déracinement originel que vient l’importance des thèmes de la séparation, de l’errance et de la mémoire, dans le cinéma de Wong Kar Wai. Etudiant en arts graphiques à l’Ecole Polytechnique de Hong Kong, il se passionne pour la photographie et s’imprègne du cinéma européen et notamment des cinéastes français de la Nouvelle Vague. Il devient alors assistant de production puis scénariste de télévision, avant de se mettre à l’écriture de scénarios de longs-métrages. Entre 1982 et 1987, il écrit ainsi plus d’une dizaine de scénarios : comédies romantiques, drames ou film de kung fu.

    Il débute sa carrière de réalisateur en 1988 avec AS TEARS GO BY, polar largement inspiré de MEAN STREETS de Martin Scorsese, les triades de Kowloon remplaçant les mafieux de Little Italy. Echec commercial lors de sa sortie en salles, Wong Kar Wai considère pourtant encore aujourd’hui qu’il s’agit de son meilleur scénario.

    Son second film, NOS ANNÉES SAUVAGES sort en 1990. Ce drame sur une jeunesse sans but dans les années 1960 lui permet de commencer à fixer son style, scènes elliptiques sur la mémoire et mélancolie autour des personnages principaux.

    Puis il enchaîne avec plusieurs films produits par Jet Tone Films Ltd., la compagnie de production indépendante qu’il a créée. Il réalise ainsi le diptyque CHUNGKING EXPRESS et LES ANGES DÉCHUS en 1994. Le premier, filmé caméra à l’épaule, relate deux histoires reliées par la rencontre fortuite de deux personnages, chacun le héros de sa propre histoire. Le deuxième est une errance nocturne dans les rues de Hong Kong peuplée de personnages marginaux ou déclassés. Entre ces deux films, LES CENDRES DU TEMPS sort dans les salles et permet à Wong Kar Wai d’appliquer sa méthode de travail à un Wu Xia Pian, ou film de sabre, tout en continuant à placer au coeur de l’intrigue les relations amoureuses des personnages.
    Tout en s’impliquant également dans la réalisation de publicités, courts-métrages ou clips vidéos, il obtient sa première reconnaissance internationale avec HAPPY TOGETHER ou l’aventure d’un couple homosexuel expatrié à Buenos Aires, sur fond de tango et d’instrumentaux de Frank Zappa. D’un point de vue esthétique, ce film qui est sans doute le plus abouti de la filmographie de Wong Kar Wai et qui entérine sa collaboration avec son chef-opérateur attitré Christopher Doyle, lui permet d’obtenir le Prix de la Mise en scène au Festival de Cannes en 1997. L’utilisation importante de filtres de couleurs et d’une pellicule 35 mm forcée et saturée donne une texture particulière au film et participe à son ambiance contemplative et intimiste.

    SOLITUDE URBAINE ET MÉLANCOLIE AMOUREUSE
    En 2000, il réalise enfin un ancien projet avec IN THE MOOD FOR LOVE, où il recrée le Hong Kong de son enfance. Wong Kar Wai en profite pour aborder de nouveau ses thèmes de prédilection : l’histoire d’amour avortée, la solitude, la difficulté d’exprimer ses sentiments, le temps qui passe et les souvenirs qui restent… À partir de cet argument volontairement anecdotique, il décortique les stratégies de séduction entre ses deux personnages en ne s’attachant qu’à l’essentiel, à ce qui est le ferment de la passion érotique: regards fugaces échangés, dialogues à double sens, frôlements équivoques dans des rues vides et nocturnes… La mise en scène, subtile et sensuelle, est plus classique et épurée dans sa forme que dans ces précédents films. IN THE MOOD FOR LOVE ressemble à un ballet, les corps s’aimantent et se séparent, cadrés par une caméra langoureuse. L’interprétation féline du couple Maggie Cheung/Tony Leung Ka Fai marque les esprits et permet à Tony Leung Ka Fai de remporter le prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes. Le film est un grand succès en France avec 1,2 million d’entrées.

    En 2005, grâce au soutien de producteurs européens, il achève le tournage du film 2046. Cinq ans de tournage auront été nécessaires pour cette histoire d’amour qui traverse le temps, des années 1960 à l’an 2046, film empreint à nouveau d’un romantisme désenchanté. Il réalise en 2007 MY BLUEBERRY NIGHTS, road-movie éthéré et chaotique et premier long-métrage anglophone de Wong Kar Wai, qui permet aux chanteuses Norah Jones et Cat Power de faire leurs débuts au cinéma. Après avoir été le premier cinéaste chinois à présider le jury du Festival de Cannes en 2006, il est président du jury du Festival de Berlin en 2013, année où son dernier film THE GRANDMASTER sort sur les écrans, vibrant hommage aux films de kung fu de son enfance.

    Dans le cadre de cet hommage, le Festival présentera le dernier film du cinéaste, THE GRANDMASTER, qui sortira sur les écrans français le 17 avril 2013.

    THE GRANDMASTER : Une fresque historique et martiale à travers le portrait d’un notable chinois devenu maître de kung-fu, mais aussi une réflexion sur la nostalgie du temps qui passe, avec Tony Leung, l’un des comédiens fétiches de Wong Kar Wai, et Zhang Ziyi, éclatante de talent.

    HOMMAGE à SONO SION

    AM SONO SION : un homme quasiment nu, la tête rasée, hurle de la poésie. Son nom est Sono Sion et c’est le titre de son premier film, un court-métrage de 30 minutes, en forme de manifeste. Sono Sion a 24 ans, il a abandonné l’université pour se consacrer à la réalisation de films en Super 8. Les poèmes qu’il a publiés à dix-sept ans sont son premier cri de cinéma.
    «On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans», disait Rimbaud – pas heureux en tout cas, rectifierait probablement Sono Sion – dont l’adolescence anxieuse et solitaire inspire un premier long-métrage autobiographique : A MAN’S FLOWER ROAD (1986), errance mutique d’un adolescent tokyoïte dans laquelle il fait jouer quasiment toute sa famille, à l’exception de sa petite soeur.

    A ne pas rater : Wong Kar Wai et Sono Sion seront tous les deux  présents lors du festival !

    A noter que pour la seconde année consécutive, Mazda est le partenaire officiel du Festival du Film Asiatique de Deauville. La genèse de Mazda est en effet très liée à sa terre d’origine en raison de l’ancrage historique de la marque à Hiroshima. Mazda souhaite donc logiquement promouvoir la culture asiatique auprès du public français et s’engager durablement dans ce festival pour accompagner son développement. 12 Mazda6 seront utilisées pour les déplacements des différentes personnalités et exposées au sein du Festival.