Raymond Cauchetier : La nouvelle vague

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Raymond Cauchetier - A bout de souffle - Jean-Luc Godard -1959
Raymond Cauchetier - A bout de souffle - Jean-Luc Godard -1959

Photographe français né dans le Paris de 1920 , Raymond Cauchetier est connu pour avoir été photographe de plateau de 1959 à 1968 sur un grand nombre des films de la Nouvelle Vague, dont À bout de souffle, Jules et Jim, les Quatre Cents Coups, Lola, Cléo de cinq à sept et Baisers volés. Ses images ont fait le tour du monde, le grand public les connaît sans pour autant en avoir forcément vu les films, et pourtant, Raymond Cauchetier demeure méconnu.

Résistant pendant l’occupation de la France par les Allemands, membre d’un commando du Corps Franc Pommiès, il rejoint l’Indochine en 1951 et réalise deux ans plus tard, à la demande du général Chassin,  un album de photographies sur la vie du personnel de l’armée de l’air.

La peau douce - François Truffaut -1961

Raymond Cauchetier -La peau douce - François Truffaut -1961

Investissant pour son compte personnel dans un Rolleiflex, il publie son premier ouvrage de photographies « Ciel de guerre en Indochine ».

Après la guerre, il reste au Viêt Nam et photographie le peuple vietnamien lui consacrant son second ouvrage de photographie « Saigon » en 1955. Après avoir rencontré l’écrivain Graham Greene à Saigon, il fait connaissance en 1957 à Angkor du cinéaste Marcel Camus en repérage pour le tournage de Orfeu Negro et qui lui propose alors d’être photographe de plateau sur le film.

De retour en France, il devient le photographe de plateau du producteur Georges de Beauregard sur le premier long métrage de Jean-Luc Godard « A bout de souffle » et enchaînera les tournages auprès de Chabrol, Truffaut, Demy, Varda, Tavernier… Depuis la fin des années 50, jusqu’à la fin des années 60.

A bout de souffle - Jean-Luc Godard -1959

Raymond Cauchetier - A bout de souffle - Jean-Luc Godard -1959 (2)

L’originalité de Raymond Cauchetier provenait du fait qu’il photographiait dans un style proche du reportage, là où les autres n’étaient que de discrets “témoins” des scènes filmées. Il documentait le film, et à sa façon modifiait lui aussi les habitudes des anciens, comme le firent les jeunes réalisateurs de cette époque si créative !

C’est donc à une exposition unique prenant les allures d’un double hommage que nous convie la Galerie de l’Instant ; hommage au travail et au talent de Raymond Cauchetier qui demeure à 95 ans aussi humble et discret que passionné, faisant de lui un artiste admirable, et hommage à cette période elle-aussi unique et que nous parcourons une nouvelle fois grâce aux archives confiées par le photographe.

Un moment de bonheur teinté de nostalgie et de beaucoup d’émotion.