“Fiat Flux : La nébuleuse Fluxus 1962-1978” au Musée d’art moderne de Saint-Etienne

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    Le Musée d’art moderne de Saint-Etienne Métropole présente à partir du 27 octobre « FIAT FLUX : LA NEBULEUSE FLUXUS 1962 – 1978 », une exposition marquant le cinquantenaire des débuts de Fluxus, mouvement artistique considéré comme l’un des plus importants de la seconde moitié du 20ème siècle.

    Reconnue d’intérêt national, réunissant un ensemble d’environ 200 oeuvres, « FIAT FLUX » constitue un corpus inédit sur le mouvement Fluxus de 1962 à 1978. Car évoquer la nébuleuse Fluxus dans un musée constitue un défi en soi, si ce n’est un contre-sens. En effet, ce groupe « hors norme » s’est d’abord attaché à produire des « événements », des publications, des objets, et les valeurs renvoyant aux concepts de pièce unique, d’oeuvre, d’original sont à l’opposé de l’esprit Fluxus.

    En s’appuyant sur les importantes collections du musée liées à cette période (fonds Vicky Rémy, François et Ninon Robelin) ainsi que sur des prêts exceptionnels consentis par des institutions publiques ou des collections privées (Gino di Maggio / Antonina Zaru), l’exposition vise à dépasser un aspect purement rétrospectif pour mettre tout d’abord en avant le caractère pluridisciplinaire, dynamique et iconoclaste qui fut celui de Fluxus. Au fil de salles thématiques – Les Fluxshops, Fluxus et la musique, L’art et la vie – et de la présentation d’une grande pluralité de médiums, l’exposition permettra ainsi de retrouver revues, affiches, jeux, boîtes, collages, films, photographies, etc. de George Brecht, George Maciunas, Yoko Ono, Robert Filliou, Bob Watts, Ben Patterson, ou Peter Moore. Dans les salles centrales du musée, deux grands ensembles mettront par ailleurs en avant deux aspects plus spectaculaires de Fluxus. Tout d’abord la violence, exprimée dans l’installation monumentale de Wolf Vostell Fandango (1975) qui réunit une trentaine de portières de voiture frappées par un marteau sur fond de toiles d’accidents de voitures. Ensuite, le croisement des disciplines et l’intérêt pour les nouvelles technologies avec une quinzaine d’oeuvres du vidéaste Nam June Paik dont l’installation Sfera / Punto Elettronico regroupant 26 moniteurs dans un cercle métallique. Revendiquant la forme d’une « nébuleuse », l’exposition présentera également d’autres oeuvres référentielles liées à Fluxus, individuelles ou collectives, dont une sélection de « Fluxfilms » prêtés par le MNAM/Centre Pompidou, les boîtes anthologiques Fluxus 1, Flux Year Box 2 et ainsi que la boîte Water Yam de George Brecht.

    Si, selon la formule de Robert Watts, « l’essentiel, avec Fluxus, c’est que personne ne sait ce que c’est », il n’en reste pas moins que ce mouvement formé aux débuts des années 1960 par de jeunes artistes qui se revendiquent alors du dadaïsme, du zen et de l’enseignement du compositeur américain John Cage, rendit possible une vaste remise en cause des catégories de l’art, par le biais d’une pratique humoristique et joyeuse, iconoclaste et provocatrice, et par la volonté affirmée d’un rejet systématique des institutions et de la notion même d’oeuvre d’art. Le terme « Fluxus » – qui signifie flux, courant en latin – fut formalisé par l’artiste, galeriste et éditeur américain George Maciunas (1931 – 1978) à l’initiative de la rédaction d’un projet de publication sous le nom de Fluxus en 1961. Dès 1960, il crée la galerie AG à New York pour y organiser des concerts de musique contemporaine, des projections de films, des expositions autour de ses amis : les compositeurs John Cage et La Monte Young, le philosophe et musicien Henry Flynt, l’écrivain Dick Higgins, la plasticienne Yoko Ono. En septembre 1962, George Maciunas organise le premier festival Fluxus, le « Fluxus Internationale Festspiele neuester Musik » à Wiesbaden en Allemagne marquant ainsi les débuts du mouvement et la formulation d’une nouvelle forme d’expression artistique où la musique, la performance et la création visent à construire un lien définitif entre l’art et la vie. Très vite, des dizaines d’artistes du monde entier viendront revendiquer une telle pratique de l’art qui leur fournit alors l’espace de liberté dont ils sont à la recherche. Fluxus compta parmi ses membres des personnalités aussi diverses que Joseph Beuys, Nam June Paik, Wolf Vostell, Charlotte Moorman, Takako Saito, Mieko Shiomi, Carolee Schneeman et en France, Robert Filliou, Ben Vautier (Ben), George Brecht, Daniel Spoerri.

    CATALOGUE « Fiat flux : la nébuleuse Fluxus 1962-1978 », catalogue en français et en anglais de 224 pages, illustré en couleur, vient accompagner l’exposition. Il est édité par Silvana Editoriale. Numéro ISBN : 978-2-907571-61-6 / Prix Public : 28 Euros (sous réserve).

    • Exposition du  27 octobre 2012 au 27 janvier 2013

    MAM St-Étienne Métrople