Hommage à Jean-Pierre Pincemin à Sens et La Rochelle

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Pincemin Jean pierre-Recovered
Pincemin Jean pierre-Recovered

L’Orangerie des musées de sens présente Jean-Pierre Pincemin

Bien peu de choses destinaient Jean-Pierre Pincemin à devenir l’un de nos plus brillants artistes du XXè siècle à la renommée internationale. Tourneur dans l’industrie mécanique de précision, ce sont ses fréquentes visites au Musée du Louvre qui lui ont donné le goût de la peinture et celui de devenir critique d’art au milieu des années 60.

A cette époque, le voisin de ses parents, qui n’était autre que le galeriste Jean Fournier, l’encourage vivement à se mettre à la peinture. Jean-Pierre Pincemin réalise alors ses premières sculptures et peintures, multipliant en même temps ses recherches de l’abstraction lyrique à l’action painting.

L’ensemble de ses recherches et de son travail le pousse en 1969 à organiser, avec un ensemble d’artistes parmi lesquels  Marcel Alocco, Claude Viallat, Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Bernard Pagès, et Patrick Saytour,  une exposition « La peinture en question » à l’École spéciale d’architecture à Paris, qui est la, première expression du mouvement Supports/Surfaces que Pincemin rejoindra en 1971.

Comme il l’expliquera quelques temps plus tard :

« Le mouvement Supports/Surfaces s’est attaché à énoncer les composants de “la peinture” : la toile, le plus souvent sans châssis, ses dimensions, la couleur et son étendue, le lieu et l’accrochage, pour en finir avec le tableau comme illusion d’un thème ou comme débauche sentimentale des états d’âme de l’artiste. “Peindre” ne signifie jamais “peindre quelque chose” (et surtout pas soi-même). C’est un travail sur la méthode ».

Jean-Pierre Pincemin est un passionné, un créateur débordant d’imagination ; il expérimente ainsi les matériaux aussi divers soient-ils : planches, tôles, grillages carrés de toile trempés dans la peinture notamment dans sa célèbre série des « Palissades » et des « Portails ». Apparaissent ainsi toiles découpées, trempées, collées, cousues en carrés collés ou en palissades.

C’est à la fin des années 1970 qu’à la demande de l’éditeur Jacques Putman, il découvre la gravure.

« La gravure est venue, dit-il, au moment où je cessais d’être un peintre analytique. J’étais à la recherche à la fois d’un nouveau support qui m’aurait permis d’échapper à la rigueur de la géométrie très présente dans ma peinture et qui soit aussi un élément de réflexion pour faire de la gravure. » Expliquait-il

Pincemin - ORANGERIE DES MUSÉES DE SENS

Dès les années 60, Il avait réalisé ses premières empreintes de tôle sur toile et ses premières sérigraphies, à l’image des carrés collés et autres formes géométriques triangulaires et orthogonales. C’est alors qu’il s’adonna à ses premières gravures à la pointe sèche sur plexiglas ; d’un matériau qu’il avait sous la main il creusait l’épaisseur, le support et l’outil dont il l’incisait, guidant son travail.

« Je n’avais pas les outils du graveur, seulement les anciens outils du tour que je tenais à pleine main. » dit-il.

Le catalogue technique s’enrichit au fil des créations : eau-forte sur cuivre, aquatinte au sucre sur cuivre avec papier collé coloré, aquatinte au sucre rehaussée ou colorée au pochoir, pointe-sèche sur plexiglas – « mou, moche et vieilli », ainsi décrit par l’artiste, gravure sur couvercle de plastique de cassette audio, gravure sur linoléum, gravure au carborundum, lithographie et sérigraphie pour l’édition de livres, application de pâte à modeler sur la plaque à graver, empreintes (drapeaux, carrés et cercles) de peinture vive, bleue, rouge, verte, jaune, gravures au pochoir colorées, gravures découpées et reconstituées par montages différents, grands bois tirés rehaussés…

La continuité dans son travail et ses diverses expérimentations auxquelles viennent s’ajouter diverses influences le conduisent au milieu des années 80 à apporter des modifications à sa manière de peindre et sa conception de l’espace.

Il se tourne vers l’expressionnisme abstrait et le minimalisme qui dominent outre-Atlantique et en intègre les principes : matérialité de la peinture, monumentalité, traces des procédés techniques, visibilité des problèmes de structure. Ses grandes peintures à bandes verticales ou horizontales, dont les glacis font affleurer une luminosité sourde, comme intérieure, le font connaître internationalement.

Pincemin jp

En opposition constante avec les oeuvres du passé, l’artiste multiplie et brouille les références : Mondrian, Velasquez, Léger, Véronèse, Matisse, Picasso… Son plaisir et sa passion de peindre l’emporte sur les débats d’avant-garde. Des séries de toiles aux titres évocateurs se déploient :

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  • L’Année de l’Inde (1985-1986)
  • La Dérive des Continents (1994)
  • Children’s corner (1997)
  • Les Amants séparés(1998-2002)
  • Chasse au Tigre (2001-2002)
  • Manteaux chinois (1999-2002)
  • les tableaux “arabesques” (2001-2005)

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Tout y est présent, le géométrique, le figuratif teinté d’abstraction, c’est nouveau, c’est fort, c’est empli d’émotion, de ridicule et de tendresse tout à la fois. C’est novateur, c’est passionnant.

Jean-Pierre Pincemin ne cesse d’explorer et d’ouvrir de nouvelles voies à la sculpture et la gravure, chacune répondant à une de ses interrogations. Multipliant les techniques, il revient avec prédilection à l’aquatinte au sucre sur cuivre à la fin des années 80. C’est alors qu’il réalise des sculptures polychromes à l’aide de morceaux de bois et 10 ans plus tard à Liège, il figure la création du monde sur un plafond de 200 m2 à l’hospice du Balloir, en respectant à la lettre le récit biblique. Artiste internationalement reconnu, les musées des Beaux- Arts de Toulon et de Tourcoing possèdent nombre de ses réalisations.

Disparu il y a un peu plus de 10 ans, les villes de Sens et La Rochelle lui rendent un vibrant hommage au cours de l’été 2016.

Les Musées de Sens proposent une exposition exceptionnelle de Pincemin, l’artiste y ayant vécu durant 11 ans et favorisé la vie artistique au Moulin du Roy où il se réunissait avec de nombreux autres artistes, peintres photographes et sculpteurs ; c’est aujourd’hui la toute première fois qu’un nombre aussi considérable d’oeuvres gravées reflétant son parcours se trouvent réunies.

Autour de cette très belle et unique exposition sont proposés :

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  • Une ouverture nocturne en juillet/août tous les vendredis jusqu’à 21 heures.
  • Des visites commentées les vendredis 1er, 22 juillet et 5 août à 20 heures.
  • Durant les journées européennes du patrimoine, un atelier gravure pour les enfants les 17 et 18 septembre, de 14 à 17 heures.

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Informations pratiques
Orangerie des Musées de Sens
135 rue des Déportés et de la Résistance – 89100 Sens

ville-sens.fr

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« Hommage à Jean-Pierre Pincemin » dans les tours de La Rochelle

Cette exposition hommage fête le trentième anniversaire de la réalisation de l’oeuvre au sol « Sans titre » par Jean-Pierre Pincemin achevée en 1986, dans la salle Jehan Mérichon à la tour de la Lanterne.

Dressées face à l’Atlantique, les trois tours de La Rochelle, tours Saint-Nicolas (XIVe siècle), de la Chaîne (XIVe siècle) et de la Lanterne (XIIe et XVe siècles), de style gothique, sont les vestiges d’un grand programme de fortifications édifié à partir du XIIe siècle par la ville. La tour Saint-Nicolas et la tour de la Chaîne constituent la majestueuse porte d’entrée du Vieux Port, tandis que la tour de la Lanterne, assurait la fonction de phare grâce à sa lanterne de pierre vitrée, et d’amer grâce à la grande flèche qui la coiffe. Elle servit ensuite de prison de la Marine Royale puis prison militaire, et renferme plus de 600 graffitis gravés par des détenus durant trois siècles

Pincemin la rochelle

L’oeuvre de Jean-Pierre Pincemin à la Tour de la Lanterne occupe toute la superficie au sol de la salle Jehan Mérichon au cinquième niveau de l’édifice. L’artiste a conçu la répétition aléatoire et rythmique d’un module en arc de cercle blanc et noir – motif déjà utilisé dans ses toiles dès 1968-69, qui sera repris pour des commandes ultérieures (pour les sols de la maison César Franck, du salon d’honneur au stade Charléty en 1994, pour le plafond du petit théâtre municipal de Villeneuse sur Yonne en (2000-2001). L’oeuvre constituée de béton coloré blanc et noir (bleu) sur une surface de 60m2, commencée en 1985 et achevée en 1986 fait suite à une commande publique de l’Etat. Au milieu des années 80, l’artiste décrivait brièvement son projet dans un document préparatoire :

« Le sol pour le 4e étage de la tour de la Rochelle est à la fois une réflexion sur l’intégration la meilleure dans un bâtiment ancien (l’idéal étant que le visiteur ne sente pas la présence d’une oeuvre nouvelle ou moderne). Le choix porté pour ce motif en couronnes est en relation avec la forme de la tour et sa formule aléatoire est dérivée de la carte des étoiles dont mon sol serait une représentation en mouvances. »

Au sein d’un des symboles les plus immuables de La Rochelle, en s’emparant d’un sol parcouru depuis lors par des milliers de visiteurs, l’oeuvre de Jean-Pierre Pincemin plonge chacun dans une immensité en mouvement. Par un jeu d’opposition, cette même tour d’où partait, il y a plusieurs siècles, une lueur rattachant les navires à la terre ferme, offre aujourd’hui, dans sa pierre, un écho à la lumière des étoiles et s’élance vers l’infini.

Une vingtaine d’oeuvres de Jean-Pierre Pincemin issues des collections, de l’Artothèque de Châtellerault, de l’Artothèque de La Rochelle, et du Fonds Régional d’Art Contemporain de Poitou-Charentes seront présentées au public dans la salle du dortoir au troisième niveau de la tour de la Lanterne.

Pincemin-tours de La Rochelle

Le documentaire “Au Louvre Jean-Pierre Pincemin” réalisé par Claude Hudelot et Pierre Müller, production Maison de La Culture de La Rochelle et du Centre Ouest sera diffusé dans les tours de La Rochelle pendant l’exposition.

Cet évènement permettra à tous les visiteurs de (re)découvrir une partie de l’oeuvre immense de cet artiste, à travers des expositions, des conférences, et des ateliers.

En parallèle, à la Galerie Art Espace 83 de Brigitte Ruffin, du 8 avril au 24 juin, seront exposées des oeuvres de l’artiste, avec également la programmation d’un film tous les mercredis à 17 heures, d’un concert le 28 avril et d’une conférence le 21 mai.

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Centre des monuments nationaux
Tours de La Rochelle – Vieux Port – 17000 La Rochelle
Tel. 05 46 41 74 13

tours-la-rochelle.fr

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