René Lalique, architecte et décorateur !

Né en 1860 à Aÿ en Champagne, René Lalique est  l’un des plus grands de son temps, que ce soit comme bijoutier-joailler ou maître-verrier. Il marque les périodes de l’Art nouveau et de l’Art Déco par son style unique et reconnaissable entre tous.

En 1925 a eu lieu l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes à Paris.

1925

est une date marquante pour l’histoire de l’Art. Elle est en effet indissociable de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes. Si elle n’est pas la plus connue – avant elle, l’Exposition universelle de 1889 aura laissé en témoignage la Tour Eiffel et celle de 1900, marquée par la Fée électricité et le premier métro, le Grand et le Petit Palais – elle a indéniablement eu une influence internationale. L’Art Déco, à New York, Shanghai ou encore Mumbay, lui doit beaucoup. Bien qu’initiée avant la Première Guerre mondiale, elle est l’illustration d’une gloire et d’une puissance retrouvées. La société a changé. Elle se veut moderne. Si la critique considère souvent que le résultat n’est pas suffisamment abouti, l’Exposition est à tout le moins un incubateur. Dans l’Art et dans l’architecture, les lignes se géométrisent, les formes se simplifient, les motifs se stylisent. Dans la société, la mécanisation a fait ses preuves ; le tourisme se développe ; la garçonne fume et conduit des automobiles ; le cinéma, avec ses actualités, transforme la perception du monde. L’Exposition est inaugurée le 28 avril par le Président de la République, Gaston Doumergue, devant 4 000 personnes. Elle s’étend sur 23 hectares. 150 pavillons et galeries abritent l’œuvre de 20 000 personnes. 21 nations y participent. En six mois, elle attire plus de 15 millions de visiteurs. Pour René Lalique qui avait triomphé en tant que bijoutier à l’Exposition universelle de 1900 et qui est présent dans près d’une vingtaine de lieux parmi les plus emblématiques, cet événement est sans conteste la consécration de son talent de verrier .

René Lalique, architecte et décorateur 

Nous n’avons pas inventé le verre, (…) c’est vrai, mais dans l’histoire de l’art et de la civilisation, le mérite, sinon d’une idée entièrement nouvelle, du moins de son large développement longtemps différé, de sa mise en pratique jusqu’ici timide et restreinte, devra être attribué sans réserve aux artistes verriers d’aujourd’hui : nous voulons parler de l’application dans une ample mesure, de la verrerie à la construction, à la décoration, à l’ensemble de l’aménagement intérieur ou extérieur. C’est à vous, verriers du début de ce siècle, que reviendra l’honneur d’avoir senti et affirmé les admirables ressources qu’offre à l’architecte et au décorateur l’emploi de cette matière brillante ou discrète à notre choix, solide et complaisante, qui se prête à des combinaisons utilitaires ou ornementales quasi infinies : c’est à vous que devra être dévolue la gloire d’en avoir imposé et généralisé l’usage pour le plus grand avantage des constructeurs et la plus grande joie des gens de goût. Ainsi René Lalique dit-il sa foi dans le verre contemporain en préface du guide-album de l’Exposition des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925. Ce rôle majeur du verre dans l’architecture, René Lalique l’avait pressenti depuis bien longtemps déjà. Dès le tournant du siècle, il contribue à l’aménagement d’hôtels particuliers – dont le sien, cours Albert Ier, en1902. Rapidement, il est sollicité pour la décoration de boutiques, parmi lesquelles celle du parfumeur François Coty à New York en 1912. Il imagine verrières, portes, panneaux décoratifs, lustres, appliques, miroirs et même tapisseries. Il conçoit également des fontaines – dont celles du rond-point des Champs-Elysées au début des années 30, commande publique qui atteste de sa renommée. Son talent protéiforme transparait d’ailleurs à travers la diversité et le nombre de ses créations pour l’Exposition de 1925. Le centenaire de cet événement emblématique, témoin d’un renouveau stylistique majeur, est l’occasion pour le musée Lalique de mettre en valeur le goût de René Lalique pour l’architecture et la décoration d’intérieur, dans la richesse de ses inspirations et la pluralité de ses formes.

L’exposition « René Lalique, architecte et décorateur » fait la part belle à la mise en contexte, au travers de photographies grands formats ainsi que de documents d’époque et d’éléments de décor en verre qui permettent de voyager dans le temps avec eux. Seront ensuite évoqués les fontaines créées par René Lalique, notamment celles qui ornaient les Champs-Élysées, mais également ses créations pour décorer des boutiques, que ce soit pour des couturiers ou des parfumeurs ou encore son travail pour des hôtels particuliers, à commencer par le sien à Paris. Le visiteur sera enfin amené à poursuivre sa déambulation dans les collections permanentes du musée où un système de QR codes permettra de faire le lien entre les objets présentés et l’architecture ou la décoration.

René Lalique, architecte & décorateur
Du 1er mai au 2 novembre 2025

Musée Lalique
40 rue du Hochberg
67290 Wingen-sur-Moder

https://www.musee-lalique.com/

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