Mohamed Zine El Abidine
Mohamed Zine El Abidine

La culture n’est-elle qu’une histoire de moyens ? N’est-elle pas aussi notamment une volonté politique ? Telles sont les éternelles questions qu’elle génère en permanence. Rencontre avec Monsieur Mohamed Zine El Abidine, le ministre Tunisien de la culture.

Depuis le mois d’aôut 2016, monsieur Mohamed Zine El Abidine est le nouveau ministre Tunisien de la culture. Invité au vernissage du Symposium Méditerranéen des Ateliers d’Art Contemporain 2017, artsixMic lui a posé quelques questions sur sa vision et sa perception de la culture et notamment comment il envisageait sa mission et sa fonction. La culture n’est-elle qu’une histoire de moyens ? N’est-elle pas aussi notamment une volonté politique ? Telles sont les éternelles questions qu’elle génère en permanence.

La Tunisie est dotée d’une très longue histoire qui s’étale sur quelques 3 000 ans d’histoire, ses fondations puisant leur source à la fois dans les cultures punique, arabe, turque, africaine, européenne et musulmane, ainsi que dans les différentes dynasties qui ont régné sur le pays au fil du temps.

Or, depuis son printemps arabe, la Tunisie recherche un second souffle, celui qui lui permettra de retrouver ses marques et de se projeter dans l’avenir. Son tourisme, activité qui lui est vitale, lui fait cruellement défaut, notamment depuis les deux derniers attentats perpétrés à Tunis et à Sousse, qui, en impactant fortement ce secteur, ont entrainé un manque à gagner sur l’année 2015 estimé à 500M€, soit 7,3 % du PIB et représentant 470 000 emplois directs ou indirects.

En 2016, le philosophe et sociologue, Edgar Morin, présent en Tunisie pour une conférence, avait notamment déclaré qu’il fallait résister au fanatisme par la culture et l’éducation. C’est dans cette voie que le gouvernement d’union nationale Tunisien semble s’engager, comme l’a confirmé le ministre Tunisien de la culture.

Mais, quoi qu’il en soit, l’ouverture de la cité de la Culture de Tunis, qui pourrait être un atout dans la dynamique culturelle du pays et dont l’origine remonte à l’époque de Ben Ali, ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté artistique tunisienne en raison notamment de son coût très important et de son architecture qui déplait, tant elle paraît incompatible avec notre temps présent.

La culture favorise le savoir, les savoirs, les connaissances, la rencontre, mais elle devrait être également l’élément prescripteur et fédérateur d’un tourisme plus novateur, une des plus importantes carte à jouer pour l’avenir de ce beau pays!

De nombreux artistes tunisiens, comme dans d’autres pays, attendent beaucoup des actions mises en place par les politiques, le développement de leur art en dépendant. Le Symposium Méditerranéen des Ateliers d’Art Contemporain 2017, est, en cela, un signe très important d’encouragement à la création et à la redécouverte d’une Tunisie apaisée, au service de ses créateurs et de sa population. Ce Symposium a été organisé par le centre culturel international de Hammamet, l’association d’Art contemporain (AAC) et l’association Chemins des civilisations Croisés.

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