Exposition itinérante à New-York, Pékin et Berlin des dernières peintures d’Enki Bilal

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    Enki Bilal en 2012 dans son atelier

    La maison de vente Artcurial Briest-Poulain-F.Tajan présente dès la fin du mois de Juin 2012 les dernières peintures d’Enki Bilal. Ces toiles seront exposées à travers le monde avant d’être dispersées au cours d’une vente aux enchères d’exception par Artcurial Briest-Poulain-F.Tajan à l’automne 2012.

    Cette exceptionnelle exposition itinérante sera dévoilée en exclusivité le 25 juin à New York avant d’être montrée à Pekin puis Berlin pour finir sa route à Paris au moment de la foire Internationale d’Art Contemporain FIAC.

    EXPOSITION ITINERANTE:NEW-YORK – Du 26 juin au 11 juillet

    Service Culturel de l’ambassade de France
    972 Fifth Avenue, New York, NY
    Exposition ouverte tous les jours de 14h à 18h sauf le week-end. Fermée le 4 juillet.

    PEKIN – Du 31 août au 12 septembre
    Hadrien De Montferrand Gallery
    798 Art District, No 4 Jiuxianqiao Lu
    Chaoyang District – Beijing 100015

    BERLIN – Du 27 septembre au 7 octobre
    Lempertz Berlin
    Poststraße 21
    10178 Berlin

    VENTE A PARIS – AUTOMNE 2012

    Enki Bilal est l’un des auteurs français de bande dessinée les plus connus et reconnus dans le monde entier. Ces dernières années, Enki Bilal a ressenti le besoin impérieux de se remettre à la peinture.

    C’est en 1994 qu’il réalise pour la première fois un ensemble d’une dizaine de toiles pour une série qu’il intitule « Bleu Sang ». Cette série donnera lieu à une exposition-vente à la galerie Christian Desbois et à un livre éponyme.

    Depuis près de 15 ans, chaque case de ses albums est réalisée comme une oeuvre d’art à part entière. C’est en effet avec la tétralogie du Monstre, qui débute en 1998, que Enki Bilal change de technique, abandonnant le format traditionnel de la planche composée d’un ensemble de cases au profit de la case réalisée seule comme un tableau indépendant. La narration de la planche disparait alors au profit de l’oeuvre silencieuse se suffisant à elle même.

    Il aura fallu plus de 17 ans pour qu’Enki Bilal revienne à la peinture sur toile. Cette série d’une quinzaine de toiles de grands formats s’organise autour de nombreux thèmes qui lui sont chers : La femme, la sensualité, le couple, l’animalité, une vision planétologique ou encore le Chess-boxing ; sport dont il est l’inventeur.

    Le Chess-boxing s’est développé et organisé ces dernières années comme un sport à part entière, alliant la boxe aux l’échecs ; 2 sports aux antipodes l’un de l’autre opposant la noblesse de la pensée, des mathématiques, de la concentration, de la retenue et du silence à l’apparente brutalité physique, au désordre, au bruit et à la violence.

    L’alliance et la rencontre de ces termes et concepts antinomiques l’ont tout naturellement amené à intituler cet ensemble de toile « OXYMORE », un terme rare venant du grec ὀξύμωρος visant à rapprocher deux termes ou idées que tout semble pourtant opposer. Ce mariage des contraires résume à lui seul l’oeuvre de cet artiste si complexe, qui n’a jamais su se limiter à un seul mode d’expression et milite depuis tant d’années pour le décloisonnement des arts ; notamment pour la reconnaissance de la bande dessinée comme un art plastique majeur et contemporain.

    Cette exposition est un événement sans précédent qui décloisonne enfin les frontières de la bande dessinée et de leurs artistes pour les englober enfin dans cette terminologie et ce monde si noble et si fermé qu’est « l’Art Contemporain ». Il n’est plus ici question de bande dessinée ni de narration. La narration réside ici dans l’imaginaire seul du spectateur face à l’oeuvre, celle-ci se passant de toute conceptualisation ou explication, se suffisant à ellemême par sa force intrinsèque.

    Enki Bilal est né en 1951 à Belgrade. Il arrive en France à l’âge de 10 ans. Très tôt il réalise des bandes dessinées, parvenant dès 1971 à intégrer le journal Pilote. Il rencontre le scénariste Pierre Christin avec qui il réalisera les premiers ouvrages qui lui amèneront la reconnaissance de la profession : Le Vaisseau de Pierre (1976), La Ville qui n’existait pas (1977), Les Phalanges de l’Ordre Noir (1979) et Partie de Chasse (1980). Si ses débuts étaient tournés vers la science-fiction et l’imaginaire, il évolue très rapidement dans une veine beaucoup plus historique et politique, l’amenant à traiter de sujets tels que le communisme, le fascisme de l’après-guerre, la guerre d’Espagne, la chute du mur de Berlin ou encore l’éclatement du bloc soviétique.

    La Trilogie Nikopol – 1980 à 1992

    En 1980, il débute une importante trilogie par l’ouvrage « La foire aux immortels », traitant notamment du totalitarisme, des extrémismes, des sectes et des nationalismes de tous bords dans un Paris futuriste. L’incertitude en l’avenir et le travail sur la mémoire sont au coeur de sa création. En 1986 sort le second album de cette trilogie « La Femme Piège », immense succès critique et de librairie. La trilogie se terminera par l’album « Froid Equateur », élu meilleur livre de l’année par le magazine Lire. Ce dernier album donnera lieu à l’invention d’un nouveau sport : Le chessboxing, alliant l’art des échecs à celui de la boxe. Ce thème se retrouve dans de nombreuses toiles de la série « Oxymore ».

    Le Cycle du Monstre – 1998 à 2007

    La trilogie Nikopol sera suivie par un ensemble de 4 albums, le Cycle du Monstre, traitant avec encore plus de force et de violence de toutes ces thématiques qui lui sont si chères. La thématique de ce cycle est directement liée à l’éclatement du pays où il est né, la Yougoslavie. Occupé par ce cycle pendant plus de 12 ans, il retrouvera la voie d’une narration plus construite en 2009 avec Animal’z, puis en 2011 avec Julia et Roem.

    Animal’z / Julia et Roem – 2009 à 2012

    Ces deux ouvrages traitent notamment des désordres climatiques et de la capacité des humains à y survivre et à continuer à s’y aimer. Avec ces 2 livres, Bilal retrouve le chemin de l’écriture et pose ses textes avec la grâce des plus grands écrivains. Julia et Roem est une libre interprétation du drame Shakespearien « Roméo et Juliette ».

    Un auteur doublé d’un cinéaste

    Ne pouvant exprimer toute ses idées ni se limiter à la seule Bande Dessinée, Enki Bilal réalisera très rapidement des films. Tout d’abord « Bunker Palace Hôtel » (1989) avec Jean- Louis Trintignant et Carole Bouquet, puis « Tykho Moon » (1997) où l’on retrouve Jean-Louis Trintignant aux côtés notamment de Julie Delpy, Richard Bohringer ou encore Michel Piccoli. Il se lancera ensuite dans la réadaptation libre de sa trilogie Nikopol avec « Immortel ad Vitam » (2004) avec Linda Hardy, Thomas Kretschmann ou encore Charlotte Rampling. Il a également inspiré Ridley Scott pour « Blade Runner ».

    Enki Bilal a été l’un des premiers auteurs de bandes dessinées réalisateur de films. Il a ouvert la voie dans laquelle se sont récemment engouffrés de plus jeunes auteurs de bandes dessinées tels que Marjane Satrapi, Joan Sfar ou encore Pascal Rabaté.

    Enki Bilal a également collaboré avec le chorégraphe Angelin Preljocaj sur le ballet Roméo et Juliette. En 2011, il a également adapté et mis en scène la pièce de théâtre « Suspection » de Fabienne Renault, interprétée par Evelyne Bouix et Jean-Louis Trintignant.