L’exposition Clouzot et les arts plastiques, une suite contemporaine est un hommage, que lui rendent aujourd’hui 13 artistes contemporains, à l’initiative de l’écrivain et historien de l’art, Paul Ardenne.
Consacré à la création contemporaine, le lieu d’exposition parisien Topographie de l’art, propose à partir du 17 novembre prochain de découvrir une facette moins connue du talentueux cinéaste Henri-Georges Clouzot, celle du passionné d’art qu’il était, passion qu’il l’a poussé, après le tournage du Salaire de la peur en 1952, à s’essayer, sans trop de succès, à la peinture, allant jusqu’à demander des conseils à son ami Georges Braque. Outre Le Mystère Picasso, qu’il réalise en 1955, dans lequel il filme l’artiste au travail, faisant et défaisant sa toile, et pour lequel le Festival de Cannes lui décerne le prix spécial du Jury l’année suivante, les oeuvres d’art tiennent une place primordiale dans le cinéma de Clouzot.
Cet hommage, que lui rendent aujourd’hui 13 artistes contemporains, est à l’initiative de l’écrivain et historien de l’art, Paul Ardenne, qui explique :
« Si Clouzot tient une place primordiale dans l’histoire du cinéma, il en tient une dans l’histoire de l’art, surtout à compter de L’Enfer et de La Prisonnière, deux films où les arts plastiques sont convoqués. A titre expérimental pour L’Enfer, à travers les recherches formelles que fait Clouzot, qui sont pour certaines fascinantes, en matière d’éclairage des corps humains notamment. À titre historiciste dans La Prisonnière, où l’action se passe dans le milieu de l’art cinétique et dans celui des amateurs et des collectionneurs d’art contemporain. Les démarches des artistes invités sont toutes différentes. D’abord, dans le choix des films à partir desquels les artistes ont travaillé. De ces films, certains artistes ont extrait une scène particulière, d’autres, une ambiance. Parfois, c’est un thème cher à Clouzot qui fait l’objet d’un développement plastique : la femme, l’énigme, le mystère, la conspiration. Le commerce des corps et des affects, aussi, a été une large source » d’inspiration… La diversité est à son comble ! »
Honorer le rapport intense d’Henri-Georges Clouzot (Le Corbeau, Le Salaire de la peur, Les Diaboliques, La Vérité, La Prisonnière, L’Enfer…) avec l’art de son temps en donnant une « suite contemporaine » à cette dilection.
Les 13 artistes contemporains sollicités par le commissaire d’exposition ont donc travaillé sur l’univers de Clouzot, tous médiums confondus, proposant chacun une oeuvre inédite en rapport direct avec l’univers cinématographique d’Henri-Georges Clouzot.
L’exposition Clouzot et les arts plastiques, une suite contemporaine est ainsi une très belle occasion d’évoquer, selon une modulation autre que cinématographique, les grands thèmes chers au cinéaste des Espions, des Diaboliques, du Salaire de la peur et de l’Enfer : le mystère, l’angoisse, la noirceur morbide, la trahison, la jalousie, la relativité, l’amour fatal, la folie, la pulsion paranoïaque, le voyeurisme.
Chaque artiste s’est approprié un thème précis :
- FRANÇOIS BOISROND propose une peinture in situ du film Les Diaboliques de 1954
- TÏA-CALLI BORLASE a travaillé sur le thème de Quai des Orfèvres de 2017
- MIGUEL CHEVALIER et AURELIE DUBOIS ont créé en relation avec La Prisonnière de 1968
- PHILIPPE DUPUY et ORSTEN GROOM avec le Mystère Picasso de 1956
- ANGE LECCIA et FRANK PERRIN avec l’Enfer de 2009
- CLAUDE LÉVÊQUE avec tous les films et le thème du délabrement
- FILIP MARKIEWICZ avec le Salaire de la Peur de 1952
- ALEXANDRA MAS avec tous les films et le thème de la femme cher à Clouzot
- MYRIAM MECHITA avec Les Diaboliques de 1954
- AGNÈS PEZEU avec La Vérité de 1962
De nombreuses rétrospectives, expositions, éditions de coffret DVD, diffusions TV, documentaires, ciné-concert et concours Clouzot dans les écoles de cinéma ont été à l’affiche tout au long de l’année 2017.
La Cinémathèque française à Paris propose une exposition « Le Mystère Clouzot » jusqu’à la fin juillet 2018, et une rétrospective intégrale en versions restaurées à partir du 8 novembre 2017 jusqu’à fin novembre. Le Moulin du Roc à Niort propose une rétrospective intégrale en versions restaurées du 10 au 23 novembre 2017. Evénement repris tout au long du mois de décembre à Perpignan. Arte, le 15 novembre 2017, propose un portrait documentaire Le Scandale Clouzot de Pierre-Henri Gibert, ainsi que Trois soirées thématiques (13, 15 et 20 novembre 2017) Le Corbeau, Quai des Orfèvres, L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea. Cine+ Classic propose de célébrer l’anniversaire de la naissance d’Henri-Georges Clouzot, en diffusant La Vérité, le 20 novembre 2017. Ciné-concert Le Mystère Picasso, mis en musique par François Régis, (pour ensemble électro-acoustique de 5 instruments, plusieurs représentations à partir de janvier 2018). Performance : Les Diaboliques Remix Oeuvre vidéo et musicale à partir du film Les Diaboliques, par Hugues Sanchez et Alvaro Martinez. Pose d’une plaque commémorative en hommage à Clouzot à sa dernière adresse parisienne, avenue des Chasseurs, dans le 17ème arrondissement.
Au cours de l’année 2018, l’exposition Clouzot et les arts plastiques, unesuite contemporaine accompagnera la rétrospective de ses films. Elle sera notamment présentée à Niort, ville natale d’Henri-Georges Clouzot (février 2018) et au Lux de Valence (mai 2018).
Commissaire de l’exposition : Paul Ardenne
Sur une idée de Ghislaine Gracieux
Interconstruction est le parrain de l’exposition Clouzot et les artsplastiques, une suite contemporaine.
Clouzot et les arts plastiques, une suite contemporaine
Exposition du 17 novembre 2017 au 12 janvier 2018
Topographie de l’Art
15 Rue de Thorigny
75003 Paris
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