9 millions de personnes, dont 3 millions d’enfants, vivent sous le seuil de pauvreté en France

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Pauvreté en Fance en 2016
Pauvreté en Fance en 2016

En 2015 le Secours Catholique-Caritas France a rencontré 608500 ménages en situation de pauvreté, c’est-à-dire des personnes ou des familles en grande difficulté !

9 millions de personnes, dont 3 millions d’enfants, vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté en France en 2016. Soit 3% de plus qu’en 2014, le Secours Catholique relève dans son dernier rapport que la pauvreté gagne toujours et encore du terrain en France. L’association est venue en aide à près de 610 000 ménages en 2015. En France le seuil de pauvreté s’établissait en 2014 à 1 008 € par mois. Des ménages pauvres, fragilisés, au premier rang desquels on retrouve les personnes seules (39 %) et les familles monoparentales (29 %), mais également les couples avec enfants (23%). En 2015, les étrangers représentent un tiers (36,4 %) des personnes accueillies par le Secours catholique. Leur proportion a augmenté de près de 9 points entre 2000 et 2004 pour, ensuite, se stabiliser avant d’augmenter après la crise de 2008 (+ 8 points). Par ailleurs, la proportion d’étrangers accueillis au sein du Secours Catholique a augmenté bien plus rapidement que dans la population générale (tableau 4). En effet, alors que leur part y était près de 4 fois plus élevée en 2000, elle y est 6 fois plus élevée en 2015 : non seulement les étrangers représentent une population extrêmement fragile, au regard de leur forte surreprésentation au Secours Catholique, mais leur vulnérabilité à la pauvreté n’a cessé de croître depuis quinze ans.

Chaque année, le Secours Catholique accueille des personnes aux profils professionnels divers. En 2015, la plus grande part des personnes rencontrées est en inactivité (44,8%). Suivent les personnes en recherche d’emploi, indemnisée ou non (38,6%). La part des personnes actives occupées reste quant à elle toujours moins importante avec 15,5% des personnes rencontrées qui disposent d’un emploi., alors qu’il touche 10,2 % de la population française en 2015. La quasi-totalité des chômeurs accueillis se trouvent, par ailleurs, sous le seuil de pauvreté à 60 %. Le nombre de chômeurs non indemnisés de 26,3 % est deux fois qui se présente à l’association est beaucoup plus importante que celle des chômeurs indemnisés à 12,3 %. L’arrivée en fin de droits et la non-perception des allocations chômage semble plonger beaucoup d’entre eux dans une situation d’extrême pauvreté.

En 2015, la plupart des personnes accueillies (45 %) avaient fait des études secondaires (lycée et formation technique), 16 % avaient un niveau supérieur, 28 % ont quitté l’école avant 16 ans et 11 % déclarent avoir des difficultés à lire ou à écrire. L’évolution des niveaux d’études au cours du temps montre un profond changement dans le profil des personnes rencontrées par le Secours Catholique ces dernières années : ces personnes ont un niveau d’éducation de plus en plus élevé. Cette tendance s’explique en partie par l’amélioration du niveau d’études des jeunes puisque le niveau d’études est décroissant avec l’âge, une tendance que l’on retrouve dans la population générale. Elle indique également que de plus en plus de personnes ayant un niveau d’études supérieur demandent l’aide du Secours Catholique.

Le Secours Catholique un dernier recours  pour une majorité des ménages accueillis !

Le Secours Catholique constitue pour une majorité des ménages accueillis un dernier recours, l’opportunité d’une aide que les services sociaux n’ont pu procurer. En effet, l’association constate que 78% des ménages accueillis pour la première fois au Secours Catholique en 2015 ont été orientés par les services sociaux. L’examen des demandes exprimées par les ménages permet donc de se rendre compte de la diversité et de la nature de ces besoins que les ménages n’ont pu satisfaire avec leurs propres ressources ou avec les prestations sociales qu’ils perçoivent. Plus d’un tiers des ménages (38 %) éligibles au RSA socle n’en bénéficient pas bien que ce complément financier soit « très significatif ». Parfois, c’est la honte qui freine les ménages ou l’absence de logement stable, parce qu’il est nécessaire de disposer d’une adresse pour bénéficier de cette aide. «Les procédures et critères d’attribution sont illisibles pour le grand public», regrette le Secours catholique. Contrairement aux idées reçues, les étrangers ont moins recours au RSA (37%) que les Français (72%). «Le manque d’information ou une moindre maîtrise du français expliquent vraisemblablement cet écart», commente le Secours catholique. «Cela démontre aussi que les étrangers ne viennent pas en France pour bénéficier de prestations sociales mais pour d’autres motivations».

Aussi, un besoin d’écoute et de conseil :

Cinquante-sept pour cent des personnes qui se tournent vers l’association expriment un besoin d’écoute et de conseil, notamment dans les démarches administratives. Arrive en deuxième place les besoins alimentaires (55 %), en augmentation nette entre 2010 et 2012. Depuis 2010, de nouveaux types de besoins émergent : l’aide pour le paiement du loyer et des factures (20 %), l’aide relative aux transports, l’aide pour le remboursement d’un crédit ou pour la souscription à une assurance. Ainsi, l’immense majorité des personnes accueillies par le Secours catholique (92%) restent en dessous du seuil de pauvreté (1008 euros/mois*) et 65% vivent avec moins de 672 euros par mois.

Les chiffres en Europe : 

Environ 25 millions d’enfants dans les 28 pays de l’Union européenne, soit 26,9 % des 0-17 ans, étaient menacés de pauvreté en 2015, selon Eurostat. C’est en Roumanie que le risque est le plus élevé (46,8 %), devant la Bulgarie (43,7 %), la Grèce (37,8 %), la Hongrie (36,1 %), l’Espagne (34,4 %) et l’Italie (33,5 %).

À l’inverse, la Suède (14,0 %), la Finlande (14,9 %), le Danemark (15,7 %), la Slovénie (16,6 %), les Pays-Bas (17,2 %), la République tchèque et l’Allemagne (18,5 %) sont les pays où le risque est le plus faible. La France, avec 21,2 %, occupe une place intermédiaire.

Chômage et Pauvreté, un monde sans futur pour un plus grand nombre de personnes : 

Aujourd’hui il faut mettre la pauvreté au cœur des prochaines élections présidentielles. « Nous n’acceptons pas que la lutte contre la pauvreté soit à ce point absente des débats de société. Pire encore, les discours sur l’assistanat fleurissent », s’insurgent Véronique Fayet, présidente du Secours catholique et Bernard Thibaud, secrétaire général de l’association, dans le rapport 2016. « Personne n’a vu arriver Trump, qui joue sur des questions de fracture. Ceux qui sont proches de nos valeurs se disent angoissés devant le sentiment de césure entre la classe dirigeante et une partie de la population, notamment des pauvres. » ajoute le responsable du Secours catholique pour la France et l’Europe. “la précarité s’inscrit dans un contexte de crise importante en Europe et dans le monde.”

Le rapport sur l’état de la pauvreté de 2016 a été réalisé à partir de 85 179 fiches statistiques établies à partir de l’accueil des personnes rencontrées l’année dernière. En 2015, 608 500 ménages ont été accueillis, soit 1,463 million de personnes (775 000 adultes et 688 000 enfants).

Source Photos, visuels et chiffres :  Secours Catholique-Caritas France 2016

Secours Catholique-Caritas France
Secours Catholique-Caritas France 2016
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