Luce, portrait de Lucie, musée de l'Annonciade 1972.1.2 ©FJoncour
Luce, portrait de Lucie, musée de l'Annonciade 1972.1.2 ©FJoncour

Le musée de l’Annonciade présente cet été, une exposition monographique consacrée à l’artiste Lucie Cousturier (1876-1925), à l’occasion du centenaire de son décès. Une soixantaine de peintures à l’huile et d’œuvres sur papier retrace le parcours de cette artiste peintre, écrivaine engagée et militante anticolonialiste.

Lucie Brû, née en 1876 dans une famille aisée, à la tête de l’une des plus importantes manufactures de poupées parisiennes. La personnalité artistique qui compte le plus dans sa carrière est assurément Paul Signac. Ils se rencontrent probablement en 1897 ou 1898. Paul Signac est alors chef de file du mouvement néo-impressionniste. En 1900, elle épouse le critique d’art Edmond Cousturier. Un peu avant leur union, elle aide Félix Fénéon à organiser la rétrospective consacrée à Georges Seurat dans les locaux de La Revue Blanche à Paris en 1900. Léon Casimir Brû y achète le chef-d’œuvre de Seurat : Un Dimanche à la Grande Jatte (aujourd’hui conservé à l’Art Institute de Chicago), qu’il offrira aux jeunes époux en cadeau de mariage. De 1901 à 1921, Lucie Cousturier participe chaque année à l’exposition du Salon de la Société des Artistes Indépendants. Elle y expose aux côtés de ses amis peintres Paul Signac, Maximilien Luce, Henri-Edmond Cross, Charles Angrand et Théo Van Rysselberghe. Cette participation marque son entrée officielle dans la vie artistique où les femmes sont rares.

A partir de 1912, Lucie Cousturier délaisse peu à peu la peinture pour se lancer dans l’écriture. Sa première publication est consacrée à Georges Seurat puis suivront des articles sur Paul Signac, Henri-Edmond Cross, Maurice Denis et Ker-Xavier Roussel. Elle participe à plusieurs revues artistiques comme L’Art Décoratif, Bulletin de la vie artistique, Cahiers d’Aujourd’hui, La Vie. Elle entreprend d’alphabétiser les soldats d’un régiment tirailleurs sénégalais stationné à proximité de sa maison à Fréjus.

Elle en publiera le récit sous le titre « Des Inconnus chez moi » (1920). En 1921-1922, elle se rend en Afrique noire, dont elle rapporte toiles et dessins, ainsi que plusieurs récits qu’elle publie en 1925 : « Mes inconnus chez eux. Mon ami Soumaré, Laptot » et « Mon amie Fatou, citadine ». Lucie Cousturier consacre la fin de sa vie à lutter pour l’émancipation des Noirs. Elle meurt prématurément à l’âge 49 ans, le 16 juin 1925.

Le musée de l’Annonciade présente, une exposition monographique consacrée à l’artiste Lucie Cousturier (1876 1925), à l’occasion du centenaire de son décès. 

Peintre encore méconnue du grand public, Lucie Cousturier a pourtant été une figure importante du cercle des néo-impressionnistes. Une soixantaine de peintures à l’huile et d’œuvres sur papier retrace le parcours de cette artiste peintre, écrivaine engagée et militante anticolonialiste. Sa peinture reflète sa vie et ses lieux de vie : les toits de Paris, le Bois de Boulogne, les paysages de Provence. Elle trouve ses sujets autour d’elle : son fils François né en 1901, les membres de sa famille, ses amis, les natures mortes et les bouquets de fleurs. Ses autoportraits démontrent ses explorations plastiques et révèlent sa maîtrise picturale expérimentée au sein de l’atelier de Paul Signac, dont elle est élève.

Benjamine du groupe néo-impressionniste, elle expose chaque année, de 1901 à 1921, au Salon des Artistes Indépendants à Paris aux côtés de son mentor Paul Signac, Maximilien Luce, Henri Edmond Cross, Charles Angrand, Théo van Rysselberghe. En 1907, l’artiste présente sa première et unique exposition personnelle à la galerie Eugène Druet, saluée par la critique. Son style évolue au fil du temps. Elle donne plus de vigueur à ses coups de pinceau, opposant des touches fragmentaires plus larges, plus dynamiques s’apparentant à des carrés s’émancipant des petits points de couleur du divisionnisme.

Son voyage en Afrique de l’Ouest dans les années 1921-1922 marque un tournant dans son œuvre faisant la part belle à l’aquarelle et aux œuvres sur papier. Elle travaille toujours sur le vif mais la technique de l’aquarelle lui permet de s’exprimer de manière encore plus instantanée. Cette anti-conformiste se fera également connaître par son engagement en faveur de l’émancipation des peuples noirs, témoignant d’un intérêt encore rare à l’époque dans certains milieux pour les réalités africaines.

La majeure partie des œuvres de Lucie Cousturier sont aujourd’hui dans des collections particulières mais l’exposition bénéficie de prêts exceptionnels notamment du musée d’Orsay, du musée de Grenoble ou du musée Regards de Provence à Marseille.

  • Commissariat scientifique : Adèle de Lafranchi, historienne de l’art, spécialiste de Lucie Cousturier
  • Commissariat général et direction éditoriale : Séverine Berger, conservateur en chef du musée de l’Annonciade

Lucie Cousturier : Une artiste chez les néo-impressionnistes – Du 11 juillet au 14 novembre 2025

Lucie Cousturier

Musée de l’Annonciade
2 place Grammont
83390 Saint-Tropez

https://www.saint-tropez.fr/culture/musee-de-lannonciade/