dalaï-lama - portrait
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Matthieu Ricard “Le dalaï-lama dit toujours qu’il ne vient pas faire un ou deux bouddhistes de plus !”

Le dalaï-lama débute sa visite en ce lundi 12 septembre à Paris, avant de rejoindre Strasbourg en fin de semaine. Cela fait cinq ans que le dalaï-lama n’était pas venu en France, depuis une série d’enseignements qu’il avait donnée à Toulouse en août 2011, et ce sont plus de 600.000 bouddhistes qui attendent sa sainteté.

Mais aucune rencontre officielle avec des responsables gouvernementaux n’est prévue. Le dalaï-lama prendra la parole sur la spiritualité, les sciences, l’écologie, tiendra une conférence à la Maison des avocats sur l’articulation entre le droit et l’environnement, et participera à une rencontre sur le dialogue interreligieux, «au service du respect et de la tolérance», au collège catholique des Bernardins.

Il évoquera la culture tibétaine à l’Inalco (Institut national des langues et civilisations orientale) et accordera une «audience collective» aux Tibétains exilés en France, 3000 d’entre eux étant attendus au Palais des congrès.

Mercredi, il sera reçu par les parlementaires français au Sénat, à l’invitation du groupe d’information pour le Tibet au Sénat, présidé par Michel Raison. « Où que j’aille, je ne souhaite pas créer de malaise pour les dirigeants. Donc pas de souci. En fait, le but de mes visites n’est pas de rencontrer des responsables politiques mais le public, les gens. Je n’ai rien à dire aux officiels. Je préfère parler du bonheur. » Attristé par les multiples attentats qui ont endeuillé la France, il appelle à s’interroger sur les causes de ces violences : « Qu’est-ce qui ne va pas ? » Questionne-t-il. Il croit de tout façon et avant tout en l’éducation.

Les visites du dalaï-lama sont un casse-tête diplomatique pour les pays hôtes, la Chine protestant vivement à chaque fois que celui-ci est reçu par un haut responsable. Fin juillet, Sciences Po a tout de même, discrètement, annulé la conférence, sans donner aucune raison. Que s’est-il passé ?

Matthieu Ricard, son interprète, dit que, quoi qu’il en soit, « le bouddhisme ne fait pas de prosélytisme » : « Le dalaï-lama dit toujours qu’il ne vient pas faire un ou deux bouddhistes de plus ! ».

Dalaï-lama, signifie “océan de sagesse”. Dans le bouddhisme tibétain, il représente la ligne de réincarnation de Chenrezig, bodhisattva de la compassion, l’équivalent d’un saint. C’est la plus haute autorité spirituelle du Tibet et un peu de spiritualité par les temps qui courent ne peut nous faire que du bien.

Photo : DR