Raffarin, Filippetti, Dray, Guaino, des politiques débarquent dans les médias !

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Politiques - des politiques débarquent dans les médias
Politiques - des politiques débarquent dans les médias

Une dizaine de politiques à l’image de Jean-Pierre Raffarin, Aurélie Filippetti, Julien Dray, et d’Henri Guaino, etc… tiendront dorénavant une chronique à la télé ou à la radio.  

Ils critiquaient pour certain fortement les médias et aujourd’hui ils en font partie ou veulent en faire partie ! Nombreux sont les élus déchus qui se reconvertissent dans des structures d’information contraints pour beaucoup à un reclassement accéléré. Ces personnalités politiques maintenant sans mandat, qui débarquent dans les médias irritent et entretiennent le rapport jugé trop ténu avec le monde du journalisme. Dans le même temps, c’est un journaliste, Bruno-Roger-Petit, qui lui rejoint l’Elysée pour en devenir son porte-parole

Pour cette rentrée, les exemples sont nombreux, comme Jean-Pierre Raffarin qui est devenu chroniqueur dans l’émission de Laurent Delahousse, Raquel Garrido, porte-parole de la France Insoumise qui a rejoint l’équipe de Thierry Ardisson dans l’émission hebdomadaire de C8 «Les Terriens du dimanche» et qui  sera face à Natacha Polony ou Franz-Olivier Giesbert, Henri Guaino chez Sud Radio et toujours magistrat à la Cour des comptes qui assurera un édito politique quotidien, Julien Dray, qui lui, sera sur LCI dans une émission hebdomadaire, tandis qu’Eduardo Rihan Cypel, ancien député socialiste de Seine-et-Marne, a lui sa chronique tous les matins sur Radio Nova et enfin Aurélie Filippetti qui a fait ses débuts lundi sur RTL, dans l’émission On refait le monde de Marc-Olivier Fogiel. pour un premier débat au coeur du problème : les naufragés de la politique peuvent-ils faire de bons chroniqueurs ?

A noter le cas du  frontiste Jean Messiha, annoncée comme chroniqueur aux côtés de Christophe Hondelatte qui a provoqué une vive polémique à Europe 1, au point que la station a fini par renoncer

Aurélie Filippetti de justifier son choix. « Depuis deux jours, je reçois plein de messages de félicitation comme si j’étais embauchée par RTL. Je ne suis pas embauchée par RTL, je viens pour participer de temps en temps aux débats, je suis défrayée, comme chacun ici autour de la table, 150 euros par émission. Ce n’est pas une reconversion professionnelle, je suis enseignante et je vais être prof à la rentrée », a-t-elle indiqué.

Concernant Jean-Pierre Raffarin “On préfère le terme ‘éclaireur’ à celui de chroniqueur, explique à franceinfo le rédacteur en chef de l’émission Jean-Michel Carpentier. Ce sont des gens qui seront associés à l’émission pour apporter leur regard et nous aider à éclairer les sujets d’actualité.”

«Reproduire symboliquement une arène présidentielle parallèle pour que le débat continue à se faire», analyse Claire Secail Chercheuse au CNRS  «On a peut-être besoin de ces repères. De ces gens qui ont une forme de détachement à l’égard du politique, qui ont toujours eu une parole assez libre. C’est le cas de Raffarin ou de Bachelot –même s’ils peuvent être aussi parfois très langues de bois– qui n’hésitent pas de temps en temps à ruer dans les brancards. À ne pas forcément être dans les clous» ajoute t-elle

C’est sur France Inter ce matin et dans l’émission L’Instant M, de Sonia Devillers qui avait pour intitulé : Henri Guaino : politiques et journalistes, même combat ? Sonia Devilliers qui posait je le pense les vrais questions, sur la parole politique et la parole journalistique qui souffrent toutes deux de discrédit. Et notamment aussi : A-t-on affaire à une seule et même sphère d’influence ? Quelle image pour nos concitoyens, pour ceux qui regardent, écoutent, avec la sensation de ne pas faire partie de cette coterie ?

Aujourd’hui, la télévision, les radios ont-elles besoin de ces orateurs politiques pour nourrir le débat et la réflexion de notre société. Quand sortirons-nous de ces méandres du relationnel et des réseaux ? Peut-être aussi un manque d’idée de la part de ces émissions, de ces médias qui ne font que dans la facilité, pour ne pas se fatiguer à recruter de nouveaux chroniqueurs et éditorialistes qui eux, apporteraient du sang neuf à tout ce système d’ores et déjà très très fatigué.

A lire aussi sur Libération :  Henri Guaino et Aurélie Filippetti pourront-ils avoir une carte de presse ?

Photos : Wikipédia

Les liaisons dangereuses : le journalisme politique au risque de la connivence

« Le journalisme, c’est le contact et la distance » : cette formule d’Hubert Beuve-Mery dit toute la difficulté du travail des journalistes, qui doivent en permanence concilier des exigences contradictoires dans les relations qu’ils entretiennent avec les responsables politiques.  Ce débat a réuni le 27 février 2017 journalistes et chercheurs pour éclairer les liaisons dangereuses entre journalisme et politique. Le débat a été animé par Juliette Charbonneaux, maître de conférences au CELSA, en présence de Raphaëlle Bacqué, Le Monde, Michèle Cotta, Le Point/IDF1, Alexis Lévrier, Université de Reims, Philippe Ridet, Le Monde et Daniel Schneidermann, arretsurimages.net.