Philippe Halsman Étonnez-moi ! au Jeu de Paume

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Philippe Halsman
Autoportrait 1950 Philippe Halsman Archives Philippe Halsman. © 2015 Philippe Halsman Archive / Magnum Photos

Cette exposition proposée par le Jeu de Paume pour sa rentrée 2015 met en lumière l’intégralité de la carrière et de l’oeuvre de l’un des plus grands photographes du XXème siècle, Philippe Halsman, et représente sa très brillante carrière, depuis les années 30 et ses débuts à Paris, jusqu’à l’immense succès de son studio new-yorkais de 1940 à 1970. La révélation de sa passion pour la photographie se concrétisa chez Philippe Halsman par la découverte en 1921 du vieil appareil photo de son père et par la magie des développements des plaques de verre dans la maison familiale.

C’est grâce au soutien du ministre français Paul Painlevé et de Jean , le fils de celui-ci qui lui offre à son arrivée l’un des meilleurs appareils photographiques du moment, que Philippe Halsman arrive à Paris où il restera 10 ans, une décennie pendant laquelle il collabore avec les magazines Vogue, Vu et Voilà et réalise les portraits de nombreuses célébrités comme Marc Chagall, Le Corbusier ou André Malraux qui seront exposés à plusieurs reprises à la galerie avant-gardiste de la Pléiade, aux côtés de photographes comme Man Ray, André Kertész, Brassaï ou Laure Albin Guillot.

L’arrivée de la seconde guerre mondiale l’oblige à partir et c’est à New York qu’il trouve refuge avec sa famille, et travaille pour de nombreux magazines américains dont Life, le premier magazine illustré uniquement par la photographie, grâce auquel il rencontrera des célébrités du siècle dont entre autres, Marilyn Monroe, Rita Hayworth, Duke Ellington, le duc et la duchesse de Windsor, Richard Nixon, Albert Einstein dont il réalisera 101 couvertures.

Les portraits qu’il réalise sont le résultat d’une approche photographique directe et précise, présentant le visage sans effet de cadrage ni manipulation. Naturels et expressifs, ils révèlent l’approche « psychologique » du portrait que réalise Halsman. Conscient de l’effet que produit l’objectif de son appareil sur ses sujets, il favorise des séances de pose de courte durée, dans un cadre intimiste, insistant sur les qualités sensibles et humaines indispensables au photographe afin de rapidement cerner la personnalité du sujet, le mettre à l’aise et à son avantage.

Photo : Autoportrait – 1950 – Philippe Halsman – Archives Philippe Halsman. © 2015 Philippe Halsman Archive / Magnum Photos

« Cette fascination pour le visage humain ne m’a jamais quitté… Chaque visage que je vois semble cacher – et parfois révéler fugitivement – le mystère d’un autre être humain. Capturer cette révélation est devenu le but et la passion de ma vie », écrit Halsman en 1972.

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Cependant, Philippe Halsman ne veut pas se borner à photographier des stars, et n’aura de cesse, toute sa vie, d’expérimenter et de repousser les limites de son médium.

Ainsi, en 1948, il lance le 1er « picture book » mêlant narration et humour, créant des histoires photographiques sous forme de courts scénarios composés d’une suite d’images arrangées suivant un système de narration inspiré du modèle du film. Son travail personnel reflète davantage son goût pour l’humour, comme son premier livre d’auteur, The Frenchman (1948-1949) une interview humoristique de l’acteur Fernandel par une journaliste puritaine américaine fictive.

Le « picture book » devient un nouveau concept éditorial (une question est posée à l’acteur et la réponse apparaît sous forme de portrait photographique) qu’il reprend cinq ans plus tard pour son livre Dalí’s Mustache (1954).

Marilyn Monroe

Marilyn Monroe 1959
Marilyn Monroe – 1959 – Philippe Halsman – Musée de l’Elysée. © 2015 Philippe Halsman Archive / Magnum Photos

Salvador Dali - 1953

Philippe Halsman
© Philippe Halsman
Salvador Dali, 1953

Il collaborera pendant 37 ans avec Salvador Dalí et invente la « jumpology », qui consiste à photographier des personnalités en train de sauter, offrant ainsi un portrait plus naturel et spontané de ses sujets. Dali sera son sujet préféré, une grande amitié lie d’ailleurs les deux hommes ; Halsman en fera des séries cultes telle Dalí Atomicus et Dalí’s Mustache. Le talent de Dalí pour la performance et les aptitudes techniques de Halsman, donnent naissance à un impressionnant répertoire d’« idées photographiques ». Selon Halsman, l’action de sauter désinhiberait le sujet, qui, concentré sur son saut, laisserait « tomber le masque ». La réalisation des prises de vue est simple et facilement adaptable ; Halsman n’a besoin que de son Rolleiflex et de son flash électronique, la seule contrainte étant… la hauteur de plafond !

Philippe Halsman se distingue par l’étendue de son champ d’activité: portraits, mode, reportages, publicité, projets personnels, commandes privées et institutionnelles. La photographie de Philippe Halsman se caractérise par une approche directe, une parfaite maîtrise technique et un soin du détail, et son œuvre révèle aussi une grande diversité animée par une constante exploration du médium. Au final, près de 300 images exclusives et documents originaux (planches et tirages par contact, épreuves préliminaires, photomontages, originaux et maquettes) sont présentés pour cette exposition rétrospective, apportant un éclairage unique sur l’œuvre et le processus d’un photographe exceptionnel et atypique

Le jeu de Paume présente cette exposition divisée en quatre sections, les années 30 à Paris, portraits, mises en scène et Halsman/Dali.

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Philippe Halsman Étonnez-moi !
du 20 octobre 2015 au 24 janvier 2016

Jeu de Paume
1 place de la Concorde
75008 Paris

http://www.jeudepaume.org

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