les 12/25 ans attachés à l’écriture manuscrite

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écriture manuscrite
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Une étude Ifop / Oxford révèle que les jeunes Français de 12 à 25 ans sont attachés à l’écriture manuscrite !

Cette étude réalisée à l’occasion de la rentrée des classes indique que les 12/25 ans restent attachés à l’écriture manuscrite. Jugée irremplaçable et créditée de nombreuses vertues, elle cohabite avec l’écriture sur clavier qui répond plutôt à des besoins pratiques. En France, l’école s’engage actuellement dans la voie des équipements numériques d’ici 2018, tandis que les États-Unis et la Finlande renoncent progressivement à l’apprentissage de l’écriture cursive au profit de l’écriture scripte et de la maîtrise du clavier. Pourtant, certains états américains comme la Louisiane et l’Arkansas font marche arrière et l’ont réintégrée dans les programmes scolaires. Cette étude montre que l’écriture a de beaux jours devant elle et reste une valeur forte de notre jeunesse !

Icône de toute une génération, l’œuvre que les 12-25 ans auraient le plus aimé écrire est Harry Potter de J.K. Rowling (37%), loin devant Le Petit Prince de Saint-Exupéry (21%), un classique de la littérature française étudié à l’école, puis Twilight de Stephenie Meyer (10%). Les personnalités dont les 12-25 ans admirent le plus le style ou l’écriture sont à ex-aequo Jean-Jacques Goldman et Stromae (22%), attestant ainsi d’une certaine maturité des 12-25 ans qui, probablement influencés par les goûts musicaux de leurs parents, privilégient des artistes au public tendanciellement plus âgé.

Contrairement aux idées reçues, les interviewés estiment que la qualité de l’écriture en général est importante pour l’avenir, qu’il s’agisse de maîtriser l’orthographe (95%), de savoir bien prendre des notes à l’écrit (92%) ou de savoir bien s’exprimer à l’écrit (95%). Ils sont également largement convaincus qu’avoir une écriture lisible (94%) et soignée (88%) compte, et cela au même niveau que de savoir taper rapidement au clavier (88%). Par ailleurs, près de 50% des jeunes interrogés pensent que la mémorisation est meilleure avec l’écriture manuscrite (47%).

Plaisir d’écrire à la main ou contrainte ?

Les deux réponses s’équilibrent : (29%) des interviewés affirment avoir du plaisir à écrire de cette façon et (27%) trouvent cela rapide et facile, alors que d’autres (22%) jugent l’écriture contraignante. Et si le plaisir de l’écriture manuscrite augmentait selon le niveau d’apprentissage ? Perçus comme complexes, le langage écrit et son écriture sur papier tendent à être de plus en plus appréciés à mesure que leur maîtrise grandit : les plus jeunes affirment plus que les autres que l’écriture papier/crayon est une contrainte (42%), 34% déclarent avoir des problèmes orthographiques; de leur côté, les plus âgés mentionnent plus le plaisir d’écrire (36% des 18-25 ans) et la facilité (33%). La qualité du support papier, elle, fait l’objet d’un plus grand consensus avec 74% des déclarants qui y accordent de l’importance. Les jeunes ont donc tendance à percevoir l’écriture manuscrite comme une écriture complexe et soignée, mais qui laisse s’exprimer la créativité et facilite le cheminement suivi de la pensée et l’élaboration d’une réflexion, représentant plus qu’un simple outil fonctionnel.

L’étude confirme aussi que l’école est de loin la première occasion que les adolescents et les jeunes adultes ont d’écrire (64% lors des cours, 59% lors des devoirs). Mais un clivage s’opère entre les hommes et les femmes puisque l’écriture se résume pour la plupart des jeunes hommes à un travail scolaire tandis que les jeunes femmes prennent plus facilement la plume pour des activités extra-scolaires comme la correspondance avec la famille ou les amis (56% vs 49% des hommes) et surtout pour des notes personnelles (44% vs 18%). Le plus souvent, le duo stylo/papier est utilisé pour des activités en lien avec l’école comme les devoirs (59%), les notes pendant les cours (57%), le brouillon (49%) ou les fiches de révision (41%). L’usage du stylo pour les lettres et les notes personnelles n’arrive que dans un second temps (34%). Cette tendance s’observe surtout auprès des plus jeunes, les plus âgés usant du stylo et du papier pour les activités professionnelles ou personnelles dans une même mesure et surtout à des fins organisationnelles finalement assez accessoires : l’écriture des listes de choses à faire constitue la première raison d’utiliser un stylo (61%). Quant au clavier, il est assez logiquement favorisé pour l’écriture connectée comme les SMS, les réseaux sociaux, les tweets (80%) et les mails (65%). Pour le travail scolaire en revanche, il est nettement moins utilisé encore que le papier et le stylo : 31% des personnes interrogées usent du clavier pour leurs exercices et devoirs (contre 59% pour le papier), 18% pour les notes de cours (contre 57%), 13% pour leurs fiches de révision (contre 41%).

Pour écrire, la plupart des interviewés utilisent indifféremment le papier ou le clavier (43%), même si auprès de ceux qui tranchent, le clavier semble peut-être l’emporter (33% affirment écrire le plus souvent sur clavier et 23% sur papier) ; une tendance croissante l’âge allant (45% des 19-25 ans déclarent écrire le plus souvent sur clavier), occasionnée notamment par l’entrée sur le marché du travail (50% de ceux qui exercent une activité professionnelle).

Un peu moins de la moitié des scolaires et des étudiants affirme prendre ses cours sur ordinateur (46%), et cet usage se révèle irrégulier (seulement 6% d’entre eux déclarent le faire systématiquement et 13% régulièrement). On observe de très fortes disparités selon l’âge – plus les interviewés sont âgés, plus ils tendent à prendre leurs cours sur ordinateur (de 23% des 12-14 ans à 77% des 18-25 ans, ce qui est certainement le fait d’un meilleur taux d’équipement) – mais aussi selon la taille d’agglomération – les plus urbains utilisent davantage l’ordinateur (de 36% des habitants de communes rurales à 53% des habitants d’agglomération parisienne). En revanche, venant confirmer les conclusions de récentes études scientifiques, près de la moitié d’entre eux reconnaît qu’il est plus difficile de se concentrer lorsque les notes sont prises sur ordinateur (45%).

PAPIER ET DIGITAL : DES USAGES COMPLÉMENTAIRES

Les interviewés prenant leurs cours sur ordinateur trouvent cela plus facile pour les partager avec leurs camarades (91%) et pour sauvegarder les notes (91%). Par ailleurs, si elles pouvaient le faire plus facilement, plus de 50% des personnes interrogées utiliseraient la numérisation des écrits manuscrits pour sauvegarder des notes de cours, reprendre leurs notes et les consulter partout (48%) ou pour gérer leurs documents administratifs (45%).

Cette étude Oxford/Ifop a été menée auprès d’un échantillon de 1.004 personnes, représentatif de la population française âgée de 12 à 25 ans du 4 au 7 juillet 2016.