Le Kâma-sûtra: spiritualité et érotisme dans l’art Indien

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Pinacothèque de paris
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on, le texte du kâma-Sûtra n’est pas un livre pornographique !

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C’est au contraire l’un des écrits datant du IVe siècle de notre ère qui se veut être un guide que l’homme et la femme doivent suivre pour connaître le salut de leur âme.

La philosophie hindouiste reposant sur quatre piliers fondamentaux, le Kâma-Sûtra en est le troisième, le premier servant à forger la morale et l’éthique afin que l’homme soit quelqu’un de qualité, et le suivant étant celui de la réussite professionnelle et de la facilité matérielle qui s’ensuit.

Avec le Kâma, l’homme prend conscience de la force à la fois de son corps et de son esprit. Il a atteint l’âge mûr et va pouvoir atteindre le moksha, qui est l’aboutissement, l’apothéose et la possibilité à toucher la grâce absolue, l’extase religieuse et la compréhension de tout.

Dans le mode de vie oriental et plus précisément indien, le Kâma-Sûtra est donc un guide de la vie, et comme texte de l’Inde ancienne, l’ouvrage peut être également lu comme une allégorie de l’union au Divin.

Contrairement à nos civilisations et éducation judéo-chrétienne où l’érotisme reste un sujet tabou, en Inde, il tient une place importante et est à l’origine de toute une production artistique et idéologique.

Dans le christianisme Dieu est amour, en Inde Dieu fait l’amour.

Rendre hommage aux trois buts de la vie que sont le dharma (la vertu et la conduite religieuse dans le monde), l’artha (la prospérité, la politique, l’administration des hommes et des choses, le bien-être matériel), et le kâma (l’amour, le désir et la volupté sous toutes ses formes), tel est le but de cet ouvrage rédigé par Vâtsyâyana, en sanskrit, la langue sacrée.

Ce brahmane, possédant le monopole du sacré et de la transmission, a écrit ce guide sous une forme versifiée; l’amour n’y est pas un acte mais un rite qui repose non pas sur la passion mais sur le savoir et sur la spiritualité afin que le pèlerinage de la vie de chacun soit couronné de succès.

Surasundari(beauté céleste), titllé par un petit animal 1100-1200 après JC.
Couple aristocratique sur une terrasse.
Ecole de jodhpur.
Pigment naturel et rehaut d'or sur papier.
Collection privée, Ahmenabad

Le kâma-Sûtra a eu une portée universelle car il traite du plaisir sexuel, mais contrairement aux idées reçues, ce sont les religions, les classes, les castes et les ethnies qui y sont prônées et il y est donné une priorité absolue à une vie vécue dans la vertu, dans la joie, dans le plaisir; il témoigne d’un mélange judicieux d’humour et de libération sexuelle pour les hommes et les femmes tout en respectant un cadre social et spirituel strict. Le Kâmasûtra, qui n’est donc pas seulement consacré à la sexualité humaine, traite également d’un mode de vie qu’une personne cultivée se devait de connaître. Il aborde par exemple l’usage de la musique, la nourriture, les parfums…

L’exposition de la Pinacothèque comprendra près de 500 œuvres, des sculptures, peintures, miniatures objets de la vie quotidienne et ouvrages que l’on offrait aux jeunes mariés et qu’on appelait les “livres d’oreiller”.

La centaine d’œuvres d’art comptant des bas-reliefs de bois et de pierre provenant de temple et qui constituent la collection de Beroze et Michel Sabatier sera au cœur même de l’exposition.

De nombreux textes antiques accompagneront les œuvres et permettront une meilleure compréhension des raisons pour lesquelles le Kâma-Sûtra a été rédigé, dans quel contexte, pour quels destinataires et à quelles fins, et surtout pour comprendre l’usage déformé qu’en a fait l’Occident.

Infos pratiques

L’exposition aura lieu du 2 octobre 2014 – 11 janvier 2015
au 8, rue Vignon 75009 Paris – Tél. : 01 44 56 88 80

La Pinacothèque de Paris est ouverte tous les jours de 10h30 à 18h30

Métro: lignes 8, 12 et 14, station Madeleine, sortie place de la Madeleine