Festival Normandie Impressionniste 2013, Rouen et Giverny à l’honneur

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    Paul Signac, Concarneau, calme du soir, opus 220 (Allegro Maestoso), 1891

    Peinture, art contemporain, cinéma, photographie, musique, littérature… Avec sa programmation ouverte à tous les arts, mais aussi avec ses animations festives et conviviales, le premier Festival Normandie Impressionniste a remporté un vif succès en 2010. Succès populaire, avec plus d’un million de visiteurs, issus d’un public large, divers et familial. Succès médiatique et touristique également, imposant la Haute et la Basse-Normandie dans le trio de tête des régions les plus visitées de France.

    Signac, les couleurs de l’eau –  Du 29 mars au 2 juillet 2013

    Dans le cadre de la seconde édition du festival Normandie Impressionniste consacrée au thème de l’eau, le musée des impressionnismes Giverny organise une exposition « Signac, les couleurs de l’eau ».

    Comme Claude Monet, Paul Signac a trouvé une source d’inspiration constante dans l’évocation de l’eau et de ses couleurs.

    Depuis les premières marines peintes sur le littoral normand avec une vigueur et une liberté impressionnistes jusqu’aux amples architectures portuaires aux couleurs vives d’après-guerre, la description de l’eau et du ciel offrirent à Signac un inépuisable prétexte à multiplier les variations chromatiques. L’exposition comptera cent vingt oeuvres environ, peintures, aquarelles et dessins. Elle sera complétée par une riche section documentaire (photographies, publications et correspondances) présentée avec le concours des Archives Signac.

    • Giverny  – 99, rue Claude Monet BP18 – 27 620 Giverny

    Eblouissants reflets 100 chefs d’oeuvre impressionnistes du 29 avril au  30 septembre 2013

    Cette exposition réunit pour la première fois les grands noms du mouvement impressionniste autour de la thématique du reflet dans l’eau : Monet, Renoir, Sisley, Caillebotte, Seurat et bien d’autres se côtoient autour de cet axe grâce à des prêts prestigieux provenant du monde entier.

    Depuis l’époque classique, le thème du reflet est au coeur des interrogations artistiques. Narcisses autant que philosophes, les peintres se sont montrés fascinés par ce phénomène optique qui leur restitue, mieux que ne sauraient le faire leurs pinceaux, une image inversée d’eux-mêmes et du monde. Le merveilleux miroir de l’eau est ainsi devenu pour la tradition académique un révélateur, celui de la beauté profonde d’un univers éternellement calme, stable, ordonné par une symétrie parfaite. Dès les premiers frissons que Corot fait souffler à la surface de l’eau, il est cependant manifeste que la tradition du paysage n’est plus en phase avec son époque. Au XIXe siècle, les impressionnistes vont définitivement brouiller cette image d’un monde immuable, pour transcrire une réalité changeante, incertaine, dont le devenir reste indéchiffrable. Le motif du plan d’eau, cette surface colorée perpétuellement mobile où se réfléchissent le paysage, les voiles et le ciel, traverse toute l’histoire de l’impressionnisme. S’attacher au jeu aléatoire des reflets, c’est pour Monet, Caillebotte, Renoir ou Sisley proclamer la vérité de l’instant, mais c’est aussi vibrer à l’unisson avec le mouvement général d’un monde en pleine métamorphose, dans lequel la vitesse et la lumière vont jouer un rôle prépondérant. Les découvertes de la science – la dualité ondulatoire et corpusculaire de la lumière –, les progrès de l’assainissement autorisant le développement de la vie sur les berges, l’émergence des loisirs que favorise la rapidité des transports, tout concourt à ériger le motif du reflet comme symptôme d’une société en plein bouleversement, aussi bien dans les arts visuels, la littérature, la musique, que la philosophie.

    Ces enjeux expliquent dans une large mesure la place extraordinaire que la Seine a tenue dans l’oeuvre des grands peintres impressionnistes. La question des reflets nourrit chez Monet une réflexion

    particulièrement riche, depuis la Grenouillère de 1869 aux séries des Peupliers, des Ponts japonais du bassin de Giverny pour s’achever sur le motif des Nymphéas, motif inlassablement repris jusqu’à ses ultimes années. Les fondements même de l’impressionnisme ne se trouvent-ils pas dans ses toiles havraises de 1872 et le reflet singulier d’un tableau devenu icône, Impression, soleil levant? Le zig-zag rouge orangé, tel une écriture calligraphique de la lumière, souligne si besoin était que la réponse des artistes aux mutations de la société est avant tout picturale. Le reflet changeant de l’eau devient pour les générations qui suivent le lieu du renouvellement de la peinture : il gagne sa densité avec Cézanne, il est libératoire chez Signac. Autour du motif du plan d’eau s’accomplissent en définitive les grandes évolutions picturales de la modernité ;; c’est le long de cette trajectoire que se construit l’exposition. A travers une centaine de toiles, un riche ensemble de photographies et de dessins, en croisant les approches thématiques avec la réunion de grands ensembles iconographiques emblématiques de l’impressionnisme, elle entend dévoiler ce grand enjeu esthétique qu’est le reflet moderne. commissaire : Sylvain Amic, directeur du musée des Beaux-Arts de Rouen

    • Musée des Beaux-Arts de Rouen – Esplanade Marcel Duchamp – 76000 Rouen