“ETRUSQUES” Un Hymne à La Vie et Serge Poliakoff au musée Maillol

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    Tête Masculine
    TêTE MASCULINE
    fin du VIIe siècle avant J.-C. Bois avec traces d’or − H. 21,3 cm Milan, Museo Civico Archeologico © Civico Museo Archeologico di Milano

    Considéré le plus souvent comme un peuple originaire d’Orient, enveloppé dans le mystère d‘une langue hermétique, le peuple étrusque eut, avant Rome, un rôle de tout premier plan parmi les grandes civilisations méditerranéennes. Peuple de marins et de marchands, les Étrusques ont évolué dans un contexte riche de son commerce international et de ses échanges, notamment avec les Grecs, dont ils furent à la fois les émules et les rivaux.

    L’exposition organisée par le musée Maillol explore de manière inédite le quotidien des Étrusques. Elle raconte l’extraordinaire aventure de ce peuple qui s’est développé entre le IXe et le IIe siècle avant J.-C. sur un territoire qui correspondrait aujourd’hui à la péninsule italienne. L’image des Étrusques est trop souvent exclusivement évoquée à travers des témoignages liés au monde funéraire. Cette composante fondamentale a été fortement accentuée par la découverte de nombreuses tombes, particulièrement au cours du XIXe siècle, qui ont constitué la première source des archéologues. Ainsi a-t-on eu tendance, à tort, à les détacher du monde des vivants.

    Ce sont justement les différents aspects de la vie quotidienne de cette civilisation gaie et cosmopolite qui seront évoqués dans l’exposition, à travers l’exploration des grandes cités de cette confédération* : Véies, Cerveteri, Tarquinia et Orvieto. La religion, l’écriture, l’armement, le sport, la peinture et la sculpture, l’artisanat avec l’orfèvrerie, les bronzes et les céramiques seront représentés. L’évolution de la connaissance de leur habitat, témoignage fondamental, sera également développée. On verra une architecture très caractéristique, éloignée des canons classiques, agrémentée d’importantes décorations en terre cuite rehaussées de couleurs extrêmement vives.

    250 œuvres provenant des plus prestigieuses institutions italiennes et européennes seront présentées. L’exposition est placée sous le Haut patronage du Ministero per i Beni e le Attività Culturali. Avec notamment la participation du Museo Nazionale Etrusco di Villa Giulia, Rome ; des Musei Vaticani, Rome ; des Musei Capitolini, Rome ; du Museo Archeologico, Florence ; du British Museum, Londres ; de la Bibliothèque nationale de France, Paris ; du Martin von Wagner Museum, Würzburg ; du Staatliche Antikensammlungen et Glyptothek, Munich ; de la Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague.

    PARCOURS DE L’EXPOSITION

    Le parcours de l’exposition propose une lecture focalisée sur le mode de vie des Étrusques à travers l’évolution de leur habitat : des cabanes primitives du IXe siècle avant J.-C. aux demeures patriciennes aux intérieurs raffinés.

    Le monde fastueux des princes et la multiplication des «villes-états» durant l’apogée des VIIe et VIe siècles avant J.-C. seront évoqués à travers l’art, l’économie, les us et coutumes et les manifestations du sacré.

    Une sélection d’objets, d’œuvres d’art et de pièces d’architecture retrace la longue histoire de l’Étrurie antique, des origines des cités à la rencontre avec les civilisations de la Méditerranée et à la naissance de l’écriture : bijoux raffinés en or et en argent ayant appartenu aux aristocrates étrusques – fermoirs, boucles d’oreilles, broches, colliers enrichis de pierres et d’ambre – ; vases en bronze richement décorés destinés, comme les céramiques peintes, aux banquets des personnages éminents ; figures mythologiques qui ornaient les temples ; impressionnantes représentations d’ancêtres comme celles du palais des princes de Murlo ou des monuments funéraires – aussi fastueux à l’intérieur qu’à l’extérieur – …

    Ces objets illustreront chacune des grandes cités étrusques dont ils proviennent, nous livrant ainsi leurs spécificités et nous éclairant sur le dynamisme remarquable de cette civilisation : chefs-d’œuvre des maîtres coroplastes* de l’école de Véies, productions multiples des ateliers de Cerveteri, témoignages extraordinaires de la peinture de Tarquinia, impressionnantes sculptures en pierre de Vulci, terres cuites des temples d’Orvieto et expressions artistiques de Chiusi, Populonia, Pérouse ou encore Volterra. Enfin, à cette période d’apogée succèdent les longues années de tourmente, la conquête de leurs territoires par les Romains, jusqu’à leur anéantissement.

    L’exposition fera mémoire de la disparition d’un peuple qui a laissé derrière lui un passionnant patrimoine culturel qui ne nous est que partiellement parvenu, mais qui a exercé une profonde influence sur Rome.

    *Artisan modeleur de statuettes en terre cuite

    • Exposition du 18 septembre 2013 au 9 Février 2014
    • PATRIZIA NITTI—Directrice artistique du Musée Maillol, Directrice du projet
    • HUBERT LE GALL—Scénographe

    COMMISSARIAT

    • ANNA MARIA MORETTI SGUbINI—Surintendante honoraire per i Beni Archeologici dell’Etruria meridionale
    • FRANCESCAbOITANI —Directrice honoraire del Museo Nazionale Etrusco di Villa Giulia, Rome
    Serge Poliakoff
    Serge Poliakoff – Composition rouge vers 1955 – Gouache sur papier 46 x 61 cm © Adagp 2013

    Serge Poliakoff : GOUACHES DE 1948 A 1960

    En parallèle de l’exposition «Étrusques, un hymne à la vie», le musée Maillol présentera au deuxième étage du musée, une exposition de 40 gouaches exceptionnelles de Serge Poliakoff, figure phare de l’École de Paris des années cinquante. Réalisée en collaboration avec son fils Alexis Poliakoff, l’exposition retracera le parcours de 1948 à 1969 des oeuvres sur papier de ce maître de l’abstraction. Dina Vierny a rencontré Serge Poliakoff alors qu’il l’accompagnait à la guitare dans un cabaret où elle chantait avec un groupe tzigane. Quand Poliakoff lui dit qu’il était peintre, elle prit cela pour une boutade mais fut bouleversée en voyant ses tableaux. Elle décida en 1951 de faire sa première grande exposition de peinture dans sa galerie au 36, rue Jacob à Paris. Elle ne vendit pas un tableau mais cette exposition donna à Serge Poliakoff une reconnaissance internationale. Peu de temps après, il était devenu un peintre célèbre. Selon les propres termes de Dina Vierny, Serge Poliakoff personnalise la peinture abstraite par «une chaleur humaine teintée d’un mysticisme auquel s’ajoutent la richesse de la matière, la beauté picturale des formes et des couleurs, pierre angulaire de la peinture de Serge Poliakoff». Serge Poliakoff est décédé le 12 octobre 1969 alors qu’il travaillait à une grande exposition pour le musée d’Art Moderne qui fut présentée en 1970.

    • Exposition du 18 septembre 2013  au 09 février 2014

    Musée Maillol – Les Étrusques, un hymne à la vie

    MUSÉE MAILLOL
    FONDATION DINA VIERNY