AMI-AMI de Victor Saint Macary au cinéma le 17 janvier

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AMI-AMI de Victor Saint Macary
AMI-AMI de Victor Saint Macary

AMI-AMI : William Lebghil, Margot Bancilhon à la recherche d’une coloc sur Facebook ! Seriez-vous prêts à les accueillir ?

AMI-AMI : Quoi de mieux pour ne plus jamais souffrir en amour que de tourner le dos à la vie de couple et de s’installer en coloc’ avec son meilleur ami ? C’est en tout cas ce qu’a décidé Vincent, ravagé par sa dernière rupture ! À un détail près : son meilleur ami est une meilleure amie, Nefeli, jeune avocate déjantée. À peine installés, les deux potes se jurent de ne plus jamais tomber amoureux, de vivre d’amitié et d’histoires sans lendemain. Mais après quelques semaines de cohabitation complice et festive, Vincent rencontre Julie…

Questions à Victor Saint Macary :

Quel a été le point de départ du projet ?

Victor Saint Macary : À 25 ans, j’ai vécu en colocation avec une fille qui s’avérait être ma meilleure amie. Autour de nous, les gens avaient du mal à croire à cette amitié sans ambiguïté. C’est le point de départ du film. De plus, avec Pierre Guyard, mon producteur, on s’est dit qu’on voyait surtout au cinéma des « bromances » garçon-garçon, ou fille-fille, mais pas de « bromances » non unisexe. Pourtant ce n’est pas si rare dans la vie, surtout à notre époque. J’ai l’impression que dans la jeune génération, les bandes de garçons et de filles se mélangent plus facilement. Cette thématique correspondait aussi à notre envie de faire un film jubilatoire, plein d’énergie, d’humour et d’émotion, une pure comédie. Pour que le spectateur puisse croire à la complicité entre Vincent et Nefeli, l’étape du casting était particulièrement décisive.

Comment avez-vous procédé ?

Victor Saint Macary : Le personnage central, c’est Vincent. On a donc choisi rapidement William Lebghil. Il jouait un petit rôle dans LES COMBATTANTS, et Thomas Cailley (ici, mon co-scénariste) et Pierre Guyard m’avaient toujours dit que c’était un acteur incroyable, qu’ils le voyaient comme l’un des futurs grands de sa génération. Quand je lui ai fait lire le scénario, ses retours ont été très pertinents. On a ensuite fait un casting, en présence de William, pour trouver Nefeli. Et avec Margot Bancilhon, la complicité a été immédiate. Il y avait quelque chose de très fort, très touchant et immédiatement évident entres eux. Il fallait que leur complicité se sente, imprime vraiment la pellicule, c’était l’un des gros enjeux du film.

Dès la première scène, le scénario déjoue les stéréotypes de genre : c’est la fille qui est leader, qui parle beaucoup, alors que le garçon est plutôt effacé…

Victor Saint Macary : Je crois que ça reflète une réalité d’aujourd’hui. J’avais envie d’un personnage féminin assez frondeur, tête brûlée et en même temps cartésien. Elle est avocate tout en étant assez punk. Elle tient la cordée, Vincent se met derrière et profite de cette locomotive. Il n’aime pas se confronter aux gens, comme on le voit dans la scène du café avec sa mère. Il est dans une séduction qui passe par une forme de passivité, même s’il a un talent pour la répartie qui plaît à Nefeli. Il aimerait bien contenter tout le monde, mais il a peur de dire la vérité car il ne veut heurter personne.

Vous filmez les personnages dans leur intimité : les corps, les salles de bain…

Victor Saint Macary : Je voulais que le film soit sensuel. Je voulais une nudité qui ne soit pas agressive, que ce soit plutôt esthétique et chaleureux. Il fallait mettre à l’aise les comédiens, en leur parlant du choix des lumières, des axes. Il y a eu une discussion avec William concernant le plan de son sexe, ça me semblait important. Voir le garçon nu, c’est introduire une forme de parité. Et montrer la nudité du personnage, c’est aussi l’inscrire très fortement dans la réalité.

L’aspect générationnel du film passe aussi par la musique. On entend beaucoup de groupes de la nouvelle scène française : Flavien Berger, La Femme…

Victor Saint Macary : C’est presque la playlist des personnages, et en même temps ça suit les émotions, les humeurs de chacun. J’écoute moi-même beaucoup cette scène française que je trouve fertile, créative. Ils ont digéré les années 80 et 90, donc c’est très référencé mais en même temps novateur. La génération numérique a un accès large à la musique, c’est pour ça qu’on a aussi glissé des standards comme les Supremes ou Petula Clark. Aujourd’hui, on passe facilement d’un genre à l’autre, on appartient moins à un groupe musical. On a eu un échange très nourri avec Matthieu Sibony et les équipes de Schmooze qui se sont occupées de la supervision musicale. Ce sont eux qui m’ont d’ailleurs présenté Victor Le Masne qui a composé le score original. Victor accompagne des groupes comme Metronomy, Paradis ou Juliette Armanet. Il fait partie de cette nouvelle scène française.

Vous faites aussi le portrait d’une génération qui danse, fait la fête, dans le nord-est parisien. Au détour d’un plan, on voit des militaires patrouiller dans la rue, les attentats sont passés par là…

Victor Saint Macary : C’est vrai qu’à un moment de l’écriture je me suis dit : « Tiens, j’écris un scénario où les personnages font la fête tout le temps ! » Finalement c’est un peu la meilleure réponse à tout ce qui se passe : continuer à danser, à s’amuser… Et c’est vrai qu’aujourd’hui quand on se balade dans Paris, on croise des militaires Vigipirate, ça fait partie de notre ville, de notre panorama. Pour ce qui est du nord-est parisien, j’avais envie de filmer ces quartiers, un Paris plus populaire, je ne voulais pas d’une ville-musée. Et puis c’était aussi une question de réalisme, ces jeunes sont en colocation, ils ne vivent pas dans les quartiers bourgeois.

Être réalisateur, c’est une envie ancienne ?

Victor Saint Macary : Non, c’est assez récent. Je n’osais pas y penser, même si ça devait être en moi depuis longtemps. J’ai travaillé pendant sept ans au département développement de Gaumont : l’accueil des projets, la direction d’écriture. C’est une super école, je lisais une dizaine de scénarios par semaine, des bons et des mauvais, et j’allais beaucoup au cinéma. J’ai écrit un scénario de court-métrage, mais je ne voulais pas le tourner moi-même. C’est ma compagne qui m’a convaincu de le réaliser. Et là je me suis vraiment senti à ma place, je me suis dit que c’était ce que je voulais faire.

Victor Saint Macary

Titulaire d’un DESS de nouveaux médias, Victor a commencé par faire de la télé. Il a travaillé un an chez Comédie! (chaîne TV), avant de se retrouver dans un cabinet de conseil spécialisé dans l’audiovisuel (IMCA). En 2008, il rencontre Capucine Violet, alors responsable du Développement chez Gaumont. Il intègre son service et passe 7 ans au sein de la société à la Marguerite. En 2014 il réalise son premier courtmétrage : BEAU-PAPA avec notamment Jonathan Cohen et Ana Girardot. En 2015, il quitte ses fonctions chez Gaumont pour se consacrer à l’écriture et à la réalisation.

AMI-AMI
Un film de Victor Saint Macary avec William Lebghil, Margot Bancilhon, Camille Razat et Jonathan Cohen

Victor Saint Macary : AMI-AMI

Bande-annonce : AMI-AMI, de Victor Saint Macary