Le Festival de Cannes 2013 en images – 5

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    Cannes 2013 - Photo de Laurent Campus
    Cannes 2013 – Photo de Laurent Campus

    Jour 10

    Conférence de Presse : The Immigrant

    1921. Ewa et sa sœur Magda quittent leur Pologne natale pour la terre promise, New York. Arrivées à Ellis Island, Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Ewa, seule et désemparée, tombe dans les filets de Bruno, un souteneur sans scrupules. Pour sauver sa sœur, elle est prête à tous les sacrifices et se livre, résignée, à la prostitution.

    L’arrivée d’Orlando, illusionniste et cousin de Bruno, lui redonne confiance et l’espoir de jours meilleurs. Mais c’est sans compter sur la jalousie de Bruno…

    • Date de sortie 27 novembre 2013 (2h 0min)
    • Réalisé par James Gray
    • Avec Joaquin Phoenix, Marion Cotillard, Jeremy Renner

    Conférence de presse : La Vénus à la Fourrure

    Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. Vanda incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écervelée, et ne reculerait devant rien pour obtenir le rôle. Mais un peu contraint et forcé, Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il voit Vanda se métamorphoser. Non seulement elle s’est procuré des accessoires et des costumes, mais elle comprend parfaitement le personnage (dont elle porte par ailleurs le prénom) et connaît toutes les répliques par cœur. Alors que l’« audition » se prolonge et redouble d’intensité, l’attraction de Thomas se mue en obsession…

    • Réalisé par Roman Polanski
    • Avec Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric

    Interview Roman Polanski

    1/ Pourquoi avez-vous produit « Week end of Champion » il y a 40 ans ?

    D’abord parce que j’étais fan à l’époque de Formule 1, de la course automobile en général. D’ailleurs j’étais dans une école de courses qui s’appelait ‘The Racing Stables’ mais ça, c’était le fond. La vraie raison, c’est que je voulais faire un film sur Jackie, avec qui j’étais ami depuis déjà plusieurs années et que j’admirais énormément, comme champion, mais surtout comme homme. Voilà, la raison était simple.

    2/ Et pourquoi le produire et ne pas le réaliser ?

    Parce que je ne pensais pas que le documentaire était vraiment mon truc. En plus j’étais en train de finir ‘Macbeth’ qui est un film extrêmement difficile. Le tournage était long, j’étais encore là dessus. Je n’avais vraiment physiquement pas le temps. Et puis je pensais que Franck Simon, que j’ai connu ici à Cannes, avec son premier film, parce qu’il avait un film ici, était parfait pour ce genre de travail.

    3/ Pourquoi le film ne sort que maintenant en salles ?

    Il y a 40 ans le film est sorti au Festival de Berlin, où il a eu un prix, et ensuite il a été montré à la télé. Mais à l’époque, très rarement les films documentaires étaient montrés dans des cinémas.Je crois qu’il l’ont passé dans des cinémas à Berlin pendant quelques semaines et c’était la fin de sa carrière et il fut montré à la tv comme je vous l’ai dit, en Angleterre, et en France aussi je crois, et puis il est resté dans les caves du laboratoire Technicolor pendant toute cette période ;

    De temps en temps j’y pensais. Et Franck Simon nous a quittés entre temps. Il a eu un accident cérébral, ou cardiaque, je ne me rappelle plus très bien. Ca s’est passé en Amérique, donc je ne l’ai pas vu avant ça.

    On a plus ou moins oublié le film et le laboratoire m’a contacté en me demandant s’ils pouvaient disposer du négatif. Parce que vous savez que le négatif est toujours gardé à une certaine température, à une certaine humidité de l’air, ça coute.

    Et je crois que personne ne payait plus pour l’entretien de ce négatif ; Je leur ai dit non, attendez, je vais le revoir, et j’ai décidé tout de suite de le restaurer, de faire un master et puis je me suis dit, quand j’ai un moment, je vais remonter le film et essayer de le ressortir. Ca m’a pris quelques années. Enfin je me suis assis avec mon monteur et j’ai retravaillé le film et j’ai décidé de faire un petit post scriptum avec Jackie, en regardant cette époque, 40 ans plus tard.

    4/ Vous êtes aussi à Cannes pour votre film ‘La Vénus à la fourrure’ qui sera présenté demain. Comment vous sentez-vous ?

    Ben j’attends avec impatience ce moment, bien sur. Avec le reste de notre équipe.

    5/ Quels sont vos futurs projets ?

    J’ai un projet de film sur l’affaire Dreyfuss ; Nous sommes en écriture du scénario en ce moment. Je n’ai pas de date concrète encore.

    6/ Comment faites-vous pour conserver cet enthousiasme de vos débuts ?

    Je ne sais pas, j’aimerais bien savoir pour pouvoir conseiller aux autres, mais je pense que c’est probablement parce que c’est toujours ma passion. Vous savez, on n’a pas besoin de faire des efforts quand on a la passion. Quand on a une passion pour quelque chose, ça vient tout seul.

    7/ Y a-t-il un sujet que vous n’avez jamais réussi à porter au cinéma ?

    Il y en a eu beaucoup. Il y a toujours eu des problèmes qui ont gâché le projet, mais je ne sais pas. Le dernier où j’étais déjà assez avancé était un film sur Pompei, d’après le livre de Robert Harris. C’est le même écrivain avec qui je travaille actuellement sur l’Affaire Dreyfuss, et avec qui j’ai fait Ghost Writer, qui était aussi l’adaptation d’un de ses livres.

    8/ Quel est votre meilleur souvenir de Cannes, le moment le plus fort ?

    Il faudrait que je réfléchisse. Mais je peux vous dire déjà qu’il y a eu plusieurs moments forts. Ma première visite quand j’étais encore à l’école de cinéma. A cette époque, c’était tout à fait autre chose. La Croisette était pratiquement vide. Mais quels souvenirs d’être ici même pendant 24 heures ou quelque chose comme ça.

    Un autre moment fort, qui a duré tout le Festival, c’était quand j’étais le président du jury. Et c’était Cannes vu d’une autre perspective. C’est du vrai travail. Voir 2 films chaque jour. C’est facile quand ce sont les films de votre choix. Mais pas les films imposés. Je me rappelle de ça avec un mélange de joie et de fatigue. Et bien sur, un moment fort fut la Palme d’Or, j’aurais dû vous dire ça tout de suite. C’était pour le Pianiste.

    9/ Quel est votre film préféré parmi tous ceux que vous avez réalisés ?

    Le mien ? je pense que c’est le Pianiste. C’est mon film le plus personnel, un film qui dit des choses importantes. Je pense qu’il y avait une espèce d’aura pendant le tournage, qui nous accompagnait. Et même maintenant avec 10 ou 11 ans de recul, je sais que c’était le film le plus important pour moi.

    10/ Vous êtes à un âge où on commence à multiplier les hommages. Vous le vivez comment ?

    Mais vous savez, ces hommages, on me les donne depuis un certain temps et à chaque fois qu’on me fait des hommages, j’ai l’impression qu’on veut se débarrasser de moi. Mais je n’en ai aucune envie qu’on me pousse de côté ; je veux encore continuer à faire ce que j’aime tellement faire.